* Brandissant ses chiffres, le numéro un de Nouvel Elan ne voit pas comment le chef de l'Etat pourrait faire passer le revenu annuel par habitant de 575 dollars en 2019 à 4300 dollars en 2028, en passant par 1400 dollars en 2023.
C'est un Adolphe Muzito revigoré que les militants ont retrouvé le samedi 14 septembre dernier à Kinshasa. Faisant sa rentrée politiquelors des journées portes ouvertes de son parti, le président national de Nouvel Élan est intervenu au seuil des travaux qui vont s'étendre jusqu'au 22 octobre prochain. Fort de son expérience en tant qu'ancien Premier ministre, ce porte-étendard de l'Opposition politique a jugé propice de décortiquer l'actualité en plaçant le curseur sur une thématique dont il recèle les recettes :"L'avenir du Congo en chiffres".
Jonglant sur les chiffres, l'un des domaines de prédilection de cet ancien Inspecteur des Finances et ministre du Budget, il a démontré, lors de son allocution inaugurale, ''la non-faisabilité des promesses que ne cesse de faire le président Félix Tshisekedi, aux affaires depuis neuf mois et dont le gouvernement vient d'être investi le 6 septembre dernier''.
"Félix Tshisekedi serait-il un marchand d'illusion à la recherche d'une légitimité qu'il n'a pas?", s'interroge à cet effet ce ténor de la coalition Lamuka. Se voulant rationnel, réfléchi, rigoureux, Adolphe Muzito tâche de démontrer, chiffres à l'appui, que le chef de l'Etat aura du mal à concrétiser le rêve qu'il propose aux Congolais. Aux dires du leader de Nouvel Elan, ''tout laisse croire que les belles promesses vont s'arrêter en si bon chemin au regard des chiffres qui ne trompent pas''.
QUID DE L'ENVELOPPE SALARIALE ?
A titre illustratif, ''Mfumumpa'' brandit le cas de la gratuité de l'enseignement de base, considéré comme le cheval de bataille de Félix-Antoine Tshisekedi. Il estime à cet effet que les horizons sont plutôt sombres. "Par exemple, sur les 750.000 enseignants que compte le pays, 300.000 ne sont pas pris en charge par le trésor public.Ils sont plutôt supportés par les parents d'élèves", soutient Adolphe Muzito. A cet effectif, s'ajoutent les 250.000 enseignants à recruter d'ici cinq ans, alors que le budget du pays s'avère assez maigre, fait-il remarquer.
Aux dires de l'ancien chef du Gouvernement, en termes d'enveloppe salariale, l'État congolais mobilise chaque année 540 millions de dollars, rien que pour les enseignants. Et pourtant, les parents supportent jusque-là les enseignants impayés par le Trésor public avec une bagatelle somme de 360 millions de dollars. Et cela, sans inclure les 300 autres millions qu'il faudra ajouter, si l'on doit matérialiser la promesse de recruter d'autres enseignants.
A LA MERCI DES INCOHERENCES…
L'autre faiblesse dénichée par Muzito, ''ce sont les incohérences entre les bonnes intentions du successeur de Joseph Kabila et la réalité sur terrain en ce qui concerne la hausse du revenu annuel par habitant''.Le chef de l'Etat a promis de propulser le revenu annuel par habitant de 575 dollars en 2019 à 4300 dollars en 2028, en passant par 1400 dollars en 2023.
A ce propos, Adolphe Muzito s'interroge : "La baguette magique pour le président congolais serait-elle une pression fiscale qui serait augmentée à 25% et qui amènerait le budget annuel de 11 milliards de dollars, encore très hypothétique en 2019, à 86 milliards en 2028 ?".
DES PROMESSES IRREALISTES
Le numéro un de Nouvel Elan trouve, de son point de vue, irréaliste l'avalanche de promesses dans un pays où, depuis belle lurette, la croissance annuelle n'a jamais effleuré les deux chiffres.
Au regard du discours d'investiture du Gouvernement, Adolphe Muzito juge lucide et prudent le Premier ministre Sylvestre Ilunga Ilunkamba, estimant qu'il n'a pas voulu emboiter le pas à Félix Tshisekedi sur un terrain très glissant.
Le Président national de Nouvel élan a profité de son adresse pour fustiger ''cette minorité qui, depuis l'indépendance, a vassalisé le peuple, confisquant le pouvoir du peuple qui devrait revenir à Martin Fayulu''. Bien entendu, une telle affirmation a suscité des acclamations frénétiquesdans la salle où, présent, Martin Fayulu était régulièrement ovationné par des milliers de militants de Nouvel Elan. YKM
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