*Le Directeur de Cabinet du chef de l'Etat appelle à "ne pas mettre de l'huile au feu". Pour la deuxième personnalité du CACH, la tension née de l'interprétation des propos de Félix Tshisekedi au sujet de la dissolution éventuelle de l'Assemblée nationale "ne doit pas susciter la peur ni dans les têtes, ni dans les cœurs ".
Reçu samedi 25 janvier à " Top Presse ", le célèbre magazine politique de la radio Top Congo, Vital Kamerhe a répondu sans langue de bois à toutes les questions que lui ont posées les journalistes. Le Directeur de cabinet du président de la République n'a éludé aucune question. Pour ce face-à-face avec des hommes des médias qui survenait après la tempête politique induite par les propos de FATSHI au Royaume-Uni, Vital Kamerhe a joué au sapeur-pompier, appelant les membres de la coalition au pouvoir à l'apaisement.
S'exprimant devant la communauté congolaise de Londres, le chef de l'Etat congolais a prévenu les "ministres indisciplinés", étiquetés FCC, qu'il n'hésitera plus à sévir contre tous ceux d'entre eux qui entreprendraient des actions pour le déstabiliser. Le magistrat suprême n'avait pas exclu l'hypothèse de dissoudre l'Assemblée nationale en cas de crise persistante. Des propos mal digérés par le FCC de Joseph Kabila qui avait brandi une mise en accusation pour "haute trahison" en cas de violation de la procédure en cette matière.
Dans ce contexte plus que tendu, le Directeur de cabinet du chef de l'Etat appelle à un comportement exemplaire des dirigeants du pays. " Evoquer la dissolution de l'Assemblée nationale n'est pas un délit. Pourquoi on a mis cela dans la Constitution ? Une faute ne peut pas conduire la Présidente de l'Assemblée nationale à dire que nous pouvons même aller jusqu'à la mise en accusation ", fait-il remarquer.
Du haut de son expérience d'ancien speaker de l'Assemblée nationale, il fait remarquer: "Cette Chambre, dont nous reconnaissons que la fonction du Président est mythique, la Chambre basse aussi qui est le creuset de la démocratie devrait être aussi mythique. Le comportement des députés, et surtout de la première d'entre eux, devait être exemplaire. Le Président de la république n'est pas responsable devant l'Assemblée nationale."
Vital Kamerhe ne s'arrête pas là. Il insiste : "On doit respecter le Président de la république". Il fait observer qu'" il n'appartient pas, sur le plan déontologique, même si tel était le cas, à un Directeur de cabinet de recadrer un ministre. Dans un Gouvernement, à un ministre de ne pas recadrer un Premier ministre. Nulle part, la Constitution ne permet à quiconque de recadrer le Président de la république".
Après qu'il a mentionné cela, le Directeur de Cabinet du Chef de l'Etat " invite tout simplement Madame la présidente de l'Assemblée nationale à comprendre qu'il y a des lignes qu'il ne faut pas franchir. " Mais cela, dit-il, " ne doit pas susciter la peur ni dans les têtes ni dans les cœurs. C'est pour que nous puissions nous donner des conseils mutuellement. J'ai été président de l'Assemblée nationale, je sais combien j'ai souffert…. "
PLAIDOYER POUR JEANINE MABUNDA
Le conseil personnel que l'ancien Président de l'Assemblée nationale donne à Jeannine Mabunda, " c'est de cesser de s'afficher derrière le Secrétaire permanent du PPRD" et "qu'elle doit même cesser de participer aux réunions du PPRD ".
Aussi invraisemblable que cela puisse paraitre, le Directeur de Cabinet de FATSHI plaide pour la présidente de l'Assemblée nationale. VK, comme l'appellent affectueusement ses partisans, demande qu' " on laisse Mme Mabunda à son niveau. Que sa famille politique ne la malmène pas… "
Pour Vital Kamerhe, la tempête politique actuelle ne doit pas ébranler la coalition. Il la lie à " l'expérience inédite " de la coalition. "C'est une expérience inédite. Nous n'avons pas de précédent ou de brouillon, ou de raté dans le passé sur lequel nous devrions nous référer pour corriger…Nous sommes les premiers cobayes à commencer cette coalition".
Au cours de cette émission, le Directeur de Cabinet du chef s'est étendu sur le climat délétère au sein de la coalition. Mais pas que. Vital Kamerhe a aussi parlé de bons résultats de l'An I de FATSHI. Il note par exemple que sur le plan interne et international, le Congo devient fréquentable. " En peu de temps, nous avons vu défiler des présidents, et pas de moindre, en commençant par nos voisins.
"Il ne fallait pas que l'on voit toujours ce Congo de viols, ce Congo où l'on torture, ce Congo où les gens sont malheureux ", dit Kamerhe. Et une des mesures phares de l'An I de FATSHI, " la gratuité de l'enseignement de base".
Vital Kamerhe souligne également la présence de nombreuses femmes au Gouvernement et à des postes clés, est tout à l'honneur de Félix Tshisekedi. "Approcher les 20 % des femmes au Gouvernement, c'est pour la première fois depuis 1960, " assure le Dircab Vital Kamerhe. " Voilà le miracle que nous appelons le miracle de Félix Tshisekedi."
