L’opposant congolais, Moïse Katumbi Chapwe est rentré au pays hier, lundi 20 mai 2019, par la ville de Lubumbashi. Après trois ans d’exil, essentiellement en Belgique, ce qui lui a par ailleurs coûté l’exclusion de la course à l’élection présidentielle de décembre 2018, l’ancien gouverneur de l’Ex- Katanga a regagné la ville cuprifère du Congo-Kinshasa quatre mois après le départ de son principal adversaire politique, en l’occurrence Joseph Kabila dont l’ombre demeure omniprésente dans toutes les instances de prise de décisions. Accueilli avec pompe par les cadres de son regroupement politique ‘’Ensemble pour le changement’’, ses affidés ainsi qu’une frange importante des Lushois vêtus en blanc comme neige, le célèbre Président du club sportif le ‘’Tout Mazembe’’ dit être revenu au pays dans le cadre de la réconciliation nationale et la paix. Objectif ? Défendre la Constitution congolaise et ainsi servir le peuple congolais pour les horizons meilleurs.

Mythe ou réalité ?

Moïse Katumbi est réellement rentré au Congo- Kinshasa, ce lundi 20 mai 2019. Pourtant, depuis le 20 mai 2016, l’opposant congolais était contraint à ne point fouler ses pieds sur le sol congolais. Car, traqué par la justice nationale dans plusieurs dossiers judiciaires. D’abord, l’affaire de la fraude douanière en juin 2015, comme peut-on le lire sur les colonnes de Jeune-afrique. Ensuite, il faut citer l’affaire du recrutement de présumés mercenaires, en avril 2016. Dans cette deuxième affaire, Moïse Katumbi était soupçonné d’avoir mis à son service plusieurs sujets américains dont Darry Lewis, sans l’aval des autorités congolaises. Il faut citer, également, l‘affaire relative à la spoliation d’un immeuble qui appartiendrait au grec Alexandros Stoupis, en juin 2016. Ici, le richissime homme d’affaires congolais à la peau métissée, était accusé d’avoir fait l’usage de faux en écriture pour, semble-t-il, s’approprier un immeuble appartenant à ce sujet grec. La quatrième affaire a été liée à la double nationalité, datant de mars 2018. L’ancien gouverneur du Katanga était soupçonné d’usurpateur de nationalité.



Cible de la justice ou proie ?

Le cinquième dossier est relatif à ses « mains » au Maniema, en mars 2018, à l’issue de l’élection d’un gouverneur-Chef coutumier qui sera déchu par la cour constitutionnelle. Dans la sixième affaire, Moïse Katumbi était cité dans une affaire du général congolais John Tshibangu, en avril 2018, soupçonné de financer un déserteur de l’armée. Le septième dossier était lié au complot avec le Rwanda, en avril 2018, dans lequel Katumbi était soupçonné de complicité. Concrètement, les services de sécurité congolais affirmaient avoir arrêté et mis en détention une ressortissante de la République du Rwanda, épouse d’un cadre de l’ex-rébellion du M23, accusée de vouloir traverser les deux frontières avec un document subversif relatif à la création d’un mouvement insurrectionnel dénommé « Front pour la restauration du Congo », FRC en sigle. Enfin, Katumbi était soupçonné, en juin 2018, d’utiliser un passeport invalidé. En clair, Moïse Katumbi était détenteur d’un passeport congolais sémio-biométrique, en lieu et place du passeport biométrique actuel. D’où, la cause de son interpellation de juin 2018, à l’aéroport de Zaventem, en Belgique.

Relaxation

Le départ de Joseph Kabila du pouvoir aura suffi pour que Moïse Katumbi Chapwe retrouve son passeport biométrique, afin de revenir au pays, déterminé désormais à le servir dans la paix, la réconciliation nationale et le respect de la Constitution. L’actuel coordonnateur de la coalition politique Lamuka, Moïse Katumbi, promet de visiter différentes provinces du territoire national, en vue de consoler ses compatriotes qui, dit-il, ont tellement souffert face aux crises de tous ordres. De retour en RD. Congo, Katumbi n’est pas resté indifférent face aux autorités du pays dont il reconnait l’implication quant à la décrispation politique qui était autrefois un rêve. Devant la place de la poste de Lubumbashi, Moïse Katumbi a, dans son discours, donné l’impression de jeter l’anathème aux tiers, entre autres, à quelques uns de ses colistiers de Lamuka, lorsqu’il dit par exemple : « le véhicule mérite d’avoir un seul chauffeur, pas deux. Si un véhicule est conduit par deux chauffeurs, il y a risque de connaître un accident ». A qui s’adresse-t-il concrètement au travers cette métaphore aux diverses harmoniques ? Des voix concluent que cet opposant congolais qui appelle l’actuel Chef de l’Etat, Félix Tshisekedi de frère et ami, exhorterait ses colistiers à mettre un peu d’eau dans leur vin pour ne serait-ce que reconnaitre le pouvoir en place. Dans le cas contraire, en tout état de cause, nombreux sont ceux qui voient le divorce se conclure entre le modéré opposant Moïse Katumbi Chapwe et les radicaux opposants Martin Fayulu, Adolphe Muzito ainsi que Jean-Pierre Bemba Gombo. Tout est possible en politique, pourvue que le peuple gagne.

Jacques Kitengie
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