* Dans une déclaration, l'Intersyndical des syndicats des enseignants en RDC exige la signature du protocole d'Accord déposé sur la table du ministre de tutelle et un dialogue social inclusif.
L'intersyndical des syndicats des enseignants en RD Congo, menace de décréter une grève sèche, dans les jours qui viennent, au cas où l'Etat ne donnait pas une suite favorable à leur requête. Un moratoire de huit jours, courant depuis hier lundi 25 novembre, a été accordé à cet effet au Gouvernement. Dans une déclaration dimanche dernier, cette structure regroupant les différents syndicats des professionnels de la craie, exige aux pouvoirs publics de signer, jusqu'au plus tard ce 28 novembre, le Protocole d'Accord sanctionnant les travaux de Bibwa, dans la commune de N'Sele.
Jointe au téléphone hier par Forum des As, Mme Cécile Tshiyombo, secrétaire générale du Syndicat des enseignants du Congo (SYECO), précise que ledit Protocole d'accord reste l'ultime levier susceptible d'atténuer les multiples malaises, tensions sociales récurrentes, observées dans certains établissements d'enseignement public.
Par ailleurs, l'intersyndical des syndicats des enseignants prestant dans les établissements scolaires publics, demande au Gouvernement de privilégier un dialogue social inclusif avec tous les syndicats de l'Enseignement primaire, secondaire et technique (EPST). " Faute de répondre positivement aux revendications susmentionnées pour l'intérêt général de tous les enseignants congolais, sans discrimination et mettre définitivement un terme aux multiples tensions sociales en milieux scolaires, les syndicats membres de l'Intersyndical des syndicats des enseignants de l'EPST se verront dans l'obligation d'arrêter les enseignements dans tous les établissements d'enseignement publics, sur l'ensemble des 48 provinces éducationnelles ", avertit le portevoix du Syeco.
A en croire la même source, le Protocole d'accord, dit "Accord de Bibwa", prévoit le salaire de l'enseignant, la retraite, le paiement des Non payés (NP), l'identification et la mécanisation de toutes les Nouvelles unités (NU), la prise en charge des enseignants malades et un barème salarial indexé. Un barème qui prévoit 600.000 Fc pour l'huissier. Encore faudrait-il que le budget de l'Etat pour l'exercice 2020 en cours d'examen à l'Assemblée nationale, ait prévu cette échelle de rémunération !
En ce qui concerne l'Accord sus évoqué, la secrétaire générale du Syeco rappelle que le document a été bel et bien paraphé et déposé sur la table du ministre de l'Enseignement primaire, secondaire et technique (EPST), Willy Bakonga. C'est donc ce dernier qui tarde à apposer sa signature au bas dudit Accord, en vue de le rendre opérationnel. Question : les tensions ambiantes observées depuis plus d'une semaine dans les établissements, motiveront-elles le ministre de l'Epst à signer, finalement, ce document ? Dans sa situation actuelle, le Gouvernement a-t-il suffisamment de ressources pour faire face, sans désemparer, aux désidératas des enseignants et sauver l'année scolaire en cours ?
"L'EGLISE CATHOLIQUE ET PROTESTANTE NE SONT PAS UN ETAT DANS UN ETAT"
Quand elle évoque la nécessité d'un dialogue social inclusif, Mme Cécile Tshiyombo s'exprimant au nom de tous les syndicats des enseignants des établissements scolaires publics en RD Congo, fustige ce qu'elle qualifie de rencontre informelle et discriminatoire, entre l'Etat et des délégués des écoles conventionnées catholiques et protestantes de Kinshasa.
" Nous avons appris que les Pouvoirs publics voulaient rencontrer les douze écoles qui se croient être meilleures que les autres. Et nous disons : si le Gouvernement ose continuer ces contacts, sans pour autant rencontrer les vrais partenaires de l'Education nationale que nous sommes, alors nous demanderons à tous les enseignants de la République, d'aller en grève pour exiger la signature du protocole d'Accord et que le vrai syndicat des enseignants (ndlr : Syndicat des enseignants du Congo) soit reçu par le Chef de l'Etat", déclare sur un ton de révolte, la SG du Syeco.
