L’actualité politique, ces dernières heures, se focalise sur la « Proposition de sortie de crise » faite par Martin Fayulu avec comme points essentiels la création, « à l’issue des discussions à organiser entre les parties prenantes » non autrement citées, d’une « institution » portant la dénomination « Haut Conseil National des Réformes institutionnelles », HCNRI en abrégé, appelée à opérer des reformes dans la commission électorale, la cour constitutionnelle, la défense et la sécurité, la gouvernance et les droits humains.

L’objectif, selon l’intéressé, est l’organisation des nouvelles élections générales dont la présidentielle de la République, les législatives nationales, les provinciales, les sénatoriales, la présidentielles des Assemblées provinciales et les « Gouvernorales ».

Première observation : aucune allusion aux élections urbaines, aux municipales et aux locales.

En attendant, deuxième observation, il y a le partage du pouvoir limité à deux personnes. Lui-même, à la tête du Haut Conseil, et Félix Tshisekedi, à celle du pays. Cela, troisième observation, pour un mandat de 12 à 18 mois, à déterminer au cours des discussions.

En séjour en Ituri pour communier avec la population à l’occasion de l’An 59 de l’indépendance de la RD. Congo, Félix Tshisekedi a saisi l’occasion pour organiser sa première conférence de presse depuis son investiture en Janvier 2019. Evidemment, les journalistes présents ont cherché à prendre son avis sur l’initiative de Martin Fayulu, alias MaFa. Réponse du Chef de l’Etat, selon Rfi : « nous sommes en démocratie, il a le droit de proposer des choses, mais nous avons aussi le droit de les accepter ou de les refuser. Ici, moi, je n’en vois pas la peine, d’autant plus qu’on n’en même pas discuté avec lui. Il fait une proposition, elle est peut être intéressante certes, mais je n’en vois pas l’utilité ». Et d’ajouter : « les réformes ont des endroits pour être discutées. Fayulu est un élu. En allant au parlement, il peut amener ce projet ».

On se souviendra que lors de son investiture le 24 Janvier 2019, Fatshi avait tendu sa main à MaFa. Qui la rejeta avec mépris en déclarant : «la main tendue, on la prend quand c’est propre. Quand ce n’est pas propre, on la prend pas ».

En quoi l’offre de MaFa est-elle cette fois sérieuse pendant que ses derniers faits et gestes à l’égard de ses compagnons de Lamuka traduisent plutôt mépris et discrimination ? Pour s’en rendre compte, il suffit de se référer à ces dates :
27 avril 2019. Les leaders de Lamuka réunis à Bruxelles conviennent de la mise en place d’une coordination rotative d’une durée de trois mois. Moise Katumbi est le premier à l’étrenner. Son mandant court jusqu’au 27 juillet prochain.
10 mai 2019, soit 14 jours après, Martin Fayulu prend l’initiative solitaire d’une « Proposition de sortie de crise » par laquelle il liquide volontairement la vérité des urnes. Il reconnait en Félix Tshisekedi le Président de la République en fonction et préconise l’ouverture des discussions à toutes les parties en présence dont, cela va de soi, le FCC ayant pour autorité morale un certain Joseph Kabila. Sa bête noire.
12 mai 2019, soit 2 jours après, il prend l’initiative, toute aussi solitaire, de se désigner lui-même deux adjoints : Freddy Matungulu et Adolphe Muzito, sachant pourtant très bien que les 3 ressortissants du grand Bandundu.

Exit Jean-Pierre Bemba du Grand Equateur. Exit Moise Katumbi du grand Katanga. Exit Antipas Mbusa Nyamwisi du grand Kivu. Exit surtout ceux qui l’ont fait roi et qui lui ont donné les moyens d’entreprendre une campagne électorale à l’américaine…

Ainsi, pendant que, d’un côté, il continue sa croisade Anti-Fatshi dans toutes ses prestations, de l’autre, il tente un rapprochement avec le Chef de l’Etat par ambassades interposées.

Se voulant, se comportant et agissant en Chef de l’Etat de tous les Congolais sans distinction, Félix Tshisekedi ne peut pas cautionner une proposition plutôt d’aggravation que de sortie de la crise. Car, si l’accepte, il s’allène le soutient des compatriotes qui se reconnaissent en Bemba, en Katumbi et en Mbusa, mais, fait grave, il viole l’article 70 de la constitution fixant le mandant du Président de la République à 5 ans, renouvelable au demeurant une fois.

Bien plus, au moment où il a le soutien des forces vives de la Nation– au nombre desquelles l’Eglise catholique romaine du Congo hier « pro-Fayulu »- et celui des partenaires traditionnels, principalement les occidentaux, il a conscience du coup de poignard qu’il va se planter dans sa chair.

On peut supposer que si Mafa a attendu le 30 Juin 2019 pour brandir sa « Proposition de sortie de crise », c’est parce qu’il a fini par réaliser la fin de l’aventure Lamuka.

Déjà, Jean-Pierre Bemba, son principal partenaire à l’ouest, a jeté le trouble dans l’opinion. Après avoir lancé sur Rfi des invectives à l’encontre du Président Félix Tshisekedi le 29 Juin, il a pris son avion pour Gemena pour s’incliner devant la tombe de son père mort le 1er Juillet 2009, laissant les siens « affronter » la police dans les rues de Kinshasa.









Or, les seules images en provenance de cette ville sont celles plutôt d’un couple en fête (lire AMUSONG-NOUS UN PEU !).

Privé de la solidarité de Katumbi, de Mbusa, de la CENCO et de l’occident, Mafa se sait, lui, fin de course. Il cherche à appâter Félix Tshisekedi, seule planche du salut à sa portée.

Or, Fatshi sait qu’il n’a rien, mais alors rien à gagner de lui. Au demeurant, et de tout temps, il n’a jamais eu quoi que ce soit à en gagner…
Omer Nsongo die Lema/CP   
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