Pas besoin d'être orfèvre ès sciences po pour constater que de nouveaux paradigmes structurent la scène politique rd congolaise. Le logiciel- vieux de trois décennies- "UDPS" principal parti de l'Opposition est à jeter aux orties. Il n'est plus fonctionnel. Encore moins opérationnel. La formation tshisekediste incarnant, depuis l'avènement de Félix-Antoine Tshisekedi à la magistrature suprême, le pouvoir.Comme la nature a horreur du vide, il va bien falloir un visage, une voix pour incarner la nouvelle opposition. A tout seigneur, tout honneur, Martin Fayulu ?
Arrivé deuxième après Tshisekedi à l'élection présidentielle, le porte-étendard de LAMUKA passe pour le commandeur des opposants par excellence. Sur le terrain, c'est bien lui qui conduit la contestation face au nouveau pouvoir allié à l'ancien.
Seulement voilà, Martin Fayulu se refuse à se faire à l'idée qu'il fait profession d'opposant. Lui qui continue à se considérer toujours comme "Président élu". Non sans quelques contradictions qui ne sont pas sans rappeler -ironie de l'histoire- Etienne Tshisekedi qui s'était auto-proclamé Président de la république en 2012.
Un "Président" dépourvu du moindre impérium qui en est réduit à critiquer celui qui non seulement détient l'effectivité du pouvoir, mais en plus est reconnu par la communauté internationale.
Et si la séquence en cours offrait seulement à Martin Fayulu une tribune pour se poser en leader de facto de l'opposition ? Lui dont on ne peut dire qu'il dispose d'une vraie machine politique à lui. "Candidat surprise et surpris" de l'opposition à la présidentielle, le Président de l'Ecidé a, depuis, gagné en notoriété. A l'intérieur du pays comme à l'extérieur. Une renommée sans commune mesure avec le poids de son parti politique.
Alors, pour quoi renoncer à une recette qui marche ? Et si par -malheur ou bonheur ?- "le Président-opposant" passait par la case "arrestation", son aura irait crescendo. Le temps que les autres grandes figures de la nouvelle opposition à la coalition CACH-FCC insèrent le nouveau logiciel. José NAWEJ