*C'est ce qui ressort de la réunion du Conseil de sécurité présidée hier par le chef de l'Etat, au cours de laquelle il a été convenu de l'offensive conjointe RDC - Monusco
La colère était vive hier dans plusieurs villes du Nord-Kivu. Révoltée par le massacre de huit civils, tranchés à la machette lors d'une attaque des miliciens ADF le dimanche 24 novembre à Beni, la population est descendue sur les grandes artères pour exprimer son ras-le-bol. Comme à Beni où les manifestants ont incendié la mairie et une partie de la concession de la Monusco, à Goma, des manifestations de colère ont secoué la ville, poussant le président Félix Tshisekedi à convoquer d'urgence une réunion de sécurité à Kinshasa. A la suite de ces manifs populaires, l'option a été levée pour une offensive conjointe entre les Forces Armées de la RDC (FARDC) et les Casques bleus contre les rebelles des ADF.
Au cours de cette réunion qu'il a présidée le lundi 25 novembre à la Cité de l'Union africaine, le chef de l'Etat congolais a opté pour la mise en œuvre effective des opérations conjointes entre les militaires des FARDC et les troupes de la Mission de l'Organisation des Nations Unies pour la stabilisation au Congo (MONUSCO).
Cette mesure s'inscrit parmi les deux principales résolutions prises lors de cette réunion. D'après le service de communication de la présidence de la République, il a été décidé "l'installation d'un quartier général avancé des forces armées à Beni et la mise en œuvre d'opérations conjointes entre l'armée nationale et la MONUSCO, afin d'assurer la paix et la sécurité à la population civile de Béni".
L'APPUI DE LEILA ZERROUGUI
A la suite des événements tragiques qui se sont produit ces derniers jours dans la ville de Beni, Félix Tshisekedi a présidé cette urgente réunion du Conseil de sécurité, élargie à la MONUSCO. D'où, la présence de Mme Leila Zerrougui, Représentante spéciale du Secrétaire général des Nations unies en RDC.
La rencontre a permis aux deux parties de faire le point de la situation sécuritaire dans cette zone orientale du territoire congolais. Se confiant à la presse, la patronne de la Monusco a déploré le sort infligé à la population de Beni qui, selon elle, a beaucoup souffert. Disposée à voir les FARDC œuvrer avec les casques bleus sur le front, Leila Zerrougui a toutefois regretté le fait que la Monusco ait été prise pour cible des manifestants.
LE BEMOL DE FRANÇOIS GRIGNON
Réagissant le dimanche 24 novembre aux menaces des jeunes de certains mouvements citoyens de Beni qui accusaient la MONUSCO d'inaction depuis le début de l'offensive des FARDC le 30 octobre dernier, François Grignon, représentant spécial adjoint du Secrétaire général de l'ONU chargé de la protection et des opérations, a été formel à ce propos. La MONUSCO ne peut pas participer à l'offensive lancée par l'armée régulière contre les rebelles des ADF au Nord-Kivu si l'armée congolaise ne l'y invite pas, confiait-il à Radiookapi.net.
"On ne peut pas, dit-il, participer aux opérations des FARDC si les FARDC ne nous invitent pas à y participer. Les opérations qui étaient lancées le 30 octobre sont des opérations que les FARDC ont voulu comme étant nationales, sans soutien, sans planification, sans exécution conjointe avec la MONUSCO". C'est le droit de l'armée nationale et la mission onusienne ne peut pas s'imposer dans une situation opérationnelle pour des opérations offensives, selon lui.
LE CRI DE DETRESSE DE L'EGLISE CATHOLIQUE
La réunion du Conseil de sécurité a connu la participation du Vice-premier ministre et ministre de l'Intérieur et Sécurité, Gilbert Kankonde, du ministre de la Défense, Aimé Ngoie Mukena, de l'Administrateur général de l'Agence nationale des renseignements, Justin Inzun Kakiak, du Chef d'Etat-major général des FARDC, du conseiller spécial du chef de l'Etat en matière de sécurité ainsi que des chefs des corps de l'armée et de la police.
Selon la Conférence épiscopale nationale du Congo, près de 80 civils ont été massacrés en l'espace de vingt jours par les ADF dans cette région du Grand Nord. "Rien qu'en ce mois de novembre, on dénombre près de 80 morts dont 15 à Eringeti, 19 à Mabasele, 41 à Mbau, 5 à Oïcha et 7 à Beni, sans compter les blessés graves et les disparus", a déploré à ce propos Mgr Marcel Utembi, Archevêque de Kisangani et Président de la CENCO.
La dégradation de la situation sécuritaire a déjà occasionné le déplacement de plusieurs ménages vers des endroits supposés sécurisés. La Société civile dénonce la multiplication de ces attaques, malgré les opérations en cours menées par les FARDC. Au cours de ces opérations, la MONUSCO venait cependant, en appui pour notamment évacuer les blessés et partager des renseignements éventuels. Yves KALIKAT
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