Dans un discours lu à la Radiotélévision nationale, RTNC, le Président Joseph Kabila a présenté ses vœux 2019 à la nation. Exceptionnellement, le Raïs l’a fait le samedi 29 décembre, alors que traditionnellement ses vœux à la nation c’est le 31. Est-ce parce qu’on était la veille des élections, et que le premier d’entre les Congolais ne voulait pas parler après ce big event ? On retiendra que dans cette adresse, le dernier de son second mandat, le chef de l’Etat a mis un accent particulier sur les élections. A propos justement des scrutins d’hier dimanche 30 décembre, le Chef de l’État a indiqué que pour la toute première fois de son histoire, la République démocratique du Congo a financé seule entièrement son processus électoral. " Il s’agit, pour nous, d’un effort visant à soustraire notre pays des ingérences étrangères susceptibles de contrarier la volonté d’autodétermination de notre peuple " a-t-il souligné.
Pour le président Kabila, son pays, en agissant ainsi prouve à la face du monde qu’il en connaît les vrais enjeux : ceux de l’affirmation de sa dignité et de la consolidation de sa souveraineté. Ce, avant de rassurer la population des dispositions prises avec le Gouvernement pour sécuriser toutes les parties prenantes au processus à savoir les candidats ainsi électeurs, y compris les observateurs.
Et il poursuit : " c’est ici aussi, le lieu d’en appeler au respect des règles du jeu. Notre Constitution, et toutes les parties aux différents accords l’ont reconnu, ne confère la compétence d’organiser les scrutins et d’en publier les résultats qu’à la CENI, elle seule et, in fine, à la Cour Constitutionnelle ".
Le Raïs a annoncé par ailleurs plusieurs mesures de grâce en faveur des prisonniers. " A la veille du Nouvel An, j’ai instruit le ministre de la Justice de mettre en exécution les mesures de grâce que j’ai prises en faveurs de certaines catégories des prisonniers ", a-t-il indiqué.
Le président appelle aussi à ne pas " détruire le bel élan de stabilité et de croissance pris grâce aux efforts de chacun et de tous. La RDC veut consolider sa démocratie, aller vers son développement et améliorer les conditions de vie de sa population", s’est-il exprimé. Emma MUNTU
Discours de son Excellence Monsieur le Président de la République à l’occasion de la fin de l’année 2018
Mes chers compatriotes,
Plus que quelques heures nous séparent de la nouvelle année, laissant derrière elle des mois riches en évènements, tant dans la vie de la Nation que dans celle de chacune et de chacun de nous.
Il m’est agréable, en ce moment, d’apporter toute Ma compassion à celles et ceux qui ont perdu des êtres chers.
J’adresse mes encouragements à celles et ceux qui ont été affectés par des maladies ou des accidents.
J’exprime ma sympathie à nos compatriotes qui ont été forcés à quitter leur toit à cause de la folie meurtrière des actes terroristes ou anarchistes qui sèment la terreur et la désolation dans quelques entités territoriales de notre pays.
A ceux de nos concitoyens qui ont entrepris des projets dont ils attendent légitimement une issue heureuse, Je les exhorte à être tenaces et à persévérer jusqu’à l’atteinte heureuse de leurs objectifs.
Mes chers compatriotes,
Depuis trois ans, notre Nation est mobilisée autour de trois grands défis dont dépend notre avenir à tous.
Une fois de plus, le pays fait face à l’épidémie dévastatrice à virus Ebola. Après avoir été vaincue à l’Equateur, elle met à rude épreuve l’expertise et la détermination de nos professionnels de santé à Beni et à Butembo dans le Nord-Kivu.
Cette grave épidémie continue malheureusement à se rependre, occasionnant un bilan tragique : depuis le début, le cumul est de 593 cas, dont 545 confirmés et 48 probables. Au 28 décembre 2018, il y avait 359 décès et 203 personnes guéries. Il y a encore 66 cas suspects en cours d’investigation.
Nous constatons donc que, jusqu’à ce jour, malgré d’immenses efforts fournis, nos médecins n’arrivent pas encore à contrôler, de manière satisfaisante, ce véritable drame sanitaire.
Nous saluons ici, le courage exceptionnel et l’abnégation de toutes les équipes qui participent à cette rude épreuve que nous finirons par vaincre.
