Et si le « compromis » de Genève était un mort-né ? 24 heures seulement après le « sacre » de Martin Fayulu, Félix Tshisekedi et Vital Kamerhe sont revenus sur leurs signatures respectives. Pas besoin d’un dessin pour comprendre que Genève aura vécu. Pourtant, cette grand-messe avait des parrains comme certaines technostructures occidentales savent le mettre à la disposition de l’Opposition congolaise depuis que Joseph Kabila est jugé « ingérable ». Retour sur les ressorts loin de ce qui s’apparente à un marché de dupes.

Commentant la désignation de Martin Fayulu, un membre du gouvernement, en l’occurrence Gaston Musemena, a posé une question dans notre groupe de discussion Whatsapp en ces termes : « Qu’est ce qui se qui se cache derrière cette diversion » ? Cela a fait « tilt » dans ma tête ! Diversion ? Oui ! Pourquoi pas ? Et j’ai voulu en savoir plus, en posant la question à un ami Belge, proche des organisateurs de la rencontre de Genève et des Libéraux belges qui sponsorisent depuis quelques années les politiciens congolais de l’opposition.

Ses réponses m’ont laissé perplexe et j’en partage les préoccupations :

1. SOUBASSEMENTS GEOSTRATEGIQUES
Depuis la signature des « contrats Chinois » et plus encore récemment, depuis la promulgation du nouveau code minier en RD Congo, les milieux d’affaires Occidentaux et particulièrement les libéraux belges avaient décidé d’en finir avec le Régime en place à Kinshasa. Une coalition de lobbying se mettra en place (avec le milliardaire Georges Sorros, les minings lésés dans leurs contrats comme la Canadienne « First Quantum », les libéraux belges propriétaires des Sociétés comme ZETES, lésés dans les commandes des passeports ou de matériel électoral, les américains expulsés par le Pouvoir de Kinshasa [les Jason Stearns, Ida Sawyer, Scott Campbell etc.], et des parlementaires Européens anti-Rdc comme la Belge Marie Arena ou l’Italienne Cécile Kyenge), tout ce beau monde se coalisera pour organiser la chute avant terme du régime en sponsorisant l’opposition pour installer un pouvoir favorable à leurs intérêts : les réunions de l’île de Gorée, de Genval, le coaching et le financement de mouvements anarchistes dits « citoyens », le recrutement et les marches du non moins anarchiste Comité laïc de coordination et autres manifestations publiques aux contours flous... poursuivait l’objectif de défenestrer l’indocile jeune quatrième président rd congolais avant la forclusion de son mandat ou, en cas d’échec, s’assurer qu’il ne briguerait pas un troisième mandat à la tête de l’Etat en violation de la constitution comme nombre de ses voisins le faisaient.

2. STRATEGIES
Le but était d’obtenir le départ des dirigeants actuels... par la rue et organiser une Transition dite « Citoyenne de trois ans » avec des « amis sûrs » aux commandes. La « stratégie du roseau » de Kabila (donner l’impression de plier sans jamais rompre) ayant abouti à la signature de l’accord de la Saint Sylvestre et la mort inopinée de la carte maîtresse de ce schéma qu’était le Patriarche Etienne Tshisekedi vont changer la donne et donner du répit au Régime.
Des sanctions totalement arbitraires et illégitimes vont alors pleuvoir sur les personnalités réputées proches du Chef de l’Etat, en même temps qu’étaient sponsorisées diverses manifestations sauvages pour réclamer « une Transition sans Kabila » et des élections rapides que personne ne remettait en cause seront aussi de la partie.

3. CHANGEMENT DE DECOR
La CENI, cible majeure de toutes les attaques a fait un admirable forcing pour produire un calendrier, enrôler de nouveau les électeurs et respecter les étapes prévues dans l’accord précité. Le Gouvernement va assurer les décaissements des fonds prévus et, cerise sur le gâteau, Joseph Kabila confirma in extremis et à la surprise des conspirateurs qu’il ne briguerait pas un troisième mandat en désignant un candidat soutenu par les forces politiques de son obédience (FCC)
C’était une véritable catastrophe pour tous ceux qui avaient parié sur l’éventualité de la candidature anticonstitutionnelle du président sortant pour provoquer des manifestations monstres devant aboutir à des violences extrêmes et des négociations subséquentes pour une « Transition » et le report des élections qui auraient permis à leurs poulains de mieux se préparer. Ils durent rétropédaler et, dans la précipitation, courir vers la CENI pour déposer chacun sa candidature en ordre dispersé !
Mais, cette situation n’augurant rien de bon pour la victoire électorale de l’Opposition, les sponsors occidentaux vont envisager des manipulations afin d’obliger la CENI et le Pouvoir à négocier, surtout après l’invalidation de quelques grosses pointures de l’opposition par la Cour constitutionnelle.
Le Belge Didier Reynders, un des chefs de file de ces nostalgiques va se déployer en Afrique Centrale et Australe, relayé par les Évêques de la CENCO pour des pressions de la SADC sur le régime en vue d’un nième dialogue pendant que le chef d’Etat français Emmanuel Macron invitait ses homologues rwandais et angolais à Paris pour parler... de la RDC en l’absence de tout représentant de celle-ci ! Objectif : amener l’Union africaine à faire pression sur Kinshasa pour négocier le report des élections ! La nomination du très respecté ancien président Thabo Mbeki comme « Envoyé spécial » par les autorités sud-africaine contre l’avis de la RDC sera même annoncée. En pure perte car le projet, sèchement refusé par Kinshasa sera abandonné.
Certaines méchantes langues attribuent même le geste inamical récent de l’Angola d’expulser avec une brutalité inouïe plusieurs centaines de milliers de Congolais d’Angola à une tentative de sabotage des scrutins…
À toutes ces sollicitations, Joseph Kabila Kabange a opposé un refus poli mais inébranlable. « Pas de nouveaux conciliabules. On va aux élections le 23 décembre 2018, date fixée par la Commission électorale congolaise. Et sans le soutien de personne d’autre que le Trésor congolais car celui qui paie le violoniste commande la musique », n’ont cessé de marteler le Chef de l’Etat congolais et son gouvernement.
L’Opposition et la Majorité vont alors se mesurer sur le terrain populaire : marches maigrichonnes des opposants, meetings monstres de la Majorité, guerre des chiffres... Et la date fatidique ne faisait que se rapprocher.

