Des délégués venus des Etats francophones, anglophones et lusophones du Golfe de Guinée ont suivi, dernièrement, à Abidjan en Côte-D’ivoire, un séminaire consacré à l’assistance médicale d’urgence en mer. Organisée par l’Institut de Sécurité Maritime interrégionale (ISMI), cette formation avait pour objectif de renforcer les capacités des acteurs de l’assistance médicale en mer. Il était également question de promouvoir cette culture d’assistance médicale en mer.

Lors de son discours d’ouverture du séminaire, le 16 octobre, le directeur général des Affaires Portuaires, Tano Koffi Bertin, avait souligné que la question de la recherche et du sauvetage maritime fait partie des préoccupations centrales des Etats du Golfe de Guinée et se trouve dès lors propulsée au cœur des intérêts stratégiques de la sécurité maritime. Il a révélé "qu’il ne se passe pas un jour sans qu’un navire ne soit attaqué par des pirates pour sa cargaison ou son équipage, sans que les ressources halieutiques ne soient pêchées en toute illégalité, sans que les trafiquants des drogues n’essaient de faire passer leurs marchandises par les frontières terrestres, maritimes ou aériennes, sans que les passagers clandestins n’accèdent à bord des navires en escale ou tentent de franchir les mers vers les destinations européennes, sans qu’un acte de terrorisme soit posé ".
C’est ainsi que, justifiant la tenue de ce séminaire, il a indiqué "qu’à côté de la grande criminalité, on assiste aussi de manière récurrente à des accidents ou incidents maritimes qui impliquent des efforts en matières de recherche et de sauvetage maritime et surtout de prise en charge médicale d’urgence des sinistrés souvent membres des équipages maritimes". Il a émis le vœu de voir les participants tirer bénéfice de cette formation interrégionale d’une part, et d’autre part, créer un réseau de partenariat en vue de mieux consolider les bases de la lutte contre la criminalité dans l’ensemble du Golfe de Guinée.
Il n’a pas manqué de féliciter l’ISMI qui fait des questions liées au secteur maritime son cheval de bataille en qualifiant cette structure de "porteur d’espérance pour l’avenir du secteur maritime de la sous région ", ce, avant de déplorer le fait que " la majeure partie de nos dispositifs de SAR dans le Golfe de Guinée sont dépourvues de ces moyens ". Il a indiqué que de nombreux accidents dont ont été victimes les marins ces derrières années à bord des navires présents dans cette zone, ont montré les insuffisances de la mise en place des systèmes de sauvetage en général et plus particulièrement dans l’organisation de l’assistance aux malades ou aux blessés.
Cette formation, précise-il-il, traduit la bonne marche de la Stratégie Nationale de l’Action de l’Etat en mer conduite sous la coordination du Premier ministre ivoirien, cadre qui a permis à ISMI de se mettre en place.
Il se dit fier de l’initiative de l’ISMI de tenir ce séminaire sur un thème si important : "l’acuité de la question maritime pour la Côte d’Ivoire à l’instar des autres Etats du Golfe de Guinée m’amène à saluer l’organisation de ce séminaire qui vise le renforcement des capacités des ressources humaines de qualité afin de bâtir une économie maritime sécurisée, sûre et durable ".
Aux parties prenantes aux activités de l’Institut, le DG leur " a exhorté à s’investir pour que la graine plantée devienne un arbre d’excellence au profit du développement de l’économie maritime dans le Golfe de Guinée".

PROFESSION A HAUT RISQUE
Pour sa part, le directeur général de l’Académie Régionale des Sciences et Techniques de la Mer (ARSTM), le Colonel Coulibaly a, du haut de la tribune, alerté que la profession de marin est une activité à haut risque qui pose des problèmes spécifiques en cas de blessure ou de maladie, aussi bien en mer que dans des ports éloignés du pays d’origine de gens de mer. "En l’absence de médecin, la prise en charge des malades et/ou des blessées à bord des navires a justifié la mise en place d’un système de soins basé sur la télémédecine et intégré dans le cadre de l’assistance médicale en mer.
L’isolement, les difficultés de communication et les contraintes d’évacuation rendent nécessaire une culture partagée par les praticiens spécialistes de l’aide médicale urgente ".
La formation a reçu l’appui logistique et pédagogique de la France. En plus des formateurs français, les participants ont également bénéficié de l’expertise des formateurs ivoiriens qui ont partagé leurs expériences et connaissances de l’aide médicale d’urgence en mer.
Aux dires des organisateurs, cette session de formation a été organisée uniquement pour les pays de l’Afrique de l’Ouest. Ceux de l’Afrique centrale vont bénéficier d’une autre session l’année prochaine.
L’ISMI, rattaché à l’Académie Régionale des Sciences et Techniques de la Mer (ARSTM) d’Abidjan, délivre des enseignements répondant aux besoins des Etats du Golfe de Guinée dans le domaine de la sécurité et de la sûreté maritimes, de l’action de l’Etat en mer. Il a été crée en 2015 et son siège se trouve à Abidjan, en Cote d’ivoire.
Dina BUHAKE
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