HOMME DE TOUTES LES NEGOCIATIONS
Il faut le rappeler, Vital Kamerhe est certes Directeur de Cabinet de Félix Tshisekedi. Mais pas que. Il est aussi leader de la coalition au pouvoir, et donc allié du Chef de l'Etat. C'est une figure majeure du paysage politique rd-congolais. Ces 20 dernières années, Vital Kamerhe a été de toutes les négociations. Il connaît la classe politique congolaise. C'est important qu'un leader de sa trempe ait placé le curseur sur l'apaisement et non joué au pyromane, comme certains le font. L'homme connaît le prix de la paix.
Dans un contexte de tension, Kamerhe ne cherche pas à tirer la couverture de son côté. Il ne fait pas le jeu des extrémistes de deux camps. Il s'est résolument inscrit dans la logique de la coalition, la mutualisation des efforts. A une question sur le ministre des Finances, il n'est pas là pour dire l'enfer, c'est les autres.
Le dialogue qu'il appelle de tous ses vœux, c'est un dialogue social pour résoudre les problèmes des Congolais qui n'ont que trop souffert.
Forum des As publie, ci-contre, de larges extraits du face-à-face Kamerhe-Presse, lors du magazine " Top Presse de Top Congo " du samedi 25 janvier. Didier KEBONGO
«Nous n'avons ni précédent ni brouillon ni raté dans le passé sur lequel nous devrions nous référer»
Christian Lusakueno: M. Kamerhe Bonjour
Vital Kamerhe: Bonjour M. Christian Lusakueno
Peut-on résumer l'an I de l'alternance démocratique par l'actuel échange de civilité entre les alliés CACH et FCC, le président de la République d'abord et la présidente de l'Assemblée nationale ensuite ?
Je vous remercie de l'opportunité que vous m'offrez pour parler de l'an I de la coalition et aussi de l'événement. Puisque depuis 1960, c'est la première fois que notre pays connaît une alternance apaisée. Nous avons pour la première fois un président sortant, qui était au pouvoir, remplacé par un président entrant qui était de l'Opposition, et l'Opposition radicale, tous deux en vie. Ils se côtoient. Ça fait plaisir puisque c'était le rêve de tous les Congolais de voir comme partout ailleurs, Bill Clinton à l'époque avec Obama qui débarquent avec George Bush au deuil de Mandela. C'est ce Congo là que nous voulons.
C'est un événement aussi parce que les prophètes de malheur disaient que les congolais eux-mêmes ne sauront pas organiser les élections. Et ça c'est à mettre au crédit du président sortant. Il avait décidé, moi-même je n'y croyais pas, que nous allons financer les élections seuls, et nous allons les organiser seuls. Les élections ont eu lieu, il n'y a pas eu hécatombe, il n'y a pas eu apocalypse. C'est très important.
De deux, nous devons aussi reconnaître que sur le plan interne, les choses ont changé. Ça c'est maintenant la touche du président Tshisekedi, parce que chez nous nous disions au CACH, c'est le changement, le congolais doit se sentir libre chez lui. Il doit jouir des richesses de son pays. Le changement c'est quoi ? Un, aujourd'hui l'Opposition peut s'exprimer librement, comme tout congolais peut le faire. Aujourd'hui, les manifestations de l'Opposition se multiplient sans bavure, sans mort, sans blessé.
Aujourd'hui, le Congo, sur le plan interne, devient fréquentable. En peu de temps, nous avons vu défiler des présidents, et pas de moindres. D'abord, en commençant par nos voisins : les présidents Joao Lourenço d'Angola, Paul Kagame du Rwanda, Denis Sassou Nguesso du Congo Brazzaville, Edgard Lungu de la Zambie, Archange Touadera de la République Centrafricaine) et les autres viendront.
Et sur le plan international, le Congo est devenu aussi fréquentable. C'était le deuxième défi qu'il fallait relever. Il ne fallait pas qu'on voit toujours ce Congo de viols, ce Congo où on torture, ce Congo où les gens sont malheureux.
Aujourd'hui, le Président de la république a déployé une diplomatie au niveau de la sous-région. Mais au-delà de la sous-région, de l'Europe, de l'Amérique, de la Russie et de l'Asie bientôt.
Et nous allons recevoir ici à Kinshasa, la date est connue, ce n'est pas à moi de le dire, c'est au ministre d'Etat aux Affaires étrangères, le Secrétaire d'Etat américain. Comme vous le savez bien le Secrétaire d'Etat fait office de Premier ministre pour ceux qui ne le savent pas.
Nous disons aussi le changement c'est quoi ? Le Président Félix Tshisekedi aussitôt investi a commencé d'abord là où les gens souffrent le plus, à l'Est de la RDC. Il est allé à Lubumbashi, car il y avait une criminalité grandissante, inquiétante. Il est allé sur place et a demandé au général John Numbi et aux autres généraux qui étaient là-bas: " Mettez-moi fin à cela. Quels sont les moyens logistiques dont vous avez besoin ? Et je ne voudrais pas que Lubumbashi soit à feu et à sang ".
Il est allé à Bukavu, à Goma, à Beni, à Kisangani. Beni, il faut dire une note particulière, car il y avait deux événements malheureux : Ebola et les gens qui meurent par le fait des groupes armés. Le Président a dit : " Je ne peux pas commencer à travailler sans voir les enfants de Beni ". Et le président de la République a été à Kisangani, puis finalement, il a fait le deuxième tour pour installer l'Etat-major avancé à Beni.
