* Une session extraordinaire ne s'imposait-elle pas à la Chambre haute pour lui permettre d'apporter une touche rigoureuse au projet de Budget 2020 ?
Le Sénat et l'Assemblée nationale ont voté, le dimanche 15 décembre, à la clôture de la session ordinaire de septembre, la version finale du budget 2020, après la Commission mixte paritaire. Dans sa dernière version adoptée par les deux chambres du Parlement, le budget de l'Etat congolais pour l'exercice 2020, chiffré au départ à 10 milliards de dollars américains, a connu une légère augmentation de plus de 1 324 milliards de Francs congolais, soit 778. 823 USD, au taux de 1 700 Fc le dollar.
Il faut donc rappeler que ce réajustement, mieux cette révision à la hausse, du Budget 2020, a été repérée par le Sénat, notamment dans le secteur des Mines et de l'Intérieur. Ces recettes supplémentaires ne se retrouvaient dans le projet du budget introduit par le Gouvernement, et voté cinq jours auparavant, soit lundi 9 décembre par l'Assemblée nationale.
Même si dans les deux chambres du Parlement congolais, on se réjouit du fait que le vote du budget 2020, chiffré en définitive à un peu plus de 10 milliards USD, ait pris en compte certaines préoccupations quotidiennes des Congolais, la célérité avec laquelle ce projet de loi a été examiné au Sénat, a étonné plus d'un habitué de la salle des Conférences internationales.
Pour une toute première fois de son histoire depuis 2007, on a donc vu le Sénat adopter en catastrophe, pour ne pas dire à la va-vite, un projet de loi de Finances. Bien pire. La plénière de la chambre haute du samedi 14 décembre, ne s'était pas donné la moindre peine de lire et d'adopter le Rapport de la Commission ECOFIN. En tout cas, dans la salle de Conférence internationale où se tiennent les plénières du Sénat, des voix murmuraient pour dénoncer ce que la plupart d'agents et cadres de l'Administration publique ont qualifié de vice de procédure.
On rappelle que lorsqu'une proposition ou un projet de loi a été envoyé à une Commission, la tradition exige que le Rapporteur de ladite Commission puisse d'abord donner lecture du Rapport du groupe. C'est à l'issue de l'adoption dudit rapport, moyennant amendements, que la proposition ou le projet de loi concerné est adopté par la plénière. Cependant, c'est seulement quand le texte sous examen a été adopté en des termes non identiques par les deux chambres du Parlement, via leurs commissions spécialisées, que celui-ci fait l'objet d'un réexamen dans une grande Commission mixte paritaire Assemblée nationale-Sénat.
ET SI ON AVAIT CONCEDE UNE SESSION EXTRAORDINAIRE AU SENAT ?
On peut tout reprocher au Sénat, sauf sa lucidité, sa rigueur dans l'examen d'une proposition ou d'un projet de loi. Par rapport au projet de loi de Finances 2020, d'aucuns estiment que ce budget aurait gagné en substance, s'il avait été passé au crible par les sénateurs dont la plupart détiennent une expertise et une expérience avérée dans la gestion des affaires de l'Etat.
Par ailleurs, les mêmes analystes soutiennent qu'on ne devrait pas sacrifier la qualité du travail parlementaire sur l'autel du respect de délai constitutionnel. La question qui se pose est de savoir si l'on devrait à tout prix, clôturer dans la précipitation, une session essentiellement budgétaire au nom de conformisme aux dispositions constitutionnelles ?
Quelle que soit la pertinence des raisons qu'on aura avancées pour justifier ce qui s'est passé le week-end au Sénat, des observateurs persistent et signent qu'il y avait lieu de compenser le retard observé dans le dépôt du projet de loi de Finances. Comme antidote, des experts estiment que le mieux à faire aurait été de concéder une session extraordinaire à la Chambre hausse du Parlement, pour une lecture rigoureuse du projet de texte voté à la chambre sœur. Malheureusement.
L'opinion se rappelle que, dans son discours, de plus deux heures sur l'état de la Nation, le vendredi 13 décembre devant les deux chambres du Parlement réunies en Congrès, le Chef de l'Etat avait annoncé plusieurs engagements pris pour l'année prochaine. Tous, dans le sens de l'amélioration des conditions de vie de ses concitoyens. Enumérer lesdites promesses ici, relève de la prérogative des érudits en analyse de contenu. Toutefois, toutes ces promesses du Président de la république ont un coût. Et cela passe par un budget conséquent. Grevisse KABREL
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