Plus de deux cents familles expulsées de la République d’Angola se retrouvent actuellement à Dilolo, dans la province du Lualaba, lancent un cri de détresse à l’endroit du Gouvernement congolais, rapporte la radio Okapi. Ces refoulés, dont la plupart sont originaires de l’ancienne province de Bandundu, de Kinshasa et des deux Kasaï, se plaignent de vivre dans des conditions inhumaines.

Ces expulsés d’Angola sans ressources, sans d’abri adéquat et peinent à trouver de quoi nouer les deux bouts de la journée. Ils lancent ainsi un cri d’alarme à l’endroit des autorités congolaises, sollicitant les biens de première nécessité, ainsi que les moyens leur permettant de regagner leurs familles respectives.
Abordés, ces refoulés s’interrogent sur les vraies raisons de leur brusque et brutale expulsion. Ce, expliquent-ils, au moment où ils venaient de passer plusieurs années en Angola, en toute régularité avec la migration, ainsi qu’avec plusieurs autres services administratifs du pays.

VIVEMENT DES MESURES DE REPRESAILLES
"J’ai fait dix ans en Angola. C’est curieux de me voir refoulé dans des conditions pratiquement inhumaines. Ce, alors que je disposais de tous les documents nécessaires. Mon plus grand regret est d’avoir tout perdu. Au-delà des discours, les autorités de notre pays doivent concrètement prendre des sanctions de même nature à l’endroit de tous les expatriés vivant dans l’irrégularité sur le sol congolais", a indiqué un des expulsés.
"Nous souffrons terriblement à Dilolo, dans la province du Lualaba. Nous avons été refoulés au moment où on s’y attendait le moins. Nous avons tout perdu. Tous les biens acquis au prix de la sueur de nos fronts sont restés en Angola. Nous vivons dans de très mauvaises conditions ici. Nous demandons aux décideurs politiques congolais de bien vouloir nous aider", a plaidé un autre refoulé.
En plus du fait d’être refoulés, ces expulsés de l’Angola fustigent le calvaire dont ils ont été victimes tout au long du chemin de retour vers le territoire congolais. "Les forces de l’ordre angolaises nous ont ravi tous les biens que l’on possédait. Des téléphones portables, des habits, l’argent, donc tout alors tout. Ils nous ont maltraités. On est arrivé au Congo sans un seul sous", rapportent-ils.

257 000 PERSONNES REFOULEES SELON OCHA
Pour sa part, l’administrateur du territoire de Dilolo dit ne pas être en mesure de gérer ces flux de refoulés. " Nous nous battons avec les moyens de bord pour assurer la survie de ces expulsés. Ils sont logés dans les installations du foyer social. Le Gouvernement du Lualaba a facilité le déplacement de ceux qui sont arrivés avant et qui pourraient rejoindre les membres de leurs familles vivant à Kolwezi et à Lubumbashi ", a-t-il indiqué.
Selon les chiffres avancés par l’agence humanitaire OCHA, plus de 257 000 congolais ont été renvoyés du territoire angolais depuis le début du mois d’octobre courant. La plupart d’entre eux sont rentrés par les postes frontaliers du territoire de Tshikapa au Kasaï. Cette organisation met ainsi en garde contre une éventuelle crise humanitaire.
Au cours d’une conférence de presse tenue le 17 octobre dernier, le vice-premier ministre congolais et ministre des Affaires étrangères, Leonard She Okitundu a dénoncé de manière véhémente les violences qui entourent l’expulsion des congolais de l’Angola. Il a, à l’occasion, annoncé l’envoi d’une délégation gouvernementale à la frontière angolaise pour une évaluation de la situation.
Des observateurs s’interrogent sur la suite de cette descente sur terrain de la délégation gouvernementale. Au regard du principe de la réciprocité, ces derniers invitent le Gouvernement congolais à renvoyer tous les "sans-papiers" vivant sur le territoire national congolais. Orly-Darel NGIAMBUKULU
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