*"Je ne suis pas au courant de cette rencontre", fait savoir Barnabé Kikaya, Conseiller diplomatique du Raïs.

Les pouls montent dans les cœurs de neuf voisins de la République démocratique du Congo au fur et à mesure qu’on s’approche du 30 décembre. Nouvelle date fixée par la Centrale électorale pour la tenue des élections qui auront la particularité de faire triompher le successeur de Joseph Kabila, en fonction depuis dix-sept ans. A ce propos, le président Denis Sassou N’Guesso convoque un sommet ce mercredi 26 décembre à Brazzaville. Il invite à cet effet les chefs d’Etat de la Conférence internationale sur la région des Grands Lacs (CIRGL) et ceux de la Communauté de développement d’Afrique australe (SADC).

Les élections générales en RDC seront au menu des discussions du Sommet après leur report au dimanche 30 décembre prochain. "Tout le monde souhaite des scrutins dans un climat apaisé. Plus que les autres voisins, c’est le Congo-Brazzaville qui constitue avec Kinshasa les deux capitales les plus rapprochées du monde. C’est dire qu’en cas de débordement à la suite des élections en RD Congo, il y a à craindre que Kinshasa, fort de près de 12 millions de ses habitants, six fois plus peuplée que Brazzaville selon certaines statistiques, déstabilise à nouveau son voisin", analyse un observateur politique.
La démonstration récente du déferlement d’environ 7.000 réfugiés, en une semaine venus de la province du Maï Ndombe, suite à des affrontements intercommunautaires, a donné des insomnies aux autorités congolaises de Brazzaville. Elles se sont retrouvées débordées par manque de moyens adéquats, renseignent certains médias de Brazza.
"Pour Brazzaville, il y a la question des réfugiés. C’est à nouveau une source de préoccupation", confie un officiel de l’un des pays invités, relayé par RFI.

SASOU SENSIBILISE SES PAIRS DE SOUS-REGION
Les mêmes médias de Brazza font savoir que le président Sassou, en sa qualité de président en exercice de la CIRGL, a dépêché son ministre des Affaires étrangères, Jean Claude Gakosso pour sensibiliser les chefs d’Etat de la sous-région à l’impact des élections en RDC. Ce, après deux reports à savoir en 2016 et en 2017.
Le chef de la diplomatie congolaise a eu, tour à tour, à conférer avec les autorités rwandaises à Kigali, sud-africaines à Pretoria, namibiennes à Windhoek, ougandaises à Kampala et angolaises à Luanda autour du rendez-vous d’aujourd’hui à Brazza. C’est à l’issue de la rencontre entre le chef d’Etat namibien, Hage Geingold, président en exercice de la SADC, et Jean-Claude Gakosso, émissaire du président Sassou Nguesso, président en exercice de la CIRGL, qu’il a été annoncé ce sommet des chefs d’Etat de la SADC et de la CIRGL.
Le ministre congolais des Affaires étrangères a rappelé sur RFI qu’après l’annonce du report des élections et les actes de violence qui ont marqué la campagne, l’objectif, c’est d’appeler à l’apaisement. " Nous tendons une main fraternelle à la RDC. Un message d’apaisement, un message de retenue parce qu’on a reçu des signaux assez alarmants. Il faut de la tolérance entre les acteurs politiques. Il faut qu’ils privilégient, et ils le savent, l’intérêt de leur pays. Ce qu’il y a de plus précieux sur leur pays. Il ne faut pas qu’il brûle le pays parce qu’il y a une élection. Et c’est cela, le message que nous voulons faire passer auprès de nos frères ", a-t-il confié.
En attendant, une semaine avant les scrutins, alors prévus le 23 décembre, la Namibie avait espéré accueillir un mini-sommet de chefs d’Etat d’Afrique australe. Finalement, la réunion avait été annulée, sans plus d’explication.
Le Namibien Hage Geingob, président en exercice de la SADC, avait reçu, à cette occasion, deux leaders de LAMUKA : Jean-Pierre Bemba et Moïse Katumbi.

LA RDC ABSENTE ENCORE AUJOURD’HUI A BRAZZAVILLE
Une fois de plus, la RDC n’est pas invitée aujourd’hui à Brazzaville. Selon la radio onusienne en République démocratique du Congo, qui a joint lundi 24 décembre dernier, Barnabé Kikaya, chef du collège diplomatique du président de la République, le gouvernement congolais n’est pas informé de la tenue par SADC et la CIRGL d’un sommet qui a pour objet les élections reportées pour le 30 décembre prochain.
"Normalement, lorsqu’il y a un sommet organisé par une organisation dont nous sommes membres, nous répondons toujours à ce genre de rendez-vous. Mais là, le sommet dont vous parlez, je ne suis pas au courant. Et je ne pense pas que nous ayons reçu une invitation, ni être informé de l’organisation d’un sommet à Brazzaville. Je ne vois pas comment nous pourrions y participer", a-t-il expliqué.
Pour le chef du collège diplomatique du président Joseph Kabila, c’est inquiétant mais, pense-t-il, "on ne peut pas empêcher les gens qui veulent se réunir de se réunir".
Les membres de la CIRGL et de la SADC vont également évoquer la sécurité, la non-violence, la paix et la crédibilité des résultats des scrutins prochains en République démocratique du Congo. Emma MUNTU
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