Donc, nous pouvons dire aujourd'hui, sans nous tromper, que nous avons connu des moments forts et je peux dire aussi, une autre touche du Président Félix Tshisekedi et de cette première année, il faut mettre au bilan, c'est que la formation du Gouvernement lui-même était un défi qu'il fallait relever. Un Gouvernement où le Président voulait voir un nombre significatif de femmes, un nombre significatif de jeunes. Je ne trahirai pas ici le secret d'Etat, en disant que la feuille du Premier ministre, la copie a été remise au moins trois fois, car le Président n'était toujours pas satisfait du niveau de représentation de femmes et celui de jeunes. Aujourd'hui, on peut le dire, ce n'est pas suffisant, mais approcher le 20% de femmes au Gouvernement, c'est pour la première fois depuis 1960. Avoir une femme ministre d'Etat des Affaires étrangères, c'est pour la deuxième fois, après Ekila Lionda. Avoir une femme vice-Premier ministre, aujourd'hui dans le Gouvernement, c'est pour la première fois.
J'allais ajouter aussi, le Président a pensé aux Congolais en disant qu'on ne peut pas reconstruire le Congo, sans former les Congolais. La gratuité de l'enseignement. Et le Président a pensé aussi à la formation professionnelle, que depuis 1960 qu'on a formé nos parents à construire, à curer les caniveaux, à réparer les véhicules, on n'a plus jamais formé cette main d'œuvre. Et c'est ce spectacle désolant que vous voyez aujourd'hui, (...) pour construire les routes, même pour mélanger le béton, les Chinois doivent venir avec des Chinois. On doit mettre fin à cela. Nous avons des jeunes qu'on peut former rapidement et qui peuvent faire ce travail. Nous allons former les jeunes, pour que le sol ici, qui est très riche et fertile, estimé aujourd'hui à 120 millions d'hectares, capable de nourrir des milliards d'individus, résorber deux fois le déficit alimentaire mondial, avec les bras des Congolais bien formés produire de la nourriture, mais aussi nous voulons que les minerais du Congo ne soient plus exportés à l'état brut, transformés sur place pour la valeur ajoutée et donner du travail et profiter avant tout aux Congolais.
Les autres questions vous allez les poser, mais je voulais terminer en disant que le Président Tshisekedi, une fois investi, n'a pas croisé les bras. Nous devons répondre quand même aux besoins des populations congolaises. D'où le programme des 100 jours. Je crois que c'est de cela que nous allons parler aujourd'hui.
Le Président a cohabité avec des ministres 100% FCC. Pendant six mois, nous avons travaillé avec des ministres 100% FCC et on a démontré qu'il n'y a pas de mauvais ou de bons d'un côté. Nous sommes tous Congolais et quand le système est mis en place et quand il y a une volonté affichée, d'abord par le chef, tout le monde peut travailler. Et nous avons fait des choses en peu de temps, que le même ministre qui était au même poste n'a pas pu faire avec plus de moyens. Voilà le miracle que nous appelons "le miracle de Félix Tshisekedi ".
CL (Top Congo):Vous avez brossé tous les aspects positifs. Maintenant, il y a des aspects négatifs qui font craindre le pire… et je repose ma question, est-ce qu'on peut résumer aussi l'an I de l'alternance démocratique par les "échanges " courtois ", d'abord du Président de la république à l'égard de la coalition, ensuite de la Présidente de l'Assemblée nationale qui a rappelé certains principes de la Constitution ?
Oui, nous sommes dans ce qu'on appelle une œuvre humaine. Vous savez que la route qui mène vers l'espérance n'est pas une ligne droite ? Elle est jonchée d'obstacles, mon père me disait, c'est une ligne brisée. Mais la capacité des hommes d'Etat, la sagesse et l'intelligence, justement c'est savoir contourner les obstacles. Le FCC et CACH ont eu beaucoup de réunions. Nous avons même un Comité de suivi que nous avons mis en place qui travaille. Les deux autorités morales se sont fréquentées plus de six fois, chacun allant vers l'autre, dinant ensemble et discutant de la façon dont il faut encadrer cette première année fragile de cette coalition. Ça ne devait pas être facile, c'est une expérience inédite. Nous n'avions pas de précédent, ou de brouillon, ou de raté dans le passé sur lequel nous devrions nous référer pour corriger… c'est cela. Donc nous sommes les premiers cobayes à commencer cette coalition.
Et moi je pense que la démocratie à l'africaine, ça n'engage que moi, nous devons cesser d'avoir des situations ou le gagnant gagne tout et écrase le perdant. C'est ce qui a toujours été à la base des guerres. Et où le perdant perd tout et se retrouvent dans la brousse créer une rébellion. C'est pour la première fois que nous terminons des élections sans création des rébellions. Rébellion de Mulele, du CNDP, du M23, du RCD, du MLC… donc à chaque grande échéance qui porte espoir, chez les Congolais, il y a une rébellion qui prend naissance.
C'est pour la première fois, qu'on franchi le cap de l'an I sans que l'on apprenne qu'il y a une rébellion qui vient de naître dans un coin du pays. Et nous croisons les doigts et nous allons travailler pour que cela n'arrive pas.
CL (Top Congo):Je reviens à ma question, est-ce que les propos entendus ces derniers jours, d'abord du Président qui ne semble pas content de la coalition, puis de Mme Mabunda peuvent faire craindre le pire pour la suite ?
