Nonobstant tout ce qui peut être dit et commenté de diverses manières et de tout côté, il est une constance indiscutable et factuelle. Le Géant minier de la belle époque, devenu colosse aux pieds d’argile s’est au cours des dix dernières années refait une santé de «cuivre» pour redevenir à grands pas un acteur majeur et maître de son destin. Une démarche volontariste et porteuse que je peux résumer comme l’a si bien illustré un confrère par un seul mot rempli de tous sens : la «Remontada» de la Gécamines.

Car une chose est vraie : sous Yuma, la Gécamines est plus viable qu’avant lui. Les résultats et les faits parlent d’eux-mêmes.

1. Le Rapport de la Banque Mondiale ne parle plus de sa privatisation totale pour la réduire à une société gérant un portefeuille comme en 2010, mais soutient plutôt sa démarche de renégocier les contrats miniers.

2. La Gécamines s’est refait un portefeuille minier viable qu’elle n’avait plus.

3. La Gécamines a gagné tous les litiges en arbitrage local et international.

4. La Gécamines paie ses travailleurs entre le 12-15 de chaque mois alors qu’à l’arrivée de Yuma elle avait 43 mois d’arriérés de salaires.

5. La Gécamines a prêté l’argent à la Miba et des avances sur fiscalité à l’État sans tomber en faillite comme le fut la Miba.

6. La Gécamines a renégocié certains partenariats en équilibrant sa participation et en obtenant le paiement des pénalités.

7. La Gécamines a certifié aujourd’hui certaines de ses réserves alors que tous les ingénieurs l’ayant dirigée ne l’avaient pas réussi depuis les années 1990 comme le démontrent les mémoires de l’ancien Premier Ministre Mabi Mulumba.

8. En 2018, la Gécamines a dégagé un bénéfice de plus de 140 millions de dollars.

9. De 2011 à ce jour, elle a payé plus de 860 millions de dollars en salaires à plus de 8.000 employés et indemnités de retraite bien qu’elle ne produise pas.

10. Elle s’est dotée d’une usine d’extraction par solvant alors que le projet date de la gestion de Billy Rautenbach sous Mzee LDK.

11. Elle a investi cette année plus de 3 millions de dollars dans la certification de ses réserves et se construit un immeuble qui abritera bientôt la Direction des partenariats sur fonds propres, etc.

12. L’équipe de Yuma a obtenu un effacement de plus de 6 milliards de dollars américains chez KCC, récupéré un gisement de près de 2 millions de tonnes de Cuivre et plus de 300 tonnes de Cobalt, obtenu plus de pouvoir de contrôle de la gestion chez KCC.

13. Boss Mining a effacé une dette de 1.2 milliard de dollars américains et augmenté sa participation de 30 à 49% dans la JV.

14. Gécamines a récupéré STL de GTL (Groupe Forrest, etc.) et obtenu la réparation de l’usine sabotée par le Groupe Forrest au coût de 10 millions de dollars américains ou plus.

15. L’équipe Yuma lance bientôt la renégociation du contrat TFM, correction des erreurs commises par des ingénieurs sous Ingele chez TFM, etc.

La faible production dont la relance a traîné mais pourra s’intensifier avec la relance de STL et Shituru ne doit pas nous faire oublier que sans dividendes d’un partenariat jusqu’en 2018 ni production, l’équipe de Yuma créé de l’argent pour résoudre des obligations sociales de la Gécamines et a donné à la Gécamines une position qui la fait envier de tous aujourd’hui.

Nous devons plaider pour plus de bonne gouvernance de la part de l’actionnaire unique (État) sans oublier les réalisations positives de l’équipe Yuma sans laquelle nous ne parlerions depuis 2011 de la Gécamines portefeuille comme Sokimo, Salima, Sominki, CongoEtain, Kisenge-Manganèse.

N’oublions pas que, quand le pays est attaqué et certaines parties insécurisées, ce sont nos sociétés minières qui paient la facture. Depuis la chute de la Miba, c’est la Gécamines qui doit avoir payé pour que le pays ne soit pas balkanisé.

L’équipe de Yuma avait remplacé celle de SOFRECO engagée par la Banque Mondiale et dont le bilan avait poussé la BM à demander à la RDC de liquider la Gécamines, la privatiser totalement parce qu’elle ne va plus se relever. En 2016, la BM a compris que ce sont les partenaires privés qui sont le problème de la Gécamines et non ce que nous disons sans connaître la vérité de l’intérieur et sans accéder à certains documents mais en nous fiant aux rumeurs. C’est le même rapport de la BM qui encourage la révision du Code minier en 2016.

Je l’ai lu.

Soyons plus objectifs et complets dans nos appréciations et positions en laissant aux autres exprimer leurs points de vue même s’ils sont contre nos convictions.

Il sied de souligner que la démarche audacieuse et novatrice de Yuma et de la Gécamines peut susciter des émules et faire tache d’huile au pays et se propager aux confins du continent.

Que désormais les pays africains puissent devenir maîtres de leurs mines et avoir leur destin en main, cela dérange et met en branle tout un système de prédation, d’infantilisation et d’inféodation.

Les enjeux vont bien au-delà de la RDC et du continent. Inéluctablement les équilibres vont être bouleversés de plus en plus. Des contrats et des partenariats vont être revisités et peu sont enclins à accepter ce changement de paradigme. Ils souhaitent avec la complicité des nationaux, perpétuer l’arbitraire en muselant l’architecte de cette ère nouvelle pour les mines du Congo et de l’Afrique.

L’enjeu est de taille. Ne nous trompons pas de cible ni d’objectif.

Voilà ma contribution au débat.

Merci.

BEN Barack,Journaliste minier et d’investigations

LIENS COMMERCIAUX

[VIDEOS][carouselslide][animated][20]

[Musique][vertical][animated][30]

 
Top