Le prévenu Evariste Ilunga Lumu, poursuivi notamment pour meurtre par mutilation des experts de l'ONU, en mars 2017, était, ce lundi 17 septembre 2018, devant le tribunal militaire de Kananga où il est revenu sur ses précédentes déclarations dans lesquelles il avait nié toute participation au meurtre. Il a aussi cité un proche de son coprévenu qui, selon lui, avait coupé la tête de Zaida Catalan.

"Je suis ici et je souffre à cause de Bulabula, Vincent Manga et Jean Bosco Mukanda", a-t-il introduit son récit d'une heure et demie devant les juges.

"J'étais présent dans la parcelle de Constantin Tshidime, le 12 mars 2017, lorsque Vincent Manga et Kabongo Gérard ont amené les deux blancs. Manga a dit aux chefs Bulabula, Mulumba Muteba Jaira et d'autres chefs qu'il avait reçu un appel des autorités de Kananga. Ces autorités le prévenaient de l'arrivée des blancs pour brûler Dibaya. Après avoir entendu ces propos, Bulabula et consorts ont ordonné à Manga d'en finir avec les blancs", a raconté Ilunga Lumu.

"Nous avons conduit les blancs en brousse. Manga nous avait dit que nous allions trouver Jean Bosco Mukanda pour la suite. En cours de chemin vers le lieu d'exécution, nous avons croisé Jean Bosco Mukanda en soutane rouge. Il tenait entre ses mains une boîte des cartouches de chasse et nous en avait distribué (des cartouches). Lorsque nous sommes arrivés à l'endroit en question, notre collègue Kabongo Kafeli a ordonné aux blancs de s'asseoir par terre. Moi aussi, je me suis assis par terre. C'est Jean Bosco qui a fait signe à Kabongo Kafeli pour ouvrir le feu. J'étais surpris car je pensais qu'on allait d'abord entendre les deux blancs", a enchaîné Evariste Ilunga.

Le prévenu a avoué avoir coupé les cheveux de Zaida Catalan.

"Jean Bosco Mukanda m'avait demandé de couper les cheveux de la femme. Je les ai coupés et je les lui ai remis", a précisé Ilunga.

Evariste Ilunga a cité le milicien qui a coupé la tête de Zaida.

"C'est Kazumba qu'on appelait "lance-roquette", un proche de Manga, qui lui a coupé la tête et qui l'a amenée à Manga comme preuve de l'accomplissement de la mission", a-t-il dit.

Présent à l'audience, Jean Bosco Mukanda a demandé sans succès la parole pour sa défense.

L'auditeur général des FARDC, le général Timothée Munkutu lui a demandé de se calmer.

"Tu auras tout le temps de parler. Tu as longtemps manipulé mes collaborateurs", lui a lancé l’officier.

La prochaine audience est fixée au jeudi 20 septembre 2018.

Sosthène Kambidi

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