
Quand ils s'étaient retrouvés à Genève pour un ultime round de négociations début novembre, Félix Tshisekedi et Martin Fayulu juraient être prêts à accepter n'importe quel candidat unique. « Avec une élection présidentielle à un tour, dix millions d'électeurs fictifs et la machine à tricher, divisés, il n'y a aucune possibilité de gagner », disaient-ils l'un comme l'autre.
Félix Tshisekedi, en tant que président du parti d'opposition historique, était donné pour favori. Mais finalement, à défaut d'un accord par consensus, les leaders de l'opposition avaient décidé de passer au vote. Martin Fayulu l'a emporté à la surprise générale et Félix Tshisekedi a bien accepté et signé l'accord de coalition.
La division
Mais à Kinshasa, son parti a tout de suite dénoncé : « une sorcellerie ». Ils seront deux leaders à finalement claquer la porte, Félix Tshisekedi et son actuel directeur de campagne Vital Kamerhe. Depuis, Martin Fayulu est devenu une cible de choix pour leur coalition Cach (Cap pour le changement), allant même jusqu'à l'accuser d'avoir monté « des maï-maï », un groupe armé, pour empêcher Félix Tshisekedi de faire campagne au Nord-Kivu. Ou simplement de faire le jeu du pouvoir en appelant à refuser la machine à voter, puis d'avoir changé d'opinion sur le sujet.
Mais Martin Fayulu est aussi la cible du pouvoir et au sein de sa coalition Lamuka, on parle volontiers d'une alliance objective entre Cach et le FCC et de négociations secrètes. « Joseph Kabila a toujours su monter ses opposants les uns contre les autres et comme d'habitude, ils l'oublient », commente un diplomate.
RFI