*Le candidat commun de la plateforme de l’opposition ‘’Lamuka’’, le Député national Martin Fayulu Madidi atterrit dans la capitale congolaise, ce mercredi 21 novembre 2018, soit à 24 heures du lancement de la campagne électorale par la CENI. D’entrée de jeu, ses colistiers opposants, Jean-Pierre Bemba Gombo, Moïse Katumbi Chapwe, Adolphe Muzito et Freddy Matungulu ont appelé leurs troupes à réserver un accueil chaleureux à leur candidat issu des assises de Genève. Il s’agit, sans nul doute, du tout premier test de démonstration de force de cette aile de l’opposition depuis la désignation de leur candidat à la prochaine élection présidentielle qui, du reste, est réputée pour son jusqu’auboutisme dans ses positions. Loin de se fier à ce qui se raconte dans certaines officines pro ou anti-opposition, il est évident de dire que le retour de Fayulu à Kinshasa ce jour, constitue un véritable test sans égal qui dira tout pour la suite des événements avant, pendant et après les élections 2018.

Ier test de légitimité

Le début marque la fin, soutiennent bien des sages du monde. Quelle garantie a-t-on du soutien tous azimuts des Kinois, pour ne pas dire dans un premier temps, des Congolais, au candidat président soutenu par la plateforme politique ‘’Lamuka’’ ? Il sied d’indiquer, dans tous les cas, que depuis sa désignation, le dimanche 11 novembre dernier à Genève, en Suisse, Martin Fayulu Madidi est attendu à Kinshasa, plus particulièrement, par ceux qui croient en son leadership, à l’instar des enfants orphelins de mère attendent leur père en fin de soir. Ce n’est point un secret de polichinelle. Le Président de la Dynamique de l’opposition atterrit aujourd’hui, dans la capitale congolaise à bord d’un avion régulier. En effet, les autorités congolaises n’ont pas permis l’atterrissage du Jet privé à bord duquel il serait venu. Sans doute, outre les partisans de la Dynamique de l’opposition qui l’attendent impatiemment, les troupes d’ ‘’Ensemble pour le Changement’’ de Moïse Katumbi, celles du ‘’Mouvement de libération du Congo’’, MLC de Jean-Pierre Bemba Gombo, les affidés du ‘’Nouvel Elan’’ d’Adolphe Muzito ainsi que les disciples de ‘’Congo Na Biso’’ de Freddy Matungulu ont été instruits par leurs principaux leaders à réserver un accueil digne à l’élu gagnant des assises de Genève tenues du 9 au 11 novembre dernier sous la houlette de la Fondation Kofi Annan.

Il importe de noter, à cet effet, que le Président de l’ECIDE arrive à 24 heures du début de la campagne électorale au pays et trouve Nangaa, Président de la Commission Electorale Nationale Indépendante, disposé à donner le go sans atermoiement. A la question de savoir si le Député Fayulu est prêt à se lancer dans la campagne électorale étant donné qu’il est tenu de convaincre ses électeurs dans les 26 provinces du pays endéans 30 petits jours avant la date fatidique des élections généralisées. Voilà pourquoi, il s’apprête, apprend-on de sources sûres, à dévoiler son équipe de campagne d’ici samedi 24 novembre 2018.

Nœuds

Il y a lieu de relever que si les Kinois se soumettent au mot d’ordre des leaders de la plateforme ‘’Lamuka’’, ce sera les signes, certes, d’un bon départ pour le candidat Fayulu. Mais attention ! Les mêmes masses qui peuvent l’accueillir ce jour, ne sont pas distinctes de celles qui répondent généralement à toutes les manifestations de ce genre, tels des moutons de panurge, au meeting du FCC de Tata Raphaël, ou de celui de l’Udps à la place Sainte Thérèse de N’djili, encore moins celles qui ont été organisées sur la place de la démocratie autour de sept leaders/Lamuka, dans sa configuration d’autrefois. L’attrape-nigaud en présence du camp de l’opposition, dans son ensemble, faut-il le dire, qu’il s’agisse de Fayulu, Félix, Kamerhe, pour ne pas défier Badibanga et Cie, se veut cette division, sinon, la panoplie d’ailes de l’opposition évoluant sous un œil inquisiteur de la famille présidentielle où, du moins jusqu’ici, les forces sont fédérées autour de Shadary.

Au-delà de cet aspect des choses, force est de signaler le fait qu’une frange considérable de ces ailes continue à rejeter en bloc, l’usage de la machine à voter lors des scrutins de décembre prochain ainsi que le fichier électoral dit corrompu. Que faire, dès lors que la CENI n’est pas prête à reculer ? Eh bien, le camp Fayulu imagine la fin du régime du Président Kabila et la mise en œuvre de l’article 64 de la Constitution congolaise, le 23 décembre 2018. D’aucuns, par contre, préconisent une transition spéciale avec Kabila, laquelle concourra à la préparation des élections au résultat incontestable en lieu et place de la parodie électorale qui conduirait au chaos, comme le subodorent la plupart des opposants. Finalement, des tenants d’une autre thèse tranchent en faveur d’une transition gérée par un Technocrate à l’instar de Laurent Monsengwo ou Denis Mukwege. En dépit donc, des théâtres des uns et des autres dans le microcosme politique, il y a bien lieu de tourner les regards vers l’avenir du pays, au vu du décor de crispation, actuellement, planté à tort.

Jacques Kitengie
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