Décidément, ni les échecs de ses tentatives insurrectionnelles qui plongent leurs racines dans la période mobutiste, en 1992, ni le nombre de victimes innocentes ainsi immolées sur l’autel d’intérêts politiques, économiques et financiers dissimulées à ses brebis n’arrêteront le Cardinal Laurent Monsengwo Pasinya. Même pas la mise à l’écart définitive annoncée brutalement par le Vatican qui a largué sans autre forme de procès l’encombrant prélat en compagnie de deux autres, Sud-américains, qui siégeaient avec lui dans la retraite dorée de la curie romaine, accusés eux, de pédophilie, n’ont eu prise sur l’extrémisme politique doublé d’une dévorante ambition pour un trône temporel qui tenaille le vieil homme.
Depuis le 21 février 2019, Monsengwo s’en est allé vendre ses idées putschistes à une caste de décideurs belges d’obédience chrétienne : les Grandes Conférences Catholiques (GCC). Cette institution née en 1931 existe depuis 88 ans et rassemble tout ce que l’ancienne métropole coloniale – taraudée elle-même par une volonté radicale de reprendre du service au ‘’Congo de Papa’’ – compte de nostalgiques invétérés.
Plaidoyer chez les anciens colons
Les GCC sont codirigées par Emmanuel Cornu, un avocat bruxellois, et Chevalier Guy Keutgen, professeur émérite de l’Université Catholique de Leuven. En fait, derrière ce paravent de société savante siègent des personnalités comme les Verbruggen, Baron et Charles, avocats au barreau de Bruxelles ; le Cardinal Jozeph De Kesel, archevêque de Malines Bruxelles ; Mark Eyskens, ancien premier ministre, ministre d’Etat et professeur émérite à la Katolieke Universität Leuven ; le Compte Herman Van Rompuy, ancien premier ministre et ancien président du Conseil européen ; la Baronne Françoise Tulkens, vice-présidente honoraire de la Cour européenne des droits de l’homme ; Melchior Wathelet, ministre d’Etat, ancien vice-premier ministre, professeur à l’Université Catholique de Louvain et à l’Université Libre de Gand, avocat général à la Cour de justice de l’Union européenne …






A tout ce beau monde colonial, Monsengwo a expliqué le plus sérieusement du monde qu’en République Démocratique du Congo, son pays d’origine, rien ne vaut une insurrection populaire qui balaie d’un revers de manche cléricale le régime politique en place. « En lieu et place de calamiteuses élections, un gouvernement de transition sans Kabila, conduisant à des élections justes et libres, aurait permis aux Congolais de prendre leur destin en mains », a affirmé l’ancien archevêque métropolitain de Kinshasa au cours d’une conférence, lundi 25 février 2019. Comme son candidat malheureux à la présidentielle du 30 décembre 2018, Laurent Monsengwo est en croisade pour leur fameuse ‘vérité des urnes’, la nouvelle formule qui charrie un projet putschiste née de l’échec cuisant à déplumer Joseph Kabila au cours du dialogue du centre interdiocésain de 2016. « Nous faisons confiance à notre peuple pour surprendre, car seul le peuple Congolais doit être au centre des solutions qui permettront d’écrire pour son histoire un avenir meilleur, prospère et radieux », ajoute encore le Cardinal à la retraite, déjà instigateur de tentatives insurrectionnelles fin 2018 et début 2019 sous le paravent du Comité Laïc de Coordination (CLC), une structure anarchique créée quelques mois plus tôt pour les besoins de la cause.
Révolution de couleur
Resté au pays, le protégé de Monsengwo et candidat malheureux à la dernière présidentielle se livre au même exercice. A Kinshasa, dans les régions troublées du Nord-Kivu, dans son Bandundu natal et dans le Kongo-Central voisin, le candidat Lamuka essaime une culture insurrectionnelle sous le fallacieux prétexte d’exiger la ‘vérité des urnes’. Ou encore, de nouvelles élections dans les 6 mois à venir. Mais la coalition électorale née à Genève en novembre dernier, à l’instigation de nébuleuses occidentales financées par de puissants groupes miniers, dont Glencore, se vide de son sang et se réduit au fil des jours en une organisation tribale et régionale. Notamment depuis que les katumbistes de Ensemble pour le Changement ont claqué la porte du véritable château de cartes échafaudé aussi bien à la va-vite qu’à la légère il y a seulement un peu plus d’un trimestre.
Les plans insurrectionnels de Monsengwo demeurent donc ce qu’ils furent depuis le début de leur mise en œuvre à la fin du premier semestre 2017 : une tentative de révolution de couleur sous la forme de conflits d’identité (ethnique, religieux, régional, voire politique), c’est-à-dire, le type de conflagrations métisses opposant des autochtones entre eux pour permettre aux puissances étrangères de reprendre la main en intervenant, « pour des raisons humanitaires » ou autres. A cet égard, ce n’est pas un fait du hasard si le meeting du candidat Lamuka à la Place Ste Thérèse le 2 février dernier a culminé fort logiquement en expression d’hostilités contre « les Baluba », la tribu d’origine du nouveau président de la République Félix Tshilombo Tshisekedi. La stratégie insurrectionnelle vise une sorte de non-Etat qui permettre l’instauration de la nouvelle transition tant rêvée.
J.N.
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