Mercredi 12 février dernier en ville de Bukavu, les gouverneurs du Nord et du Sud-Kivu ainsi qu’une équipe d’experts et partenaires du gouvernement congolais, dont la MONUSCO, ont tablé sur la nécessité de conjuguer des efforts pour pousser les animateurs des milices nationales à déposer les armes, à se rendre et à reprendre leur vie dans la société.

Il s’est agi ainsi de la toute première réunion essentiellement du comité de pilotage de cette commission interprovinciale d’appui au processus de sensibilisation, désarmement, démobilisation et réinsertion communautaire (DDRC).

Initié par le chef de l’État Félix Tshisekedi, ce programme vise à réduire les risques des violences armées et assurer la sécurité par le désarmement, la démobilisation et la réintégration d’une estimation de 50.000 ex-combattants d’ici juin 2023; promouvoir la cohabitation sociale et la paix par une sensibilisation intégrée et globale des ex-combattants ainsi que les communautés d’accueil à une vie sociale paisible. Il s’agit aussi de consolider la stabilité de l’Etat et de la sous-région par le développement des synergies dans le contrôle des mouvements transfrontaliers des personnes armées et des armes, etc.
C’est dans cette droite ligne que Carly Nzanzu Kasivita et Théo Kasi ont pensé à présenter aux membres l’état d’avancement de la mise en place de ce projet mais aussi familiariser les acteurs engagés dans cette campagne aux principaux instruments de gouvernance stratégique et opérationnelle. Bien plus également, présenter les projets pilotes conjoints MONUSCO-CIAP(Commission Interprovinciale d’appui au processus) /DDRC en cours d’élaboration; échanger sur les perspectives de mobilisation autour de ce projet ainsi que la suite de son déploiement.

« Il était question pour nous de tracer d’abord la politique générale de la commission sur le désarment, démobilisation, réinsertion communautaire. Il était aussi question de choisir quelques projets pilotes qui ne visent qu’une seule chose, sensibiliser les combattants qui ont choisi d’œuvrer dans les groupes armés, d’abandonner ce chemin là et de revenir dans la vie civile. Aujourd’hui, le Nord et le Sud-Kivu sont confrontés au problème d’insécurité suite à l’activisme des groupes armés. Il est question pour nous de faire le mécanisme pour démobiliser ces personnes, les réinsérer dans les communautés », a indiqué Théo Ngwabidje Kasi, gouverneur du Sud-Kivu avant d’être rejoint par son homologue du Nord-Kivu.

Carly Nzanzu Kasivita exhorte les mouvements rebelles à permettre le développement du Congo et à participer à sa pacification longtemps négociée.

« Nous voudrions bien que les groupes armés puissent laisser le temps à l’État congolais de travailler sur le développement de ce pays. Que les enfants de la République comprennent qu’on est en train de gâcher le temps inutilement et l’avenir ne pourra pas nous le pardonner », dit-il.

Quand Jeanine Mabunda s’y mêle

Et la présidente de la chambre basse du parlement attend apporter sa contribution à la situation sécuritaire dans les provinces en conflits à l’Est du pays. En tant que première des représentants du peuple, Jeanine Mabunda est sensée faciliter un plaidoyer soutenu auprès de la haute hiérarchie du pays afin que le processus de pacification soit accéléré.

La speaker du parlement congolais est ainsi annoncée en mission officielle au Nord-Kivu en vue de s’empreigner de conditions de vie des compatriotes victimes des atrocités des groupes armés. Une délégation d’avance composée de députés nationaux et quelques membres de son cabinet séjourne déjà à Goma pour cette fin.

« Nous sommes essentiellement revenus pour préparer l’arrivée d’une deuxième personnalité de notre pays, la présidente de l’Assemblée nationale. Dans quelques jours, elle va arriver, et nous sommes là pour essayer d’annoncer déjà et préparer les différentes couches. La présence de la présidente va essentiellement tourner autour de la situation sécuritaire, elle va aussi venir vivre ce que la population vit, c’est donc davantage un plaidoyer le plus fort par rapport à tout ce que nous traversons », a estimé le député Paul Muhindo Vahumawa, membre de l’équipe qui, par la suite, s’est plaint de la tournure des événements en région de Béni malgré tous les efforts mis en oeuvre par la République.

« Tant qu’on continuera de tuer des civils, aucune personne ne saura qu’on est en train de travailler », dit-il.

Toujours déterminée et optimiste

En plus des efforts consentis par les autorités politiques, l’armée promet également verser de sa sueur et de son sang pour libérer le territoire national des mains de l’envahisseur. Malgré la stratégie ennemie, les FARDC engagées dans les opérations Sokola 1 se veulent toujours optimistes et déterminées à aller jusqu’au bout.

Mais, ce que le commandant secteur opérationnel grand Nord sollicite, c’est la collaboration entre les FARDC et la population, seule armée puissante pour le retour de la paix dans la zone.

« Il reste des résidus ADF qui sont en train de commettre des tueries, des actes de terrorismes. Notre armée est en train de s’impliquer jusqu’à arriver au bout, réduire la capacité de nuisance de ces ADF. Pour le moment, on a pas un front physique comme tel, l’ennemi s’est dispersé, nous sommes vraiment engagés à faire notre travail. Nous ne pouvons pas fuir notre territoire, nous devons toujours combattre pour mettre fin à l’ennemi », promet le général Jacques Nduru Chaligonza.

Toutefois, l’officier militaire condamne l’agissement de certains fils du pays qui ont pactisé avec l’ennemi. D’ailleurs, sur la même lancée, au moins 21 personnes ont été interpellées ce vendredi 14 février au cours d’une opération de bouclage initiée par la police tôt le matin au quartier Ngongolio de la commune de Mulekera en ville de Béni. Parmi ceux qui ont été arrêtés, on compte 16 hommes. De nombreux outils de guerre ont été découverts dans les domiciles des personnes concernées, ce qui inquiètent les services qui demandent à la population de participer à sa propre sécurité.

Le général Jacques Nduru appellent les jeunes à un engagement patriotique.

« Parfois, il y a des brebis galeuses qui collaborent avec l’ennemi, qu’ils cessent parce que la majorité des enfants qu’on a arrêtés, ce sont des enfants du terroir qui sont en train de collaborer avec l’ennemi », exhorte le général d’armée

Charles M. Bin Kisatiro, correspondant à Beni
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