Non, moi je suis optimiste de nature. Et c'est le contraire qui allait d'ailleurs étonner. Comment on allait faire une année, sans avoir de petits incidents, de grands incidents? Ça doit arriver. Même dans votre famille, M. Lusakueno, il arrive que vous ne vous entendiez pas avec votre frère. Ce n'est pas pour autant qu'il cesse d'être votre frère. Vous devez trouver les voies et moyens, les parents doivent intervenir pour vous ramener aux bons sentiments. Donc, nous avons suivi des propos de part et d'autre, il ne faut pas créer la confusion dans les têtes des gens. Le Président a pris l'habitude, et moi je l'encourage, c'est une marque de fabrique signée Tshisekedi, et ça ne pouvait pas être autrement, car c'est le peuple d'abord. Partout où il passe, que ce soit à Kinshasa, il a l'habitude de s'arrêter même devant la porte de la Cité de l'UA. Il y a des gens qui touchent même le cortège. Les choses que vous ne voyiez pas, ni à l'époque de Mobutu, ni de papa Laurent-Désiré Kabila ni de Joseph Kabila. Vous approchiez le cortège, on vous chasse, vous êtes à 20 mètres. Il est à côté du peuple. Donc lui, il s'adresse au peuple. Et là, il a dit il devait rendre compte. La redevabilité. Voilà encore quelque chose auquel les gens n'étaient pas habitués. Partout où il passe, il rend compte, voici comment le pays avance. Mais je rencontre des obstacles. Si ces obstacles continuent, je vais les faire sauter moi-même. Il n'a pas dit à Londres : "Moi je vais dissoudre l'Assemblée nationale". Il a dit : "Si on m'amène par ruse ou de façon inconsciente à ne pas réaliser, concrétiser ma vision, qui consiste à mettre avant tout l'homme congolais au centre de toute mon action, parce que je voudrais laisser des traces indélébiles, je vais recourir à mes prérogatives constitutionnelles. Notamment la dissolution?
Mais pourquoi on a mis ça dans la Constitution ? Evoquer la dissolution de l'Assemblée nationale n'est pas un délit, une faute, ne peut conduire la Présidente de l'Assemblée nationale à dire que nous pouvons même aller jusqu'à la mise en accusation. Ici, Christian, je voudrais que l'émission d'aujourd'hui soit une émission d'apaisement. Je voudrais apaiser tout le monde, avec ma petite expérience d'ancien Président de l'Assemblée nationale, pour dire que cette Chambre, à la fois que nous reconnaissons que la fonction du Président est mythique, la Chambre basse aussi qui est le creuset de la démocratie devait être aussi mythique. Le comportement des députés et surtout de la première d'entre eux, devait être exemplaire.
Donc aujourd'hui, cet incident appartient au passé ?
Non, je ne dis pas que ça appartient au passé, j'insiste et persiste que l'on doit respecter le Président de la république. Il incarne 90 millions d'âmes et des Congolais. On doit savoir qu'à cette fonction, on est Garant de la paix, Garant de la nation. Et je dois ajouter pour terminer, que le Président n'est pas responsable devant l'Assemblée nationale. Il n'appartient pas, sur le plan déontologique, même si tel n'était pas le cas, même dans un ministère, un Directeur de cabinet ne peut pas recadrer un ministre. Dans un Gouvernement, un ministre ne peut pas recadrer un Premier ministre. En ce moment-là, si le Premier ministre n'est pas content, il démissionne. Et donc, n'essayons pas d'ajouter de l'huile au feu. Nous allons tout simplement inviter madame la Présidente de l'Assemblée nationale de comprendre qu'il y a des lignes qu'il ne faut pas franchir. C'est que j'avais appelé hier la ligne rouge. Mais ça ne doit pas susciter la peur ni dans les têtes, ni dans les cœurs. C'est pour que nous puissions nous donner des conseils mutuellement. J'ai été Président de l'Assemblée nationale, je sais combien j'ai souffert. Elle, elle a de la chance. Il y a un Comité de suivi de deux familles politiques. Mais, moi j'ai géré cette Assemblée nationale pendant le MLC, le RCD, cherchaient en permanence, comment vous rendre la vie difficile. Vous vous rappelez tout ce qui se passait à l'Assemblée nationale, mais on a fait en sorte que l'on soit le Président de l'Assemblée nationale, et du MLC, et du RCD, et du PPRD qui était mon parti de l'époque. C'est le conseil que je peux donner à Mme Jeanine Mabunda, elle doit cesser de s'afficher derrière le Secrétaire permanent du PPRD et doit même cesser de participer aux réunions du PPRD. Moi, on m'avait demandé de le faire, j'avais dit au Président de la république que je ne le ferais pas. " Je suis Président de l'Assemblée nationale, la deuxième institution de la RDC. Je ne peux pas m'afficher derrière un Secrétaire permanent du parti ". Qu'on laisse Mme Mabunda à son niveau. Que sa famille politique ne la malmène pas. Nous savons qu'il y a beaucoup de héros dans l'ombre qui ne complique pas cette coalition, de part et d'autre. Donc je n'épargne aucune famille politique de faire appel à tous ceux qui veulent que les choses avancent de constituer une sorte d'Union sacrée, des volontaires de la nation, pour que les Congolais, sous le leadership de Félix Tshisekedi, avec le chemin, l'espoir que maintenant nous puissions arriver à l'espérance. Le peuple congolais attend de nous beaucoup de choses.
Israël Mutala (7sur7.cd): Vital Kamerhe, vous avez dit tout à l'heure qu'évoquer la dissolution c'est constitutionnel, est-ce qu'évoquer la destitution et la mise en accusation du chef de l'Etat, n'est-elle pas constitutionnel ?
