Une semaine après la signature de l’accord de coalition politique « LAMUKA » (Réveille-toi) et la rétractation de l’UDPS « Fatshi » et de l’UNC « VK », le Tout-Kinshasa socio-politique a la langue de bois. Les Kinois qui piaffent d’impatience de tourner le « chapitre » de dix-huit années d’incurie ont l’impression de vivre un cauchemar éveillé à quelques jours du lancement de la campagne électorale. En cause, la nouvelle dissidence née au sein des forces de l’opposition. Après avoir raillé, durant toute la semaine, le vocable « base » invoqué par le duo « VK » et « Fatshi » pour justifier le reniement de leurs engagements, des fins limiers commencent à évoquer une hypothèse digne d’un film d’espionnage. C’est une hypothèse qui est loin d’être loufoque. Il est question d’une « opération clandestine » qui aurait été menée par des barbouzes de l’ANR déguisés en militants de l’UDPS et de l’UNC. Les « vrais militants » n’auraient vu que du feu. Objectif: barrer la route à l’adversaire que le FCC « ne voulait pas » en l’occurrence Martin Fayulu Madidi. L’histoire du Congo-Zaïre compterait un précédent.




Selon mon ami qui sait tout sur tout et presque tout sur les potins de Kinshasa-Lez-Immondices, les « stratèges » du Front des Congolais Corrompus (FCC), pardon, Front Commun pour le Congo (FCC) – dont le futur ex-Raïs est l’autorité morale – suivaient attentivement la rencontre qui a eu lieu, du 9 au 11 novembre, à Genève. Les participants sont connus: Jean-Pierre Bemba Gombo (MLC), Martin Fayulu (Dynamique de l’opposition, ECIDé), Vital Kamerhe (UNC), Moïse Katumbi (Ensemble), Freddy Matungulu (Congo na Biso), Adolphe Muzito (Nouvel Elan) et Félix Tshisekedi (UDPS).




A en croire mon ami, la désignation du très intransigeant Martin Fayulu comme « candidat commun » de la coalition politique « LAMUKA » a été accueillie comme un « désastre » non seulement par le futur ex-Raïs mais aussi par les « tacticiens » du comité stratégique du FCC. Pour les membres de l’équipe qui entourent « Néhémie », le futur ex-« dircab » du futur ex-Raïs, il allait falloir revoir toute la stratégie élaborée en fonction de « Fatshi », le leader de l’UDPS.




LA LUTTE FINALE




D’après mon ami qui sait décidément tout, « Néhémie » ne cessait de murmurer: « la victoire du dauphin du Raïs ne peut être assurée avec un Fayulu en face ». Mon ami de se pencher pour me souffler ces quelques mots dans le creux de l’oreille: « Le futur ex-Raïs et Martin Fayulu se détestent avec une rare cordialité. Les membres de l’équipe de Néhémie se rappellent que lors de la présidentielle du 28 novembre 2011, Martin faisait partie des principaux animateurs de la structure ‘Dynamique Tshisekedi Président, DTP ».




Mon ami me regarda d’un air soupçonneux. « J’espère que tu as compris qu’il s’agit d’Etienne Tshisekedi wa Mulumba? », me lança-t-il. Sans m’énerver, je lui ai répondu par l’affirmative. L’ami de poursuivre: « Le futur ex-Raïs n’a pas oublié que Fayulu a toujours clamé qu’il fallait le chasser du pouvoir parce qu’il gouvernait le pays de manière aventurière. Pour lui, c’est l’occasion de livrer la lutte finale avec ce tshisekediste pur et dur ».




Mon ami qui sait tout sur tout et presque tout sur rien me dit que c’est ici que le futur ex-Raïs a instruit « Néhémie » de « consulter » les anciens agents du SNIP (Service national d’intelligence et de protection) qui faisait la pluie et le beau temps sous la IIème République. Aussitôt dit, aussitôt fait. Le très détesté chef barbouze Kalev Mutondo convoqua une réunion avec des anciens « mobutistes » passés avec armes et bagages dans la « Kabilie ».




« OPÉRATION CLANDESTINE »




Selon l’ami, un des participants s’est souvenu d’une « opération clandestine » menée le 21 juillet 1991 par des agents de l’ex-DDI (Direction de la documentation intérieure), c’est-à-dire le contre-espionnage, pour contrer la nomination de l’intraitable Etienne Tshisekedi wa Mulumba au poste de Premier ministre. Cette décision de maréchal Mobutu Sese Seko avait provoqué la stupeur et l’effroi dans le milieu des mobutistes convaincus auxquels le « chantre du changement » promettait des bosses et des plaies. Sans oublier, la diète. A l’époque Crispin Mulumba Lukoji était le premier sinistre, pardon, Premier ministre.




Face à mon impatience de connaitre la fin de l’histoire, l’ami finit par aller droit au but: « Des agents du SNIP déguisés en combattants de l’UDPS se sont massés devant la résidence du président de l’UDPS à Limete en scandant à tue-tête: ‘toboyi primature’. Après une heure de vacarme insupportable, Tshisekedi finit par apparaître à travers la clôture de sa résidence pour annoncer qu’il refusait l’offre du Maréchal. Mulumba Lukoji fut reconduit pour quelques mois « .




Pour mon ami, le secrétaire général de l’UDPS et la direction de l’UNC ont sans doute été victimes de leur fanatisme mais surtout d’une « opération clandestine » menées par des barbouzes de Kalev Mutondo. Trois objectifs à atteindre: provoquer un schisme au sein de la coalition « LAMUKA » par le départ de « Fatshi » et de « VK », affaiblir l’opposition et barrer la route au « candidat commun » désigné. Selon l’ami, ce sont des agents de l’ANR qui criaient, lundi 12 novembre, « toboyi Fayulu eheee » pendant que d’autres rétorquaient « baleyi mbongo ya Kabila eheee ».




Martin Fayulu est attendu le mercredi 21 novembre à Kin. Que fera le futur ex-Rais? Erudit, mon ami qui est friand des choses de l’esprit de citer Montesquieu: « Toute grandeur, toute puissance, toute force est relative… »


Par Jean-Robert Yuka ea Djema
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