Un mot ne fait pas carrière par hasard. Celui d’antivaleur a été mis sur le marché du vocabulaire politique par les dirigeants congolais. L’idéal pour le peuple est que l’actuel régime engage efficacement le combat contre ce fléau qui mine la République Démocratique du Congo. Ce, par des actions concrètes qui garantissent le mieux le bien-être de tous.

Une réflexion est le plus souvent soumise aux servitudes de l’actualité. Celle-ci s’inscrit dans cet esprit. Aussi, la mise en orbite de la notion d’antivaleurs en RDC doit interpeller le peuple congolais qui semble s’accoutumer à l’ignominie de sa pratique.

Arrosées par le silence complice de la classe politique, les antivaleurs poussent comme des champignons mettant en mal l’éthique qui devrait s’actualiser chaque jour par la mobilisation des forces intellectuelles et morales, pour faire advenir une société plus juste et plus équitable.

Les valeurs séculaires de la dignité humaine en RDC ont tout bonnement vidé la place, laissant le champs libre d’une part aux antivaleurs qui ont pour noms corruption, cupidité, vol, mensonge, prime à la médiocrité, arrivisme, idolâtrie, tribalisme, régionalisme, clanisme et népotisme, et d’autre part au règne des troubadours et des encenseurs.

Les adeptes de ces antivaleurs ont banalisé, discrédité et dépouillé par touches habilement orchestrées les références spirituelles et historiques du peuple congolais. Les vertus du travail et le goût de la sueur se sont aplatis à jamais devant le rouleau compresseur de l’argent facile. Les citoyens ne sont plus départagés par le mérite et par la compétence mais plutôt par la médiocrité des appartenances égoïstes et tribales.

Quand le vice a simplement pris la place de la vertu, la République est en perdition. Des comportements, somme toute à mille lieues de l’éthique publique, jadis sévèrement réprimés, sont aujourd’hui approuvés par un silence assourdissant.

Cet Etat spolié de sa neutralité, par le jeu des appartenances tribales et politico- politiciennes, ouvre la porte à l’inceste politique qui tue la décence, au viol des consciences et surtout à l’impunité qui enlève toute crédibilité à la Justice pour les parias déboussolés car inégalement traités. Les Congolais, qui portent ces antivaleurs en banderole, échappent allègrement aux foudres de la Justice.

RESTAURER L’ETAT DE DROIT

Dès lors, restaurer l’Etat de droit ne peut se résumer à un simple label habilement étudié pour asseoir une opinion. Il doit plutôt recouvrir deux réalités : c’est d’abord une valeur, un idéal, voire l’idéologie dominante de la société congolaise.

Il est triste de constater à quel point les privilégiés s’en donnent à cœur joie à siphonner les immenses richesses naturelles du pays. Une curieuse manière de gérer la cité. Ils font désormais partie des intouchables de la République. Leurs fastes n’émeuvent plus personne, outre mesure. La RDC est devenue le lieu d’expérimentation des vices les plus fous.
Félix Antoine Tshisekedi Tshilombo, en sa qualité de chef de l’Etat, doit se soucier de faire transiter l’être humain, le Congolais, vers sa pleine citoyenneté par l’éducation aux vertus et aux principes de la République. Il est attendu au tournant pour cette promesse faite au peuple congolais qui saura le lui rappeler, à la fin de son mandat, s’il ne tient point parole. Il sera jugé sur ses actes.

« Nous voulons le changement. Nous voulons la rupture. On doit arrêter la continuité, et nous sommes là pour le changement qualitatif de notre population sur tous les plans (…) Nous allons lutter contre les antivaleurs qui minent notre pays aujourd’hui. Et, pour lutter contre ça, il n’y a pas d’autres secrets que de restaurer l’Etat de droit avec toutes ses fonctions régaliennes(…) Nous allons puiser dans l’exemple de Jésus Christ. Nous serons au service du peule et tous les flatteurs seront mis à l’écart. Nous ne serons pas là pour inaugurer, mais pour construire », avait déclaré Vital Kamerhe, son directeur de cabinet, alors directeur de sa campagne pour l’élection présidentielle, dans une interview accordée à Actualité.cd.

« LE PEUPLE D’ABORD »

La RDC plie sous le poids des antivaleurs. Félix Antoine Tshisekedi Tshilombo doit donc impulser une politique audacieuse en faisant partager une nouvelle vision de la société, guidé par le seul désir de voir naître un Etat où l’intérêt général, en tant que finalité ultime de l’action publique, pourra primer sur tout intérêt privé ou catégoriel.

L’éthique de société exige aujourd’hui que tout ce qui se fait et se décide, devrait se faire et se décider par, pour et avec les Congolais : « Le peuple d’abord », dixit son défunt père Etienne Tshisekedi Wa Mulumba. Autrement, c’est un péché politique. C’est ce péché commis par les autorités politiques de la « Kabilie » en ne répartissant pas de façon méritante la richesse du pays à ses dignes fils, en prenant le soin de laisser la majeure partie de la population au bord de la route.

La politique peut et doit être le fief de la vérité, de l’éthique, de la responsabilité et du sacerdoce pour le grand bien du peuple. De façon permanente, tout Congolais, amoureux de son pays, doit dénoncer les comportements indignes des hommes politiques, tapis dans l’ombre de la gabegie, de la corruption, de la cupidité, du vol, du mensonge… au mépris du peuple souverain.

Par ailleurs, la classe politique congolaise devrait se sentir interpellée par la profusion de ces antivaleurs qui ne cessent de corrompre les Congolais plongés dans un profond misérabilisme. Continuité ou changement ? Félix Antoine Tshisekedi Tshilombo a du pain sur la planche. Un an après son investiture, il est grand temps de mettre les bouchées doubles. Si l’image du pays en dépend, la réputation et la crédibilité de sa présidence sont en jeu.

Robert Kongo, correspondant en France
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