Le ministère de la Santé publique, avec l’Unicef et d’autres partenaires du Gouvernement congolais, ont organisé le week-end dernier, une matinée de restitution de la cartographie des résultats des interventions dans le secteur de la nutrition en RDC. D’après cette étude, 6 millions d’enfants congolais de moins de cinq ans souffrent de la malnutrition chronique chaque année.

Les résultats présentés par la directrice adjointe du Programme national de nutrition en RDC (PRONANUT), Mme Nathalie, ont été alarmants. Elle a, d’entrée de jeu, précisé que la RDC est l’un des pays au monde qui connaît le taux d’enfants malnutris le plus élevé : c’est le 15ème pays en termes de prévalence.
"Avec une prévalence à 43%, presqu’un enfant sur deux de moins de cinq ans souffre de malnutrition chronique en RDC. Cela représente 6 millions d’enfants de moins de 5 ans souffrant de malnutrition chronique chaque année ", a-t-elle précisé.

LA MALNUTRITION, UN FREIN AU DEVELOPPEMENT
Les études menées dans le cadre de cette cartographie démontrent, par ailleurs, qu’au moins 2 millions d’enfants de moins de 5 ans souffrant de malnutrition aigüe sévère seront répertoriés à la fin de cette année 2018 en RDC.
"La malnutrition coûte chaque année au pays un quart de son budget annuel, soit une perte économique de 1,147 milliards de dollars américains chaque année. Au total, 80% de provinces de la RDC sont affectées par la malnutrition. Environ 45% de de décès d’enfants de moins de cinq ans sont dus à la malnutrition en RDC", a ajouté Mme Nathalie.
Pour le représentant du ministre de la Santé publique à cette rencontre, la mise en place régulière de cette cartographie traduit la volonté du Gouvernement congolais de faire de la nutrition une priorité. Ce qui, explique-t-il, contribuera de façon sensible au développement socio-économique et à l’accélération du progrès en vue d’atteindre les objectifs internationaux et ceux en rapport avec le développement durable.

FAIRE DE LA NUTRITION UNE PRIORITE
"Cette cartographie constitue un plaidoyer important, à la fois à l’endroit du Gouvernement et à ses partenaires pour la mise en œuvre du Plan national stratégique multisectoriel de nutrition dont les objectifs globaux visent notamment à renforcer le mécanisme de coordination des actions à entreprendre ", a indiqué le représentant du ministre empêché.
La représentante de l’Unicef à cette cérémonie, Ines Lezama, a salué cette initiative qui, explique-t-elle, traduit la volonté de toutes les parties prenantes à améliorer la programmation stratégique, afin de réduire la malnutrition sous ses différentes formes sur le sol congolais.
Pilotée par le Programme national de lutte contre la malnutrition en RDC, cette cartographie, poursuit-elle, est un outil indispensable qui permet à la RDC d’éradiquer la malnutrition à travers toute l’étendue nationale. Elle vise à renforcer les mécanismes de coordination, à déterminer les lacunes des interventions sur terrain et le volume d’investissement des actions à entreprendre.

CAPITALISER LES ACQUIS
Ines Lezama a saisi cette occasion pour inviter les autres partenaires à planifier régulièrement des solutions aux problèmes de nutrition qui touchent les femmes et les enfants en RDC.
"Pour résoudre le problème de nutrition en RDC, nous devons tous améliorer nos investissements dans les actions clé de nutrition, en lien avec le plan national stratégique multisectoriel de nutrition en vigueur. Ensemble, nous pouvons offrir aux enfants de la RDC l’opportunité d’être un réel capital humain pour le développement du pays ", a-t-elle rassuré.
La cartographie des interventions du secteur de la nutrition en RDC ne dépeint pas qu’un tableau tout noir. La directrice adjointe du Programme de nutrition a aussi présenté des avancées significatives réalisées et des perspectives visant à éradiquer complètement la malnutrition en RDC en un temps record.
Clôturant cette rencontre, le représentant du ministère de la santé a promis de tenir compte des lacunes relevées dans cette étude. Il rassure que les résultats obtenus seront exploités pour améliorer la coordination entre les partenaires, la planification et le renforcement des actions à venir. Cette cartographie avait été initiée par le Réseau des Nations unies pour la nutrition et du Groupe interbailleurs de nutrition (GIBNUT).
Orly-Darel NGIAMBUKULU
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