On n'a pas évoqué. Là on n'a pas évoqué la mise en accusation. Quand on prend la parole et quand on est responsable, la première question qu'on se pose est : Qu'est-ce que je vais dire ? Deuxième question : Est-ce opportun ? Troisième question: Dans quel contexte je dois le faire ? Est-ce que d'après vous, je vous retourne la question, cette sortie médiatique qui ne s'inscrivait dans aucun contexte est justifiable.
Il y avait des propos du Président à Londres
D'après vous, Mme la Présidente de l'Assemblée nationale … pour répondre au Président ?
Cela fait partie du jeu républicain
Absolument. Quand on est dans les institutions, on n'est pas opposant. Qu'un simple citoyen le fasse, qu'un chef ou un membre de l'Opposition ou même de la coalition autre qu'un chef d'institution, cela peut être acceptable. Et encore que quand vous parlez, vous devez d'abord écouter l'autre avant de répondre.
Vous êtes des journalistes, ça m'étonne, Christian Lusakueno était à Londres, est-ce que le Président a dit qu'il allait dissoudre l'Assemblée nationale?
C'était une hypothèse. Et elle a répondu à cette hypothèse. Elle a manifesté justement les caractéristiques d'une crise persistante en disant comment ça peut arriver. Et elle a mis en relief la destitution qui est aussi une possibilité constitutionnelle. Mais pourquoi vous en émouvez vous comme cela ?
Je ne m'en émeus pas. Je suis le Directeur de cabinet du chef de l'Etat. Je suis le gardien des prérogatives du chef de l'Etat. Donc quand je sens que quelque part, quelqu'un a dépassé les bornes, il est de mon devoir, après en avoir reçu l'autorisation du Président de la république, de rappeler à la personne quel est son niveau exact dans la hiérarchie des institutions de la République. Nulle part la Constitution ne permet à quiconque de recadrer le Président de la République. Est-ce que dans le contexte passé, Mabunda serait encore en train de parler en ce moment? Elle ne pouvait pas se permettre ça. A l'époque, elle le sait très bien. Même maintenant, si elle ose le faire contre son autorité morale, elle ne va pas restée 24 heures là où elle est. Le Président Félix Tshisekedi est tolérant, démocrate, mais ne peut pas accepter n'importe quoi.
Donc, elle a franchi la ligne rouge, il n'y aura pas de sanction, on passe l'éponge ?
Ce n'est pas moi qui décide des sanctions. Nous sommes des responsables, des leaders, nous voulons que notre pays aille de l'avant.
Des excuses publiques vous arrangeraient ?
Je ne suis pas là-dedans. Je connais votre ruse ici sur Top Congo, mais vous n'allez pas m'avoir là-bas. Je voudrais dire ceci, notre rôle maintenant, c'est de part et d'autre de jouer pour qu'il y ait apaisement. Ça c'est un. Deux, pour que nous tirions les leçons de cette bourde, que ça ne se répète plus.
Qui tire les ficelles ? Qui pousse Mabunda à outrager le chef de l'Etat ?
Moi je croyais qu'ici à Top Congo, qui est suivi à travers le pays et le monde entier, vous connaissez très bien la configuration de toutes les familles politiques et vous nous connaissez très bien. Ici chez vous, vous m'appelez le pacificateur. Je considère humblement que je fais partie des colombes. Et il y a d'autres, vous le savez, ça existe. Nous faisons cette union sacrée des volontaires de la république, qui veulent faire avancer la république. Et on va de l'avant. Et on est tolérant vis-à-vis des radicaux.
Programme des 100 jours, gestion du pays sans gouvernement
Eric Ambago/Top Congo : VK, pourquoi vous-avez été l'Ordonnateur délégué pendant la gestion des travaux des 100 jours du chef de l'Etat ?
C'est faux d'abord ce que vous dites. Parce que le ministre Yav avait toutes ses prérogatives en tant que ministre des Finances, le ministre d'Etat Kangudia avait toutes ses prérogatives en tant que ministre du Budget. Et chaque ministre sectoriel de l'époque, pour les Travaux publics, c'était Thomas Luhaka. Pour l'Education nationale, Enseignement primaire et secondaire, après le départ de celui qui était là avant, c'était Emery Okundji qui assumait l'intérim. Et vous savez que d'abord au niveau de la conception des 100 jours, quand nous avons eu cette idée, car le président a dit qu'il ne va pas croiser les bras, nous avons dit : " Qu'est-ce que nous faisons qui va amener le changement et qui touche au vécu des Congolais ? On a pensé aux routes, à la santé, à l'éducation, à l'eau, à l'électricité, à tant de choses. On a dit " On le fait comment ? En même temps, nous ne sommes pas le Gouvernement ? Et en même temps, nous sommes dans une situation inédite. Nous n'avons pas de Gouvernement et le Président est déjà investi. On attend l'investiture de l'Assemblée nationale, le bureau n'était pas encre élu. Si le bureau n'est pas élu, donc on n'a pas de Gouvernement. Mais le Gouvernement Tshibala est démissionnaire. On fait comment ? On travaille avec ceux qui sont là, au nom de la continuité de l'Etat.
Tout a été validé par vous?
Oui, ça je le dis et le confirme avec force. Et donc on ne devait pas laissé un vide dans le pays. Ça vous aurez arrangés qu'on ne construise rien, qu'on n'assiste pas les gens qui étaient en détresse ?
Donc aujourd'hui, quand on parle de surfacturation, on doit vous poser la question ?
Posez-moi la question sur la surfacturation, ça m'arrange. Le montant global de tous les projets était de 492.100.0614 USD. Parce que là-dedans, vous avez 70 millions pour le Port de Kalemie. Et pour le reste, je peux vous répondre point sur point.
