* Poursuivre la lutte pour " la vérité des urnes " et informer les Congolais de l'écart entre les promesses du " Pouvoir " et les réalisations.
A la veille de sa présidence de LAMUKA, Adolphe Muzito annonce déjà les couleurs.
Le leader de Nouvel élan entend maintenir allumée la flamme de la lutte pour « la vérité des urnes ». Blanchi historiquement le harnais du respect de la souveraineté populaire, Adolphe Muzito ne compte pas se dérober devant ce qu’il considère comme le contrat social -légitimité par les urnes - entre Martin Fayulu et le peuple. Ce porte-étendard de LAMUKA compte aussi informer les Congolais de l’écart entre les promesses du « pouvoir de fait » en place et les réalisations. Un décalage que l’économiste Muzito attribue à l’illégitimité du Pouvoir. Comme on peut le soupçonner aisément, il n’aura pas de mandat de témoignage ni de service minimum pour le leader de Nouvel élan.
Pas de présidence confidentielle pour Fumumpa. Afin que personne ne l’ignore Adolphe Muzito brosse à grands traits son chantier à la tête de LAMUKA dans l’interview qu’il a accordée à Jeune Afrique. Forum des As publie ici de larges extraits de cette interview.
L'ancien Premier ministre doit prendre le relais de Jean-Pierre Bemba à la tête du présidium de Lamuka alors que la coalition d'opposition semble plus divisé que jamais sur la stratégie à adopter. Il revient pour jeune Afrique sur les défis qui attendent l'opposition.
Débit calme, choix des mots prudents, Adolphe Muzito préviens d'entrée que " l'important aujourd'hui est de préserver l'unité de Lamuka et du peuple ". Plus proche de la ligne dure de la coalition d'opposition qui, à l'image de l'ancien candidat Martin Fayulu, ne se reconnaît pas comme étant " de l'opposition " et continue de dénoncer " un pouvoir illégitime ", l'ancien Premier ministre de Joseph Kabila (2008-2012) s'apprête à prendre la tête du présidium de Lamuka.
Sauf changement de programme, son mandat de trois mois doit débuter le 20 novembre après une réunion des leaders de Lamuka où Moïse Katumbi devrait se faire représenter. En plein " safari ", le leader de la plateforme d'Ensemble continue de se réclamer d'une opposition " républicaine " mais " exigeante ", quand Martin Fayulu achève de son côté une longue tournée européenne pour prêcher un discours plus radical.
" Vérité des urnes ", participation aux commissions, porte-parolat de l'opposition... Lamuka peine à parler d'une voix unie. À quelques jours de sa prise de fonction, Adolphe Muzito s'explique sur les dissensions au sein de Lamuka.
La proposition de solution de crise de Martin Fayulu ne va-t-elle pas à l'encontre du discours tenu jusqu'à présent sur la légitimité du pouvoir en place ?
On ne reconnaît pas le pouvoir en place parce qu'il est illégitime. Nous disons qu'il faut sortir de cette illégitimité et qu'il faut retourner aux urnes mais pour se faire il faut des réformes. Et pour obtenir ces réformes il faut instaure un Haut conseil national des réformes institutionnelles (HCNRI) pour une période de dix-huit mois.
Dans le même temps Tshisekedi et Kabila pourront gouverner le pays pour que ces réformes soient formalisées, donc ce serait une reconnaissance mutuelle. L'intérêt supérieur de la nation exige que l'on travaille ensemble pour améliorer les choses.
Les autres leaders de Lamuka, jugés plus modérés, ne semblent pas en phase avec cette proposition...
Ils n'ont jamais contredit cette proposition. Il suffit de lire notre déclaration du 30 juillet, après la dernière réunion de Lamuka.
À partir du moment où les leaders de Lamuka n'ont pas dénoncé cette proposition, c'est qu'ils sont d'accord.
Olivier Kamitatu l'avait formellement dénoncé sur Twitter...
