Il fait flèche de tout bois. Cet homme dont la tête est aujourd’hui mise à prix devrait, dorénavant, faire face à plusieurs fronts, à la fois. Hier, en effet, des anciens détenus réclament justice. Ils ont, pour ce faire, porté plainte contre Kalev Mutond, l’ancien patron de l’ANR. Ils promettent ainsi d’aller jusqu’à saisir des juridictions internationales au cas où ils n’obtenaient pas gain de cause devant la justice congolaise.

Parallèlement, des supputations, allégations plus ou moins sulfureuses partent dans toutes les directions autour de la détention, par le même ancien Administrateur général de l’Agence nationale de renseignement, d’un passeport diplomatique. Là où le Secrétaire général de l’UDPS voit Kalev Mutond sur les traces du Chef de l’Etat, Félix Tshisekedi, dans ses voyages à l’étranger en train d’espionner ses moindres faits et gestes sans qu’il ne précise au profit de qui, d’autres le retrouvent, par contre, à Entebbe, en Ouganda, complotant avec des anciens rebelles du M23 en vue d’engager des actions de déstabilisation de son propre pays.

Les détracteurs de l’ancien flic en chef lui reprochent notamment, de détenir un passeport diplomatique, en violation des règles d’attribution de ce document destiné aux officiels clairement identifiés.

Pourtant, des sources concordantes confirment la régularité de l’octroi du petit carnet rouge à l’ex-AG de l’ANR. Elles affirment qu’effectivement, le Primature en aurait fait la demande auprès de la Ministre d’Etat, Ministre des Affaires Etrangères qui, après avis favorable de l’Agence Nationale de Renseignement, a autorisé l’attribution du passeport diplomatique à M. Kalev. La Ministre Ntumba Nzeza qui, soit dit en passant, est, elle-même, membre influente de l’UDPS.

Kalev serait-il membre du cabinet du Premier Ministre où il exercerait les charges de Conseiller politique ?

A ce sujet, indique-t-on, il n’y a aucune liste disponible de membres du Cabinet du Premier Ministre. En effet, à l’instar de tous les ministères, la Primature n’a pas encore formalisé les nominations de son personnel politique. La démarche restant suspendue à la signature, par le Chef de l’Etat, Félix Antoine Tshisekedi, de l’Ordonnance portant organisation et fonctionnement des cabinets ministériels.

Mais, quant à savoir à quoi aurait servi le passeport diplomatique en question, cela relève de la diplomatie secrète, l’une des armes d’usage courant de tous les régimes à travers le monde.

Un ancien diplomate, ayant requis l’anonymat, note qu’en réalité : «on ne quitte jamais les services de renseignement. L’Etat utilise toujours les compétences de ses anciens agents officiellement mis à la retraite ou prétendument démissionnaires. D’où, affirmer que M. Kalev représente aujourd’hui un danger pour le Président de la République, c’est peut-être oublier que le Conseiller spécial de ce dernier avait été nommé à la DGM par son prédécesseur. Et que le numéro 1 actuel de l’ANR est l’ancien adjoint de M. Kalev».

Alors, l’ « affaire Kalev », est-ce un simple feu de paille ? Pas si sûr surtout dans un environnement politique fait de méfiance où la désinformation et la manipulation tiennent le haut du pavé, il y a lieu de craindre qu’elle ne dégénère en conflit de nature à ouvrir les alvéoles du barillet des règlements des comptes.

Sans compter, évidemment, les conséquences imprévisibles, si jamais, comme il l’avait déjà dit, lui-même, dans un communiqué récent, cet ancien responsable des renseignements qui sait tout sur tout le monde, décidait, à son corps défendant, d’éventrer, tôt ou tard, le boa.


La Prospérité
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