Samedi passé, le Premier ministre belge, Charles Michel avait, au nom du gouvernement de son pays, présenté au Président Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo les vœux de réussite, avant de lui assurer de la solidarité de la Belgique avec le peuple congolais, dans son message à l’occasion de sa prestation de serment. Ce qui, semble-t-il, aurait irrité la N-VA, un parti nationaliste flamand qui aurait exprimé son mécontentement.
"Au nom de qui parle le Premier ministre ? En affaires courantes, on ne peut reconnaître ce nouveau président", a commenté le député fédéral Flamand Peter Luykx.
Selon la N-VA, "le monde a accueilli très froidement le résultat des élections congolaises, soupçonnées de manipulations". Les nationalistes flamands se disent dès lors choqués de la disposition affichée par la Belgique à collaborer avec le nouveau président congolais. "Même l'Europe n'a affiché qu'une disposition prudente. On pourrait s'attendre à ce que notre pays suive ce même modèle".
Pour l'élu N-VA, le Premier ministre aurait donc mieux fait de se contenter de prendre acte de la nomination de Félix Tshisekedi, voire de se taire.
Cette attaque d'un élu N-VA a de quoi surprendre puisque un autre cadre de ce même parti et ancien secrétaire d'Etat à l'Asile et aux Migrations, Theo Francken, fut en effet l'un des premiers hommes politiques belges à féliciter le président Félix Tshisekedi le 10 janvier dernier. Il lui avait en effet envoyé un message de félicitations via son compte Twitter...
Des voeux... de réussite
Le Premier ministre Charles Michel avait adressé samedi, au nom du gouvernement belge, ses voeux de réussite au nouveau président, l'invitant à ne pas ignorer la volonté de changement exprimée par les Congolais.
"Les dernières semaines ont démontré la volonté de changement, de transparence et de démocratie de la population congolaise, que nul ne peut ignorer", a écrit le Premier ministre dans un communiqué. "Vu les doutes quant au déroulement du processus électoral, nous espérons que les prochaines semaines permettront d'avancer sur la voie de l'inclusivité, de la stabilité et du développement pour le bien de la population congolaise".
Le chef du gouvernement dit aussi espérer que les "liens forts" qui unissent Félix Tshisekedi à la Belgique -où il a vécu de nombreuses années- permettront de renforcer les relations entre les deux pays. Ces relations s'étaient en effet passablement dégradées ces dernières années de la présidence de Joseph Kabila.
RTBF