* Alors qu’il s’est présenté sous le label de " l’Urep ", l’ancien Premier Ministre ne comprend pas le bien-fondé de la contestation de sa candidature par son ancien parti " Palu ", dont il est démissionnaire.

Ecarté de la course à la présidentielle de 2018 sur la liste provisoire publiée par la Ceni, le vendredi dernier, le candidat Adolphe Muzito entend veut mener son combat jusqu’au bout. Il est déterminé à attaquer la décision de la Centrale électorale devant la Cour constitutionnelle, en vue d’obtenir réparation. Plus exactement, sa réintégration dans la course au fauteuil présidentiel. L’ancien cadre du Parti Lumumbiste Unifié (Palu) l’a déclaré haut et fort, le samedi dernier, au cours d’une conférence de presse à Kinshasa.

Face au quatrième pouvoir, Adolphe Muzito a brandi sa lettre de démission déposée au Palu, après avoir appris par les médias, sa suspension du parti pour une durée indéterminée. Mais, " ce document n’était pas exigé dans le dossier, souligne-t-il. Et ce n’est même pas nécessaire, parce que s’il y avait protestation, ils n’allaient pas s’adresser à la Ceni et même si tel avait été le cas, la Ceni devait envoyer cette contestation auprès des juridictions habilitées à traiter les contentieux. Pour le cas d’espèce, la Cour constitutionnelle qui, à son tour, va vérifier si les documents exigés sont conformes pour approuver ou non. "
Par ailleurs, Adolphe Muzito soutient que le conflit d’intérêts dont parle la Ceni ne tient pas debout, d’autant plus qu’il n’est plus militant dans le parti gizengiste , depuis sa démission. Il estime que la délibération de la Ceni contient des erreurs d’appréciation qui devront être rapidement corrigées au niveau de la Haute cour.
Selon le candidat de l’Urep, du Nouvel élan et de l’Université populaire, la Ceni est allée au-delà de ses prérogatives " en jugeant moi et mes contestateurs. C’est une violation de procédure, a-t-il décrié. "Mais pire encore, la Ceni tranche alors que moi et le candidat du Palu ne figurons pas sur la même liste". Muzito s’est enregistré pour le compte de l’Urep et Gizenga, sous le label Palu et alliés. C’est une honte pour le pays, parce que l’article 15 de la Loi électorale, évoqué par la Ceni parle des candidats qui se retrouvent sur une même liste. "

LE COMBAT VA SE POURSUIVRE, MEME ...
Même si au terme de l’arrêt de la Cour, la décision de la Ceni serait confirmée, Adolphe Muzito promet de mener son combat sur un autre terrain. Celui de chercher à obtenir la Majorité parlementaire et diriger le pays au quotidien.
" Pour moi, le pouvoir politique en lui-même n’est pas un objectif. C’est un moyen pour matérialiser une vision et un projet. J’étais en train de construire un projet alternatif à celui qui prévaut aujourd’hui. De plus en plus, j’étais convaincu qu’il fallait changer des politiques dans ce pays et pour ce faire, il fallait conquérir le pouvoir politique. Car, le plus important, c’est d’être dans la dynamique des élections. Voilà pourquoi je suis candidat", renchérit sérein, Adolphe Muzito.
L’objectif final, pour l’initiateur de l’Université populaire, ce n’est pas seulement d’être candidat. Mais plutôt de contribuer aussi à un projet alternatif à celui d’aujourd’hui. " La RDC a un exécutif bicéphale. Il y a un chef de l’Etat qui est l’autorité de régulation des institutions et un chef du Gouvernement qui gère le pays au quotidien (…) De ce fait, ma plate-forme et les autres amis, nous allons nous battre pour avoir la Majorité parlementaire. L’Opposition peut se réunir autour d’un candidat commun et obtenir la majorité présidentielle, mais si on n’a pas la majorité parlementaire pour diriger le gouvernement, ça sera difficile de cohabiter, parce qu’à ce moment-là, vous aurez un gouvernement qui proviendrait de la nouvelle opposition, qui est l’actuelle majorité. "
Pour Muzito, le mieux, serait de faire jonction avec les autres pour avoir la majorité parlementaire et diriger la deuxième tête de l’Exécutif. " Donc pour moi, à l’hypothèse que ma démarche auprès de la Cour n’aboutisse pas, ça ne sera pas un échec parce que l’étape la plus importante, c’est d’obtenir la majorité parlementaire. "

LE CANDIDAT COMMUN DOIT S’ETABLIR AUTOUR D’UNE VISION
La question de la candidature commune de l’Opposition n’a pas échappé au débat. Pour le Premier ministre honoraire, le choix d’un candidat commun de l’Opposition doit s’opérer sur base d’une vision claire pour un Congo nouveau. Et de poursuivre que c’est cette vision qui va inspirer le programme du gouvernement.
" Nouvel élan, Urep et Université populaire, ma plate-forme va faire jonction avec les autres pour préparer le programme du Gouvernement du candidat président qu’on aura choisi. Mais ce dernier doit d’abord présenter une vision qui va nous inspirer ", prévient-il. Et d’ajouter : " J’ai suivi des chiffres présentés par d’autres candidats, mais pour cela, je ne veux pas trop dire ou contredire les amis pour donner les armes à l’autre camp. Mais, il y a à boire et à manger. L’essentiel est qu’on trouve une cohérence entre ces chiffres et le cadre de référence macroéconomique pour qu’il y ait une pertinence", fait remarquer l’économiste Muzito.
Selon lui, quand on dit par exemple PIB de 400 milliards Usd pour le Congo, " c’est de quelle année et en partant de quel autre PIB. Si nous avons un PIB de 50 milliards Usd aujourd’hui, comment peut-on passer de 50 à 500 milliards, avec quel taux de croissance. Quand on dit budget de 100 milliards Usd, il s’agit de partir de 4 milliards d’aujourd’hui à 100 milliards, à partir de quelle année, avec quel taux de croissance et quelle pression fiscale ", s’interroge Adolphe Muzito qui pense que ce sont ces paramètres de référence existentiels qui n’ont pas été exposés. Il ajoute que toutes ces questions seront bien débattues à l’interne, en vue de présenter un projet cohérent.
Parlant de ses relations avec le président sortant, Joseph Kabila, Adolphe Muzito reconnait qu’il n’y a jamais eu des problèmes particuliers entre les deux durant son bail à la tête du Gouvernement. "Pendant mon mandat, on était bien. Il me défendait même quand on était à couteaux tirés avec les gens de l’AMP. C’est quelqu’un qui voulait la stabilité des institutions et de son Gouvernement et puis affirmer aussi son leadership pour qu’on ne puisse pas changer de Gouvernement par la volonté d’un groupe d’individus", reconnaît en toute honnêteté, Adolphe Muzito. Ci-contre Forum des As publie en fac-similé, la lettre de démission d’Adolphe Muzito et la notification d’un acte de démission. MOLINA
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