4. CANDIDATURE COMMUNE DE L’OPPOSITION
La perspective d’une Election à un seul tour avec des candidatures multiples de l’Opposition donnant très peu de chances à celle-ci de gagner, l’idée d’une candidature commune de l’opposition surgit à… Bruxelles qui charge une obscure ONG, la Koffi Annan Foundation dans laquelle se recycle laborieusement Alan Doss un ancien de la MONUSCO. Les candidats invalidés et ceux en lice sont convoqués à Bruxelles, à Johannesburg, à Pretoria etc. Les réunions se multiplient ! Avec un seul leitmotiv : « Report des Élections car elles seront chaotiques et non crédibles ! »
Trois argumentaires sont mis en exergue : (1) la CENI prépare la fraude avec la machine à voter, il faut la refuser (petite victoire des Libéraux belges qui ont perdu ce gros marché au profit des Sud-Coréens !) ; (2) le fichier électoral est corrompu du fait de la présence de 6 millions d’enrôlés sans empreintes digitales (excessif comme à l’accoutumé, Fayulu en rajoutera une couche pour évoquer 10 millions de fictifs !) en faisant semblant d’oublier qu’aucune disposition de la loi électorale n’invalide un enrôlement pour cause d’absence d’empreintes digitales ; (3) le Gouvernement congolais, empêtré dans des difficultés socio-économiques et sécuritaires ne saura pas assurer le financement du processus et donc, pas d’élections le 23 décembre, ce à quoi Kinshasa rétorquera en présentant des centaines d’engins roulants et une vingtaine d’aéronefs mis à la disposition de la CENI par les FARDC sur ordre du Ministre de la Défense nationale.
La manœuvre est subtile car sans l’aide de « l’ordinateur imprimante à bulletins de vote » (machine à voter) de la CENI, impossible matériellement d’organiser trois scrutins directs le même jour. Donc, au moins six mois de prolongation incontournables. La radiation des électeurs sans empreintes digitales, créerait un contentieux électoral ingérable dans un délai raisonnable car ils ne sont pas « fictifs ». En outre, on compte même plus de six mille candidats aux législatives et provinciales parmi eux. Les radier signifierait changer la loi sur la répartition des sièges et remettre en cause les décisions de la Cour constitutionnelle ! Voilà le piège !
Pour l’opposition radicale et ses mentors, si le Pouvoir et la CENI acceptaient ces revendications, cela ouvrir la voie à un nouveau dialogue qui permettant aux invalidés d’être repêchés et à tout le monde de se refaire une santé financière pour la campagne électorale !

5. GENEVE : LES SPONSORS OCCIDENTAUX DE NOUVEAU A LA MANŒUVRE
Les « gros calibres de l’opposition » (on oublie les 16 autres candidats considérés comme quantité négligeable) sont de nouveau convoqués en Occident.
C’est la multinationale Glencore qui lorgne les fabuleux gisements de Cobalt de la RDC qui aurait financé la rencontre. En faisant « sous-traiter » son projet par Alan Doss et sa Fondation Koffi Anan.
Suspense après suspense, la presse occidentale « globale » et les réseaux sociaux sont mis à contribution, pour faire croire que l’un ou l’autre des candidats poids lourds (UNC ou UDPS) serait choisi. Mais ‘in fine’, c’est un marché de dupes car le bébé tant attendu n’est autre que…Martin Fayulu, dont le moins que l’on puisse dire est qu’il est plus connu sur la place de Kinshasa et dans les tabloids kinois que dans le pays profond.

6. TOUT ÇA POUR ÇA ?
Les militants des grands partis historiques comme l’UDPS/T ou l’UNC bien implantés dans le pays sont furieux de voir leurs leaders se déculotter de la sorte « pour les beaux yeux des blancs » et le font savoir bruyamment, poussant Fatshi et Vital Kamerhe à un rétropédalage honteux. Un reniement, une contestation culturelle et rituelle d’une décision prise pourtant… sans machine à voter et qui met en relief la valeur de leurs projets de contester celle-ci.
Les manipulateurs occidentaux viennent de planter le décor d’une diversion destinée à contrarier le processus électoral congolais. Visiblement, en lisant le texte de la déclaration mort-née de Genève, Fayulu n’avait aucune intention de battre campagne pour être élu au nom de l’opposition. Il voulait imposer des négociations devant aboutir à la requalification des invalidés et, à défaut, empêcher le scrutin d’avoir lieu ou donner à ses maîtres une base de rationalisation de la remise en cause des résultats.
La manœuvre ayant lamentablement échoué, tout indique que la campagne électorale commencera effectivement dans 10 jours. Avec Kamerhe, Fatshi et… Fayulu à côté de leurs autres rivaux. Car les Congolais, toutes tendances confondues veulent les Élections au 23 décembre 2018. Qu’on se le dise ! BHL/Analyste
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