Un, pour tous les projets, c'étaient des projets qui avaient déjà été soit commencés, soit déjà adoptés suivant la procédure de l'appel d'offre. Ce sont des projets qui étaient dans le tiroir. Le Président Tshisekedi n'a rien inventé. C'est tout simplement sa volonté de vouloir faire qui étonne tout le monde.
Pour la route Kulumba, qui part du côté de Transco et qui vient sortir vers Pelende. Cette route existait et avait été réhabilitée à 10% par Forrest, Pelende 0%. Le Président Tshisekedi a demandé ce qu'il fallait. On regarde les papiers qui étaient au ministère du Budget et les ministres du Budget et des Finances étaient là. La route et le pont sont terminés.
Quant à l'avenue Luambo Makiadi (ex Bokassa), elle existait et vous la regardiez. Elle a été réhabilitée, mais aujourd'hui on y remarque des nids de poule.
Ce n'est pas un problème. Les nids de poule se trouvent dans la partie asphaltée avant l'arrivée du Président Félix Tshisekedi. Alors, je vais vous inviter à aller sur cette avenue et me montrer les nids de poule. Parce que nous sommes allés au-delà des attentes des Kinoises et Kinois. On a mis du béton, comme maman Nzuzi wa Mbombo l'avait fait à l'époque sur l'avenue Kasa-Vubu. Cette avenue continue à exister jusqu'à ce jour.
Pour l'Avenue de l'université, même s'il y a éboulement à Livulu, mais cette avenue avait déjà été attribuée à quelqu'un qui avait touché 5.500.000 USD et vous vous rappelez encore l'ancien Gouverneur de la ville lorsqu'il avait dit : "Mboka oyo eali na chance te" (ce pays n'a pas de chance) "Libulu Manzengele". Vous avez oublié? Mais à cet endroit-là, Félix Tshisekedi a mis du béton pour qu'il n'y ait plus " Libulu Manzengele ". Et cette avenue est totalement réhabilitée jusqu'à la chapelle de l'Université de Kinshasa.
Je peux encore vous en citer plusieurs. L'avenue du Commerce, par exemple, est totalement bétonnée aujourd'hui. A Kinsuka, il y a de nouvelles avenues comme l'avenue Kutu. L'avenue de l'école est totalement réhabilitée. Le saut-de-mouton qui sera inauguré le 30 janvier pour votre information, parce que c'est attendu des Kinoises et Kinois. On peut aussi vous parler des routes de l'intérieur du pays. Il n'y avait pas que Kinshasa. Il y avait l'Office de voiries et drainage (OVD) et Office de routes (OR). Soit dit en passant, les Directeurs généraux de l'Office de voiries et drainage (OVD) et de l'Office de routes (OR) avaient été associés, et à la conception et à la réalisation. Réveiller deux entreprises publiques de l'Etat, déjà considérées comme des canards boiteux, où les agents étaient impayés. Et nous nous disons, nous donnons les marchés d'abord aux entreprises de l'Etat et elles nous ont montré leur savoir-faire. Et ces entreprises ont fait des soumissions auprès d'autres entrepreneurs.
On se rend compte que la planification n'a pas été respectée, les travaux durent longtemps. Vous avez parlé d'un décaissement de 492 millions USD, mais sur le terrain, on ne voit rien de ce montant ?
Je vais vous dire que j'aime cette question. D'abord, au niveau du décaissement, c'est-à-dire le taux de réalisation financière, c'est 64%. Cela signifie que 64% de ces 492 millions ont déjà été débloqués à ce jour.
Mais au niveau de réalisation, je pense que les auditeurs veulent savoir. Ce que je suis en train de faire c'est la redevabilité. Nous sommes transparents. Nous voulons dire au peuple ce qui se fait et cela se fait avec combien d'argent.
Aujourd'hui, on n'a que 64%. Vous n'avez qu'à multiplier 64% par les 492 millions USD. Faites la différence entre 492 millions et 70 millions, vous aurez le montant de l'argent qui est sorti. Et le taux de réalisation physique est de 70%. C'est pour la première fois qu'on voit cela dans notre pays. Pourquoi ? Parce que quand l'OVD a fait la soumission des marchés auprès des autres prestataires, certains d'entre-deux, pour avancer et sur l'impulsion du Président Félix Tshisekedi qui voulait voir les travaux avancer vite, ont préfinancé les travaux. Donc, au moment où nous parlons, il n'y a pas surfacturation. L'Etat doit de l'argent à des opérateurs économiques et à des entrepreneurs. Si vous douter, allez au ministère du Budget et aux Finances, et vous verrez qu'il y a des papiers des gens qui ont terminé et sont impayés qui y traînent encore. Nous avons fait 119 écoles à travers le pays. Plus de 75 centres de santé, en moins d'une année.
Le marché de gré à gré ? qui règle une certaine opacité ?
Ce que j'aime bien chez nous au Congo, et c'est une antivaleur que nous devons aussi combattre. Ce que lorsqu'une personne écrit quelque chose sur la toile, même un journaliste de renom comme Thierry Kambundi est incapable de dire : "Je peux vérifier cela, M. Kamerhe est quand même là". Et je suis accessible. Vous avez ici les documents de l'OR et de l'OVD (je vais vous les donner à la fin), et tout cela se trouve en ligne. Et donc, les marchés de gré à gré n'existent pas. Ce sont des marchés qui existaient sous le Président Joseph Kabila. Les écoles, ce sont celles que le ministre Matata avait commencées que nous sommes venus terminer. Pour les unes, elles étaient presque terminées. Pour d'autres, elles les étaient à moitié. Je suis un homme sincère, et d'autres n'avaient jamais connu un début d'exécution. Le grand hôpital de Manono était arrivé presqu'à la fin de sa construction. Et nous n'allons pas dire que c'est à 100% l'œuvre du Président Félix Tshisekedi.
