N’a-t-on pas le droit d’opiner sur un sujet? Pour avoir exprimé simplement son opinion sur la machine à voter, l’artiste musicien Koffi Olomide a, le mercredi 3 octobre, été vilipendé par la Radio Télévision Nationale Congolaise (RTNC), dans une chronique infecte et abjecte dont seul ce média public caporalisé par la majorité présidentielle, a seul le secret.

Le tort du patron de l’orchestre Quartier Latin : c’est d’avoir émis des réserves sur la machine à voter, un dispositif électronique de vote controversé que la CENI compte utiliser lors des élections générales de décembre 2018.

Il avait dit en gros qu’il ne connaissait pas cette machine à voter, qu’il ne souhaitait pas non plus que nous en soyons les pionniers et enfin il avait affirmé que machine à voter ou pas, l’essentiel ce que les élections se déroulent de manière transparentes.
Voilà en résumé ce qu’il avait déclaré lors de son passage dimanche dernier sur les antennes de Digital Congo.

Une sortie médiatique qui n’est pas passée inaperçue et qui lui a valu d’être jeté aux gémonies par le média public.

Pour la RTNC, il est bon de signaler à K. Olomide que sur les 1.200 machines affectées à la familiarisation des congolais à cette formule, qui sert en fait à faciliter le choix aux électeurs à imprimer le bulletin de vote et en garantir l’intégrité, aucune panne ni disfonctionnement ont été enregistrés jusque-là.

La chaîne publique va même chercher des arguments dans la sous région pour confondre Koffi.

« Les performances de cette formule sont telles que, les commissions électorales de tous les pays de la SADC, à la quelle appartient la RDC, viennent de décider d’en généraliser dorénavant le recourt chez eux. Ce sera déjà le cas au Lesotho en ce mois d’octobre, deux mois avant nos élections et en Namibie où la machine à voter vient d’être intégrée dans toutes les futures opérations électorales », a indiqué la chaîne nationale mercredi dernier à travers un reportage.

Le »chroniqueur » de la RTNC, un certain Kevin Kenina, se demande par ailleurs si le patron du groupe musical Quartier Latin, voudrait obtenir l’appui des autorités congolaises dans ses démêlés avec la justice de certains pays étrangers.

« Comme quoi, la notoriété dans un domaine donné, en occurrence la musique et le show business ne confère pas une omniscience. Sans doute, notre compatriote l’artiste musicien Koffi qui connait quelques déboires avec la justice en France et en Zambie notamment, cherche-t-il à obtenir l’appui des pouvoirs publics sur son sort en fourant ainsi son nez dans une question jugée sensible comme celle-là pour se livrer à une sorte de chantage? », s’est-il demandé.

Pour la RTNC, il serait préférable que chacun donne son opinion sur les matières qu’il maîtrise le mieux.

« On ne comprendrait pas autrement qu’il invoque ce qu’il appelle son rang pour jeter ses pavés dans la mare de la machine à voter, objet des querelles bizantynes qui échappent de toute évidence à ses grandes compétences artistiques. Certes, en démocratie il n’y a pas place à l’ostracisme, mais si chacun d’entre nous, ne donnait des leçons que sur ce qu’il maîtrise le mieux, les vaches seront bien gardées », conclut le reportage.

Rappelons tout de même qu’au cours de son intervention sur Digital Congo, Koffi Olomide avait signifié qu’avec ou sans la machine à voter, le plus important est d’avoir de bonnes élections, sans tricherie. Des élections crédibles et transparentes pour le bien-être de tous.

La RTNC a démontré son intolérance face à un avis émis par un congolais.
Elle s’est ridiculisée. Ce gaspillage de l’argent public appelle de profondes réformes.
La RTNC confirme une fois encore qu’elle est une simple caisse de résonance d’un camp politique : la majorité.
Elle ne sert pas l’État mais des intérêts politiciens. C’est une honte.

Zabulon Kafubu
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