Il y a environ 20 ans, j’en voulais beaucoup aux Rwandais. Comme la grande majorité de mes compatriotes congolais, je vouais une haine tenace à ce peuple frère, en raison de la guerre que le régime de Paul Kagame avait imposée au peuple congolais. Pendant des années, je me suis posé les mêmes questions : Pourquoi ces Rwandais ont-ils envahi notre pays ? Pourquoi tuent-ils gratuitement nos compatriotes ? Qu’avons-nous fait pour mériter ça ?



Dans ma tête, les choses étaient très claires : les Rwandais, surtout les Tutsis, étaient l’incarnation du mal absolu sur terre. J’étais loin de savoir que Kagame et son régime ne représentaient pas tous les Rwandais, et encore moins tous les Tutsis. J’étais loin de savoir que des centaines de milliers, voire des millions de Rwandais (Hutus, Tutsis et Twas) vivaient dans la terreur dans leur propre pays. En fait, j’étais juste un pauvre ignorant aveuglé par la colère, l’esprit pollué par le démon de la haine.






Il y a environ 20 ans, j’en voulais beaucoup aux Rwandais. Comme la grande majorité de mes compatriotes congolais, je vouais une haine tenace à ce peuple frère, en raison de la guerre que le régime de Paul Kagame avait imposée au peuple congolais. Pendant des années, je me suis posé les mêmes questions : Pourquoi ces Rwandais ont-ils envahi notre pays ? Pourquoi tuent-ils gratuitement nos compatriotes ? Qu’avons-nous fait pour mériter ça ?

Dans ma tête, les choses étaient très claires : les Rwandais, surtout les Tutsis, étaient l’incarnation du mal absolu sur terre. J’étais loin de savoir que Kagame et son régime ne représentaient pas tous les Rwandais, et encore moins tous les Tutsis. J’étais loin de savoir que des centaines de milliers, voire des millions de Rwandais (Hutus, Tutsis et Twas) vivaient dans la terreur dans leur propre pays. En fait, j’étais juste un pauvre ignorant aveuglé par la colère, l’esprit pollué par le démon de la haine.

En travaillant sur la région des Grands Lacs, j’ai vite réalisé que les choses étaient beaucoup plus complexes que je le pensais. J’ai surtout compris que les Congolais étaient dans la même galère que leurs frères du Rwanda. À la publication de mon premier livre (Le Canada dans les guerres en Afrique centrale : Génocide et pillage des richesses du Congo par le Rwanda interposé, 2012), je pouvais m’attendre à tout, sauf à l’accueil chaleureux que ceux-ci ont réservé à mon travail. Le soutien a été massif, et depuis, j’entretiens de très bonnes relations avec de nombreux Rwandais. Je reçois des messages de soutien des Rwandais provenant de partout, y compris de Kigali.









Il y a quelques années, un Rwandais me fit parvenir un message alors qu’il était en prison; son nom : Kizito Mihigo. À l’époque, je ne le connaissais pas vraiment, mais son histoire m’avait beaucoup interpellé. Nous avons gardé contact. Sans en dire plus, une chose est certaine : Kizito était un homme d’une grande probité morale et intellectuelle. Apôtre de la réconciliation entre Rwandais, il avait aussi milité pour la réconciliation entre Congolais et Rwandais. Un vrai chantre du Très Haut. Un Tutsi rescapé du génocide qui avait choisi la vérité, la justice et la paix des cœurs dans son pays et dans la région en lieu et place du mensonge et de l’arbitraire de Kagame. Kizito avait compris. Voilà pourquoi il avait pris fait et cause pour les faibles et les damnés du Rwanda que sont les Hutus. Voilà pourquoi il était devenu la « bête noire » du régime de Kigali. Régime qui n’a pas hésité à lui ôter la vie, comme à ses habitudes.

Le Rwanda pleure un fils, et le Congo pleure un frère. « Merci de penser à moi durant ces moments difficiles », tel est le message que Kizoto me fit parvenir alors qu’il était en prison en 2016. Adieu frère, kende malamu ndeko. À jamais dans nos cœurs. Sache que je remplirai ma part du contrat. Le combat pour la vérité, pour la dignité des Rwandais et des Congolais pour lesquels tu t'es battu continue...

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