CL :Tout n'est pas 100 jours alors ?
C'est comme cela qu'on construit un pays. Le Président Joseph Kabila a posé sa brique. Le président Félix Tshisekedi aussi a posé la sienne. Mais chacun avec sa touche.
CL : L'accord qui est pris entre le Gouvernement et les entrepreneurs était : Versement de 60% au début des travaux et le versement du solde à la fin de ceux-ci. Aujourd'hui, pourquoi tout est bloqué ?
Aujourd'hui, vous dites 70%, donc pour les 30%, le Gouvernement reconnait ne pas les avoir encore versé encore, parce qu'il attend la fin des travaux, qu'attendent les entrepreneurs pour terminer les travaux ?
Les entrepreneurs sont totalement asphyxiés, ils ont préfinancé les travaux. Il ne faut pas oublier, qu'entre-temps, que nous sommes entré en discussion avec le Fonds monétaire international (FMI). Mais nous étions en discussion depuis longtemps. Il ne faut pas dire qu'un mois après l'arrivée du Gouvernement issu de l'Assemblée nationale, et il faut mettre ici sur le crédit de ce Gouvernement, la réussite des discussions avec le FMI. On avait commencé avec le ministre Henri Yav, et le ministre qui était là à l'époque et d'autres qui sont venus. Chacun a donné le meilleur de lui-même, y compris les ministres du Gouvernement Ilunga. Et donc, il y avait des conditionnalités et quand M. Kamerhe travaillait sous le leadership du Président Félix Tshisekedi, je ne pouvais pas faire deux semaines sans faire le point avec le Représentant résident du FMI. Pour être sûr, pour démontrer qu'il est possible, tout en étant en programme avec le FMI, de privilégier le social. Puisque nous refusons, le Président Tshisekedi et moi-même, nous disons non. Si, pour avoir un programme avec une institution financière internationale, il faut d'abord que les Congolais deviennent encore plus pauvres qu'avant, nous disons non. Voilà pourquoi je m'insurge contre cette gestion où on fait plus attention aux attentes de l'extérieur qu'à celles du peuple congolais. L'inverse devait être justement le reflexe du ministre des Finances, celui de l'Economie, du Premier ministre. Les conditions nous les avons remplies, mais le FMI ne vient pas gérer à votre place. C'est nous qui gérons la République. C'est nous qui définissons nos priorités. C'est nous qui disons que nous savons que nous devons surveiller les agrégats macroéconomiques. Nous avons résolu beaucoup de problèmes. Il n'y a pas eu dérapage.
Mais aujourd'hui 60% des factures ont été payées, … engagés à terminer les travaux. Vous dites qu'ils sont asphyxiés avant la fin des travaux, le ministre des Finances est quand même celui qui devait veiller au respect de l'utilisation des fonds et doit sortir les 40%.
Il ne faut pas non plus trop surcharger le ministre des Finances. C'est le Gouvernement. Il y a ce qu'on appelle la solidarité gouvernementale. Même la plus belle femme ne peut donner que ce qu'elle a. Nous voulons que la définition des priorités des dépenses soit transparente. Et cela se fait au Comité de conjoncture économique chez le Premier ministre. Et désormais, nous allons suivre cela à la loupe. Pour qu'ensemble, nous disions : "Nous avons peu de moyens, que pouvons-nous faire à la fois pour rencontrer les attentes du peuple congolais et ne pas non plus faire sauter le programme avec le FMI, qui va nous rapporter au cours de cette année 1.500.000.000 USD ou un peu plus. Ce que je sais est que le Président de la république, tout en n'étant pas en programme avec le FMI, nous avons obtenu de la Banque mondiale (BM) 1.500.000.000 USD. Nous avons pris de la Banque africaine de développement (BAD), 100 kilomètres sans condition.
Nous aurons aussi du FMI 368 millions USD.
La BM, oui aussi. C'est un engagement ferme de la BM pour aider dans le secteur de la gratuité de l'enseignement primaire. Donc, nous avons reçu de la BAD : 100 kilomètres de voirie pour la ville de Bukavu, les études de faisabilité pour Inga III ; le financement bientôt de 4.800 mégawatts. Est-ce que vous vous rendez compte, en peu de temps ce qu'un homme peut faire. Alors qu'en 1973, quand Inga commence, nous étions à moins de 300 mégawatts. Et en 1982, c'est la dernière fois que le maréchal Mobutu a donné l'impulsion à Inga et nous étions avec un accroissement de 1.600 mégawatts. Mais aujourd'hui, sur un potentiel de 44.000 mégawatts, Félix Tshisekedi, en moins d'une année, va commencer un vaste projet pour ajouter 4.800 mégawatts. Mais, son ambition, est d'aller à 11.000 mégawatts. N'est-ce pas une bonne vision pour la République ? Aujourd'hui, quand il y a des problèmes entre l'Ethiopie et l'Egypte autour du barrage connu comme le plus grand d'Afrique, c'est un barrage de 3.900 mégawatts. Nous devons avoir honte, nous qui avons un potentiel important. Et quand le Président Félix vous dit ça, il faut quand même se dire que dans notre pays, des ambitions commencent à s'afficher. Et c'est cela que nous voulons, un grand Congo qui reconnaît sa place au cœur de l'Afrique, qui va impulser à la fois, et la paix dans la région et le développement. Si le Congo se lève, tous les autres pays vont se lever. Le Rwanda peut devenir le Singapour, le Congo la Chine, l'Angola le Japon, etc.