…Il peut y avoir des divergences d'approches, mais ce qui nous intéresse, c'est la position des leaders et aucun d'entre eux n'a contredit cette solution. Nous avons proposé dix huit mois, ils peuvent proposer plus ou moins, tout ça peut faire l'objet d'échanges par la suite.
Comment imaginer aujourd'hui que Félix Tshisekedi accepte ce genre de solution ?
Ce qui pourrait l'y obliger c'est la situation de crise entre l'UDPS et le FCC. Regardez ce qu'il s'est passé à Kolwezi [où des affiches de Tshisekedi ont été brûlées et à Kinshasa]. Au départ cela ne concernait que la base, mais l'opposition … pas républicain.
N'y a-t-il pas une contradiction entre siéger à l'Assemblée et déclarer les institutions illégitimes ?
Nous disons que, partout où l'oppresseur opère, nous devons être. La question est pour y faire quoi. Nous savons que nous ne changerons pas le rapport de force, mais nous y sommes comme témoin du peuple.
Lamuka doit-elle postuler pour le poste de porte-parole de l'opposition ?
Par principe, je n'y vois pas d'inconvénient. Maintenant, dans la réalité, Tshisekedi et Kabila n'accepteront qu'un porte-parole qui sera en phase avec leurs intérêts.
On voit bien que, depuis 2007 et l'instauration de cette loi sur le statut de l'opposition, cette disposition n'a jamais été appliquée. Maintenant, nous avons besoin de plusieurs fronts de lutte. Si ce front-là peut exister, tant mieux.
C'est une position différente de celle de Martin Fayulu et de sa Dynamique pour la vérité des urnes, son mouvement...
Lamuka n'est pas un bloc monolithique, nous avons différentes sensibilités et les éléments d'appréciation peuvent évoluer. Si des camarades de Lamuka veulent exercer ce rôle-là, nous leur souhaitons bonne chance.
Au fond, je suis convaincu que personne - ni Muzito, ni Katumbi, ni personne d'autre - ne peut prétendre à ce poste [de porte-parole], parce que nous ne représentons pas la minorité, nous représentons la majorité. Nous devons faire la résistance dans toutes les couches sociales. À la limite on peut faire porte-parole de la résistance.
Delly Sesanga, député de la plateforme Ensemble, parle de la révision de la Constitution. Pourriez-vous vous rallier à une telle proposition, qui pourrait permettre de faire bouger les lignes ?
Je ne connais pas l'ensemble du projet, mais a priori je suis au moins preneur sur la révision de la disposition sur l'élection à un tour. Cette disposition, nous l'avions révisée sans respecter la procédure. J'assume parce que j'étais à cette époque chef du gouvernement [en 2011, ndlr.]. Donc, nous sommes favorable à une révision qui se fait dans les règles.
Maintenant, il faut bien réaliser que le pouvoir en place n'acceptera qu'une réforme qui ira dans son intérêt, il y a donc un danger. Mais en définitive, c'est le peuple qui doit s'exprimer en premier.
LE COMBAT POUR LA VÉRITÉ DES URNES EST UN COMBAT ÉTERNEL
Quelles seront les priorités de votre mandat à la tête de Lamuka?
Trois priorités s'imposent selon moi, tout d'abord la lutte pour la vérité des urnes. Informé le peuple sur l'écart entre les promesses faites et ce qui a été réalisé et lui démontrer la corrélation avec l'illégitimité du pouvoir. Un pouvoir illégitime ne peut pas travailler pour le peuple, seulement pour celui à qui il doit son pouvoir.
Le combat pour la vérité des urnes est un combat éternel…
Le mandat de votre prédécesseur a marqué une forme d'immobilisme de la coalition...
Le contexte de travail était assez difficile pour Jean-Pierre Bemba, comme d'ailleurs pour Moïse Katumbi, qui a eu des difficultés à rentrer au pays pendant les premiers mois de sa présidence et a travaillé dans un contexte d'hostilité. Tiré de Jeune Afrique
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