Je profite de cette circonstance pour lancer un appel au civisme à nos compatriotes des régions touchées par cette catastrophe. Si nous avions pu vaincre les précédentes attaques de cette maladie, hautement contagieuse, dans d’autres régions de notre pays, c’est notamment grâce à la collaboration des populations et à la discipline. Je prie nos compatriotes de contribuer directement et efficacement à la lutte salutaire que mènent nos spécialistes
Mes chers Compatriotes,
Pour ce qui concerne nos compatriotes du Territoire de Yumbi, dans la province du Maï-Ndombe, à côté des condoléances que Je présente aux communautés concernées, J’exhorte chacun à retourner aux bons sentiments de tolérance mutuelle et de patriotisme. A eux et aux compatriotes de Beni et Butembo, J’affirme que les élections auront lieu dès que les situations respectives le permettront.
Le pays est également confronté, de manière récurrente, au fléau du terrorisme qui endeuille nos populations et menace gravement la stabilité de la Région. Que nos forces de défense et de sécurité, qui luttent avec courage et sacrifice contre cette barbarie et assurent la sécurité et l’ordre public à travers l’ensemble du pays, trouvent ici, l’expression de la reconnaissance de toute la Nation.
A ces défis, social et sécuritaire, s’ajoute celui d’ordre économique lié à la baisse des cours mondiaux des matières premières à laquelle nous avons fait face avec détermination depuis 2017.
Les réformes entreprises ces dernières années ont permis, à notre pays non seulement de relever le niveau des recettes publiques et de l’offre des devises, mais également de relancer la croissance. De 2,4% en 2016, nous sommes passés à 3,7% en 2017, pour clôturer l’année finissant avec une prévision de 4,2%.
Il est évident qu’au plan politique, le défi majeur demeure l’organisation du troisième cycle électoral, historique à plus d’un titre.
Assumé à hauteur de 90 % en 2011, nous nous sommes engagés, cette année, pour la toute première fois de notre histoire, à financer nous-mêmes, entièrement notre processus électoral. Il s’agit, pour nous, d’un effort visant à soustraire notre pays des ingérences étrangères susceptibles de contrarier la volonté d’autodétermination de notre peuple.
Chers compatriotes,
Il n’y a pas de doute. La République Démocratique du Congo est aujourd’hui non seulement une République mais bien plus, une démocratie. Il s’agit là d’un deuxième acquis à préserver, après celui nous légué par les pères de l’indépendance, à savoir : un pays libre et uni.
Vous ne me contredirez pas ! Il reste à poursuivre des réformes institutionnelles en vue de la rationalisation des coûts opérationnels excessifs des processus électoraux.
En ce moment où s’ouvre dans quelques heures les différents scrutins de ce cycle électoral, Je voudrais rassurer notre peuple que ce processus est véritablement le sien.
De la même manière qu’il s’en est approprié lors des précédentes étapes, à savoir : la préparation et l’adoption des dispositions légales nécessaires au processus, la mise en place de la Commission Electorale Nationale Indépendante, l’organisation du financement de l’ensemble du processus, la publication du calendrier électoral, l’enrôlement des électeurs, l’enregistrement des candidatures et, bientôt, la tenue des élections proprement dites, le peuple congolais est demeuré maître de son processus. Ainsi, il prouve à la face du monde qu’il en connaît les vrais enjeux : ceux de l’affirmation de sa dignité et de la consolidation de sa souveraineté.
Je voudrais, en outre, rassurer notre peuple que les dispositions ont été prises avec le Gouvernement pour sécuriser toutes les parties prenantes au processus (Candidats comme électeurs, y compris les observateurs).
C’est ici aussi, le lieu d’en appeler au respect des règles du jeu. Notre Constitution, et toutes les parties aux différents accords l’ont reconnu, ne confère la compétence d’organiser les scrutins et d’en publier les résultats qu’à la CENI, elle seule et, in fine, à la Cour Constitutionnelle.
Mes chers compatriotes,
A la veille du jour de l’an, J’ai instruit le Ministre de la Justice de mettre en exécution les mesures de grâce que J’ai prises en faveur de certaines catégories des prisonniers.
Mes chers compatriotes,
La République Démocratique du Congo n’a pas besoin de détruire le bel élan de stabilité et de croissance pris grâce aux efforts de chacun et de tous.
La République Démocratique du Congo veut consolider sa démocratie, aller vers son développement et améliorer les conditions de vie de sa population.
La République Démocratique du Congo veut demeurer un pays ouvert, soucieux d’établir des relations de partenariat justes, équitables et respectueuses de la dignité humaine et de l’égalité souveraine des Etats.
Que la grâce de notre Dieu et sa paix demeurent sur la République Démocratique du Congo.
Bonne et heureuse année 2019.
Mesdames et Messieurs,
Je vous remercie.