Nous pouvons ici, autour de cette sous-région, créer des pays où il fera beau vivre. Et personne ne va agresser personne, car chacun aura la prospérité chez lui. C'est ça la solution à l'insécurité. La paix dans l'ensemble de la région.
Thierry Kambundi (Top Congo) : le problème de la RDC n'a jamais été l'ambition. Lorsqu'on lit les discours des précédents dirigeants, ils avaient été toujours aussi ambitieux que les dirigeants actuels. Le problème, c'est comment vous faites les choses. Pourquoi vous n'avez jamais rendu compte à la population ? Pourquoi même la conférence de presse annoncée par la Présidence de la république, lorsqu'il y a eu toute cette polémique autour de la gestion du programme des 100 jours n'a jamais eu lieu ?
Rendre compte au peuple n'est pas nécessairement à travers les conférences de presse. Cela se fait aussi à travers des reportages. Nos journalistes accrédités à la Présidence de la république le font. Mais pour bien rendre compte à la nation, je crois que c'est à travers la Chambre basse, et voilà le travail de l'Assemblée nationale. on a adopté le programme du Premier ministre Ilunga Ilunkamba depuis le 6 septembre. A la place de Jeanine Mabunda, je ne ferais pas de déclaration pour recadrer le Président de la république. J'appellerai le Premier ministre, comme je l'ai fait à l'époque avec Antoine Gizenga., pour lui demander : " Où en êtes-vous ? Où sont les ponts que vous nous avez promis ? Où est l'amélioration de telle ou telle autre situation?" Là, les choses vont marcher.
Thierry Kambundi (Top Congo) :Si je parle redevabilité, c'est pour dire que la seule fois qu'on a entendu le Coordonnateur du programme des 100 jours se lever pour apporter des précisions concernant l'utilisation des fonds alloués à ce programme, c'est lorsque l'ODEP a sorti un programme qui vous a chargé, avant cela, il n'y a rien eu.
Vous allez montrer aux amis de l'ODEP la copie que je vais vous laisser. Quand l'ODEP parle d'attribution de marché de gré à gré, c'est par rapport au montant de 180.000.000 USD que l'entreprise pétrolière Perenco a disponibilisé pour la construction d'un barrage à gaz.
Il a été fait remarquer à cette entreprise comment elle peut tirer le pétrole au Kongo Central et que la population de cette province se retrouve dans la pauvreté et que la cité de Moanda rester dans le noir ?
Perenco a réagi avec une enveloppe de 180.000.000 USd qui servira à la construction d'un barrage qui donnera du courant à Moanda, Boma, Matadi. Une partie de cette électricité va être transportée pour suppléer au déficit au Katanga.
Et ça ce n'est pas un marché de gré à gré. L'entreprise apporte son argent et dit qu'elle va construire un barrage, nous allons dire non ? Nous sommes dans les modalités pour faire aboutir ce projet.
Thierry Kambundi (Top Congo) : Voyez-vous les embouteillages qui font souffrir les populations de Masina, Debonhomme, Mokali, Pascal ? Les Kinois souffrent suite aux travaux des sauts-de-mouton où il y a des chantiers en arrêt ?
Pour faire passer l'ancien Boulevard Lumumba à huit bandes, on a attendu trois ans et démi. L'inauguration finale des sauts-de-mouton était prévue pour le 25 décembre. Mais le dernier paiement pour l'OR et l'OVD datent du mois de septembre, à la suite de la programmation que la Premier ministre avait faite. Le montant total est de 8.000.000 USD ; 5.000.000 USD pour l'OR, sur lequel on a défalqué 1.000.000 USD pour sauver Gramalic de l'érosion. 3.000.000 USD pour l'OVD. Les besoins affichés par l'OR et l'OVD étaient respectivement autour de 26.000.000 USD et 20.000.000 USD. Ils ont fait ce qu'ils devaient faire et je le félicite.
Aujourd'hui, le saut-de-mouton de Kinsuka est terminé. Il sera inauguré le 30 janvier.
Quand vous passez sur Socimat, au Rond-Point Mandela, vous verrez les travaux se font. A Debonhomme, les travaux sont même très avancés. C'est vers le 5 février que sera placée la dernière rampe. Pourvu que les finances suivent aussi. Il faut savoir que le béton pour les sauts-de-mouton sèche après 45 jours.
Dans le cadre du programme des 100 jours, nous avons prévu la commande des bus, qui vont venir pour renforcer Transco.
Vous avez beau construire des routes, les gens de Masina marchent à pied, même en l'absence d'embouteillage. Est-ce qu'on a déjà acheté des bus pour la population pour dire qu'elle souffre d'embouteillage ? Je pensais que vous alliez me demander : " Qu'attendez-vous pour acheter des bus, des trains urbains,… pour la population. Voilà ce qu'on attendait de nous.
Il faut aimer son pays, quand il y a un changement, il faut le saluer. On n'a jamais vu ça dans ce pays. Un président qui vient, sans gouvernement et faire ce qu'il est en train de faire. (...) (A suivre)
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