Plus les jours passent, plus l’insécurité à l’Est de la RD. Congo devient, de plus en plus, criante. C’est environ une dizaine de personnes qui trépassent chaque semaine. Et, d’autres organisations renseignent que, depuis près de 20 ans, plus de 5 millions des congolais sont morts de cette insécurité. Ce, sans compter des millions d’autres quidams qui se sont réfugiés dans diverses entités et qui vivent dans des conditions inhumaines, en proie à plusieurs sortes des maladies.

Le Chef de l’Etat, Félix Tshisekedi, a, de concert avec les forces de l’ordre, adopté de nouvelles stratégies dans le sens de mettre fin à cette crise sécuritaire et aux groupes armés. Toutefois, au regard de l’enracinement de l’insécurité, l’idée d’un dialogue avec les forces vives de la nation, autour de cette question, est aussi soutenue par plusieurs. Faut-il revenir sur ce cycle des concertations ou foncer avec des assauts et différentes opérations pour effriter cette insécurité ?

Puisqu’il a lui-même décrété 2020 comme année de grandes actions, le Président Félix Tshisekedi se doit de poser des actions aux fins de régler cette situation sécuritaire dans le pays. Car, à l’instar de la gratuité de l’enseignement accueilli avec euphorie par la nation toute entière, le rétablissement de la paix sur toute l’étendue du territoire national demeure le meilleur cadeau qu’il peut offrir à la population. Cela constituerait, sans doute, de garanti pour sa probable réélection pour un deuxième mandat en 2023.

Cependant, la concrétisation semble tout autant difficile, sachant que, d’une part, l’ancien Président Joseph Kabila, après 18 ans au pouvoir, n’a pu y arriver ; et d’autre part, la RD. Congo est hantée et épiée par plusieurs groupes armés. D’où, le risque de la balkanisation, comme l’avait soulevé, en son temps, Patrice Emery Lumumba, et comme l’a réaffirmé, il y a peu, le Cardinal Ambongo paraît véritablement plausible.

Concertations



Le Président Félix Tshisekedi confère avec les élus du Nord-Kivu à Goma, le 15 avril 2019.

Tout en soutenant que le Congo-Kinshasa est sous menace de morcellement, l’Eglise du Christ au Congo, à travers son président national, le Révérend André Bokundoa, a exhorté le garant de la Nation, Tshisekedi Tshilombo, à un dépassement personnel, aux fins de convoquer, en toute urgence, des consultations nationales en vue d’impliquer toutes les forces de la société à la démarche des solutions durables et consensuelles auxdits problèmes de tueries et atrocités à l’Est. « Ainsi, nous devons nous unir et nous réconcilier pour sauver notre mère Patrie », avait-il déclaré, dans la foulée de la journée commémorative du 4 janvier dédiée aux martyrs de l’indépendance. En même temps, il a eu à recommander que ladite date soit aussi consacrée au génocide de près de 6 millions des congolais assassinées dans cette partie du territoire.

Dans la même lancée, Jean-Claude Katende, acteur de la société civile et président de l’Asadho, a, dans une tribune, formulé d’autres recommandations pour une bonne tenue de ce dialogue. Il a notamment laissé entendre qu’il faille, lors de ces discussions, éviter tout débat visant le partage de pouvoir et aussi favoriser la participation des experts internationaux.

Pôles des risques



Mais alors, le coordonnateur du Mécanisme national de suivi de l’Accord-cadre d’Addis-Abeba (MNS), a souligné, par ailleurs, que le discours de la balkanisation n’est pas un fait nouveau. Claude Ibalanky a ajouté que l’idée d’un dialogue, dans le but de trouver la solution au problème, est inopportune.

« L’accord-cadre d’Addis-Abeba est incontournable pour l’instauration de la paix au Congo, plusieurs résolutions de l’ONU l’attestent (telles que les résolutions 2389, 2409 et 2502 du Conseil de Sécurité des Nations Unies). La Feuille de Route sur la Pacification et la Stabilisation de la RDC et la région élaborée par le Comité Exécutif du MNS prévoit les approches militaires et non-militaires, accompagnées par des opérations ponctuelles et des réformes sectorielles nécessaires », a-t-il indiqué, avant d’ajouter que le pays est bien parti pour la résolution des conflits ouverts et latents.



Le processus de démobilisation, désarmement et réinsertion sont une des méthodes lancées par le Chef de l’Etat, afin de favoriser la paix et constitueraient, en outre, une sorte de preuve devant démontrer que les choses vont bon train. Toutefois, même cette stratégie ne montre pas véritablement ses prouesses sur terrain, surtout que des meurtres ne cessent d’être perpétrés à foison. Pis encore, les services des FARDC ont communiqué récemment la défection d’un commandant second de Walikale qui a pris la tête d’un groupe armé.

D’un autre côté, le dialogue souhaité par certains, regorgerait le risque de livrer des stratégies aux ennemis de la République qui peuvent être autour de cette table des discussions. A Félix Tshisekedi de prendre des décisions idoines qui, du restes, seront les bonnes, si et seulement si elles conduisent à la fin de l’insécurité.

Corneille Lubaki
La Prospérité
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