Mme Cécile Tshiyombo précise que la ville de Kinshasa compte à elle seule, 7.000 écoles et 40.000 enseignants. Par conséquent, elle trouve aberrant que l'Etat ne puisse prêter oreille qu'à une poignée de 150 ou 250 enseignants œuvrant dans les écoles catholiques et protestantes de la capitale, sous prétexte qu'ils peuvent bloquer l'année scolaire 2019-2020.
" (…) Là, nous disons non, parce que l'Eglise catholique et l'Eglise protestante en RD Congo ne doivent pas se prendre pour un Etat dans un Etat. Aussi, nous disons que cette affaire de la vérité des urnes appartient désormais au passé. Les écoles conventionnées catholiques et protestantes de Kinshasa ne peuvent pas brandir la gratuité de l'enseignement de base dans les établissements publics, pour cacher leurs vrais problèmes. Et, personne ne saurait non plus nous démontrer que la qualité de l'Enseignement en RD Congo peut s'effondrer, parce qu'on a respecté la Constitution par rapport à la gratuité de l'Enseignement de base dans tous les établissements publics. Car, s'il s'était réellement posé un problème de qualité, la RD Congo ne serait pas en-dessous de la moyenne ", explique cette dame, chef de Travaux à l'Institut facultaire des sciences de information et de la communication (IFASIC).
Pour la secrétaire générale du Syeco, le moment est venu pour tuer le vieil homme. "Le temps de la prise en charge de l'enseignant par le parent est révolu. C'est désormais fini. Les écoles conventionnées ont beaucoup fait souffrir les parents pendant plus de deux décennies. C'en est trop. Maintenant que l'Etat a repris sa responsabilité, son statut légal d'employeur de l'enseignant de l'EPST du secteur public, plus rien ne saurait encore justifier la continuité de cette pratique qui a, non seulement exploité les parents jusqu'à leur dernière énergie, mais aussi et surtout, a contribué à la baisse de la qualité de l'enseignement ", conclut-elle.
ENTRETEMPS, LE "G12" MAINTIENT…
Depuis le début de l'année scolaire en cours, les écoles conventionnées catholiques et protestantes sont au cœur d'une vive critique qui traduit une certaine aversion. La plupart des auteurs de ces diatribes, à bras raccourcis, accusent les gestionnaires de ces écoles de vouloir torpiller la mesure de la gratuité de l'enseignement de base dans les établissements publics, effective depuis l'entame de l'année scolaire en cours. D'autres vont jusqu'à politiser l'attitude des enseignants des écoles concernées, sans se donner la moindre peine de connaitre le fond du problème que ces derniers posent.
Cependant, il s'avère que malgré toutes les critiques (excessives?) frisant parfois de l'injure à peine voilée, les grandes écoles de Kinshasa restent toujours de marbre. Preuve que les enseignats du "G12" sont constants dans leurs désidératas. La crainte est de voir ces profs reprendre les cours sous pression extérieure. Si c'est cela, plus d'un expert du secteur déduit que la déontologie et l'éthique professionnelle payeront alors le lourd tribut. Par ricochet, la qualité même de l'enseignement.
En dépit de toute la campagne contre elles, les douze écoles conventionnées catholiques et protestantes (G12) où les enseignements ne se donnent plus, (Lycée Motema Mpiko, Lycée Shaumba, Lycée Bosangani, Collège Boboto…) ont leur regard tourné vers le Gouvernement.
Compte tenu de cette tension qui semble encore loin de baisser dans les milieux scolaires, aussi bien à Kinshasa que dans certaines grandes villes du pays, d'aucuns pensent que ce n'était peut-être pas encore, le moment pour les parents des élèves fréquentant les établissements publics en RD Congo, de jubiler à la suite de la mesure de gratuité de l'Enseignement de base. Les mêmes causes produisant les mêmes effets, pas étonnant que les parents décident finalement, de reprendre la charge des enseignants de leurs enfants, en cas de persistance de la crise entre les gestionnaires des écoles ciblées et l'Etat. Grevisse KABREL
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