* Autant Fatshi n’a pas été signalé à Kindu, sanctuaire du candidat n°13, autant Fayulu semble avoir fait l’impasse sur le Kasaï, citadelle tshisekediste ; autant Shadary s’est abstenu de monter dans le Grand Nord, bastion de Lamuka, par le biais de Mbusa Nyamwisi.

Les trois principaux candidats président de la République bouclent vendredi 21 décembre prochain leur campagne électorale. Tous annoncent un meeting dans la capitale. Le Front commun pour le Congo (FCC) est annoncé au Stade des Martyrs tandis que LAMUKA négocierait encore le stade Tata Raphaël. Le Camp de changement (CACH) pour le duo FATSHIVIT, ne s’est pas encore officiellement prononcé. Rien ne garantit que le gouverneur de la ville-province de Kinshasa autorisera ces rendez-vous politiques au risque d’embraser la capitale à quelques 72 heures élections générales.

Mais avant ce sprint final sur Kinshasa, on note que durant leur campagne dans l’arrière-pays, les candidats président ont évité tout risque de confrontation dans les fiefs sociologiques de différents leaders.
A preuve, le candidat n°13, Emmanuel Ramazani Shadary a, à la dernière minute, annulé le voyage de Beni-Butembo, présenté comme étant le fief de la coalition "LAMUKA" via Antipas Mbusa Nyamwisi, alors que ERS se trouvait déjà à Goma. Une fois de plus, les raisons sécuritaires auraient prévalu. Une telle décision, de la part d’un candidat issu de la majorité au pouvoir, doit être prise au sérieux. Plutôt que de prendre le risque de se rendre à Beni-Butembo, Shadary a préféré un come-back dans l’ancien Bandundu. Le Dauphin du président Joseph Kabila est arrivé hier lundi 17 décembre à Inongo, chef-lieu de la province du Maindombe où il a été accueilli triomphalement.
Pourtant, le candidat du FCC, après Kenge, Shadary, était attendu à Kikwit. Il semble avoir résolu de ne pas se rendre dans cet autre bastion de l’opposition du trio Fayulu-Muzito-Matungulu. A moins de changer d’avis et s’y rendre après l’étape de Maindombe.
Aujourd’hui que le candidat Shadary se retrouve à Inongo après Goma, va-t-il se rendre à Bandundu-ville ou encore au Kwilu, après avoir empêché Fayulu à Kindu ? C’est donc aujourd’hui mardi 18 décembre qu’on pourra être fixé. Le dimanche à Kenge, dans la province du Kwango, Ramazani Shadary avait été triomphalement accueilli par une foule nombreuse.

FATSHIVIT EVITE BUTEMBO ET BANDUNDU, FAYULU, LE KASAI
Le tandem Félix Tshisekedi-Vital Kamerhe n’a pas pu se rendre à Beni-Butembo après l’étape mi- figue mi-raisin de Beni. Il a officiellement accusé le camp LAMUKA de fomenter un attentat sur le passage de ces deux leaders vers cette grande ville du Nord-Kivu. Une fois de plus les raisons sécuritaires.
"Alors que nous étions déjà en route pour Butembo, la police nous a fortement déconseillé d’emprunter cette route là. Avec ce qui s’est passé pendant le meeting, vous risquez parce que les Mai-Mai se trouvent dans la même mêlée, ils risquent de vous attaquer. Les policiers en armes ont refusé de nous accompagner, ils ont dit qu’ils vont s’arrêter à la barrière (sortie de la ville), ils disent qu’au-delà, ils ne sont pas responsables. Quand des autochtones vous disent ça, il faut en tirer les conséquences", a expliqué Félix Tshisekedi à l’aéroport de Mavivi peu avant de quitter Beni.
Vital Kamerhe a embouché la même trompette, accusant les membres de la coalition de Lamuka d’avoir mobilisé les miliciens Mai-Mai contre Cap pour le changement (CACH).
"D’après les renseignements militaires, nos amis qui sont supposés être de l’opposition ont posté des Mai-Mai le long de la route pour abattre Félix Tshisekedi et moi (Kamerhe) puisqu’ils sont à la recherche d’un incident. Ils ne veulent pas qu’on arrive aux élections. Si Tshisekedi et Kamerhe arrivent à mourir ici (Beni), les gens vont se soulever à Kinshasa, au Kasaï, dans le grand Kivu et ça va être la fin de l’histoire. Les gens sont en train de se tromper de cible", s’était exprimé Vital Kamerhe.

ANIMOSITE ENTRE LES DEUX CAMPS DE L’OPPOSITION
Ces accusations de CACH contre LAMUKA, sont la preuve que rien ne va entre les deux plateformes électorales de l’Opposition. Ce n’est pas innocent de voir subitement Delly Sessanga, considéré comme l’un des artisans de "Ensemble " de Moïse Katumbi et Claudel Lubaya, également haut cadre de LAMUKA, basculer dans le camp de FASHI. Ils ont même constitué l’équipe d’avance de FATHSIVIT d’abord à Mbuji-Mayi puis à Kananga.
Face à ce revirement de 190° de ces anciens barons, Martin Fayulu a compris que le Grand Kasaï n’était plus rassurant. Mieux vaut éviter de ce point de vue, toute confrontation sur ce terrain déjà hostile. Le candidat de LAMUKA surnommé Le Soldat du Peuple n’a donc pas visité l’espace kasaïen préférant se rabattre sur Kwilu.
Kwilu, fief sociologique du trio Fayulu-Muzito-Matungulu était l’étape de tous les défis...
A son tour, FATSHIVIT a évité de se rendre dans la province de l’ex Bandundu de peur de subir les représailles du camp Fayulu après le conflit qui a opposé le camp de Genève à celui de Nairobi. Qui sait, peut-être qu’après l’étape de Matadi, FATSHIVIT se rendra dans l’ex-Bandundu ! En un mot comme en cent, la bipolarisation de l’opposition depuis l’échec d’une candidature commune acceptée par tous, aura a été à la base de cette rivalité entre les deux tendances. Emma MUNTU
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