* Cet accord fera de Fatshi, s’il est élu, un président au pouvoir régalien très réduit.
Les trente jours calendrier de campagne électorale, auront été révélateurs. Chaque jour qui passe, les trois candidats les plus en vue, à savoir Emmanuel Ramazani Shadary du FCC (Front commun pour le Congo), Martin Fayulu de la plateforme "Lamuka" et Félix Antoine Tshisekedi Tshilombo du CACH, font la démonstration de forces en termes de mobilisation.

En ce qui concerne le candidat du CACH, il faut reconnaitre qu’incontestablement, Félix Antoine Tshisekedi Tshilombo bénéficie du soutien des troupes de Vital Kamerhe dans sa tournée dans l’Est du vaste territoire rd congolais. Les étapes de Goma et Bukavu viennent ainsi de nous administrer une bonne illustration. De ce point de vue, cet attelage Fatshi-Vital Kamerhe est en train de tenir ses promesses. Tshisekedi junior à Kinshasa et au Kasaï et Vital Kamerhe, dans son terroir de l’Est du pays.
De leur accord signé à Nairobi au Kenya, Félix Tshisekedi renonce quasiment à tous les secteurs régaliens de l’Etat. En d’autres termes, les domaines relevant de la souveraineté du pays. A savoir : la Justice, la Défense, les Finances...Fatshi l’a clairement déclaré lors de son discours du 28 novembre dernier au siège de l’Udps, à l’occasion de leur retour triomphal à Kinshasa.
D’ores déjà, des observateurs estiment que le deal sur lequel repose CACH est, comme on dit, porteur de germes de conflit à venir. Une rivalité qu’ils situent à trois niveaux : institutionnel, constitutionnel et la mise en œuvre de l’accord. D’abord, par rapport à la logique institutionnelle. Le régime politique en RD Congo est le semi-parlementaire. La composition du gouvernement est fonction de rapport des forces au niveau de l’Assemblée nationale. De ce point de vue, on ne peut donc pas, en amont, se répartir le portefeuille.
Ensuite, le fait pour l’Udps de céder des pans importants des ministères de souveraineté à un allié, (la Justice, la Défense, les Finances publiques) risque de faire du président élu, quasiment un roi qui règne sans gouverner. Cet état des choses énerverait la constitution, étant entendu que nous ne sommes pas dans un régime parlementaire stricto sensu. Le Président de la République n’étant pas là pour inaugurer des chrysanthèmes. Mais, pour partager le pouvoir exécutif avec le Gouvernement.
Concernant plus particulièrement le ministère de Défense, on verrait mal un Président de la République, commandant suprême des armées, en l’occurrence ici les FARDC, garant de l’indépendance nationale et de l’intégrité territoriale, ne pas avoir prise sur ce ministère de souveraineté.
Enfin, l’autre conflit que pourrait charrier l’application du deal entre Fatshi et VK, est celui lié au risque de conflit de compétences, sur fond du tempérament des deux hommes, et aussi, du ressenti de la base de l’UDPS. Faut-il le rappeler, la Constitution du 18 février 2006, a aussi vocation à corriger la loi fondamentale, notamment dans ses aspects répartition des compétences entre le Président de la république et le Premier ministre. Or, dans la pratique, cet accord de Nairobi risque de déboucher sur un pouvoir déséquilibré, mais au profit du Chef du Gouvernement. Pas sûr que cela soit du gout du Président de la République élu au suffrage universel direct, d’autant que ce deal fera de Fatshi, s’il est élu, un président au pouvoir régalien très réduit.
Qui peut donc imaginer, un seul instant, que la grosse machine de l’UDPS se laisserait faire, surtout si ce parti remporte plus de siège à l’Assemblée nationale que son allié UNC. Connaissant le tempérament de cette même base, en tout cas, on ne la voit pas accepter pareille redistribution de cartes.On imagine déjà, des voix fortes s’élever pour brandir l’antériorité du parti de la 11ème rue, dans la lutte pour l’avènement de la démocratie. Vu sous ces trois angles, certains observateurs sont enclins à croire que Vital Kamerhe a dribblé Fatshi.

LE PRECEDANT "POURQUOI J’AI CHOISI KABILA ?
D’autre part, les acteurs politiques congolais ne respectant pas leur signature, pas sûr que le deal Fatshi -Kamerhe tienne la route. D’autant que les péripéties de l’accord de Genève son encore fraiches dans les mémoires. Dès lors, certains observateurs pensent que l’amour soudain FatshiVit parait procéder de ces combines politiciennes sans aucun soubassement idéologique ni programmatique.
Des observateurs vont jusqu’à rappeler que le même allié de Félix Antoine Tshisekedi d’aujourd’hui, avait publié en 2006, un ouvrage qu’il avait intitulé : " Pourquoi j’ai choisi Joseph Kabila ?. On connait la suite. Et, un autre éventuel "Pourquoi j’ai choisi Félix Tshisekedi ?, peut toujours nous tomber sur la tête. Mais, pour quel lendemain ?
Dans " Pourquoi j’ai choisi Joseph Kabila, Vital Kamerhe avait promis qu’il témoignerait de Joseph Kabila comme l’apôtre Paul l’avait fait pour Jésus-Christ de Nazareth. ? J’ai découvert que Joseph Kabila Kabange, humain comme vous et moi, possède une qualité essentielle, le sens du devoir, l’oubli de soi, la patience, l’humilité, l’abnégation et la sagesse face aux épreuves que la vie lui impose. C’est pour cela que je le considère comme une des meilleures opportunités qui est donnée au pays d’expérimenter ", soulignait Vital Kamerhe dans son ouvrage.
Par ailleurs, Vital Kamerhe révélait un Joseph Kabila manifestement mal connu du public, comme il le connait, en se chargeant du devoir de le faire découvrir, pour démentir le mauvais visage que la rumeur fait courir sur le jeune Chef d’Etat rd congolais. "Au Comité de suivi après Sun City, j’ai trouvé que celui dont on parlait n’était pas celui que j’ai trouvé. J’ai dit alentour. Personne ne m’a cru. Au Gouvernement aujourd’hui, c’est pareil. Encore aujourd’hui, je n’ai rien à redire sur sa façon de travailler. (…) le Président n’est pas celui que l’on présente généralement ?, apostrophait l’auteur de " Pourquoi j’ai choisi Joseph Kabila ?.
Et, dire que dans ce même ouvrage, Vital Kamerhe invitait les autres qui avaient travaillé avec feu le maréchal Mobutu, à lui emboiter le pas. Que conclure finalement du "mariage ? Fatshi-Vital Kamerhe célébré à Nairobi ? A chaque Congolais de se faire une opinion en s’inspirant des leçons du passé.
Toujours est-il que dans l’hypothèse où Fatshi remporterait la présidentielle du 23 décembre en cours, il ne faudrait pas que le pays tout entier démarre sur fond de crise. D’où, l’urgence d’éclaircir cet accord. Car, à ce jour, il est encore une potion qui ne passe pas pour tout le monde. Grevisse KABREL
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