La construction du port en eaux profondes de Banana, sur la côte de l’Océan Atlantique, pour le compte de la République Démocratique du Congo, va connaître un retard d’au mois 18 mois, voire plus. Alors que le contrat conclu le 23 mars 2018, sous l’ancien régime, entre le gouvernement congolais et la firme Dubaï Ports World, basée en Arabie Saoudite (DPW), pour les études de faisabilité et la réalisation effective des travaux devait expirer le 23 mars 2020, il a été reconduit pour 18 mois, à l’initiative unilatérale de trois ministres, et à l’insu du Président de la République, Félix Antoine Tshisekedi.

Dès son arrivée au pouvoir pourtant, le nouveau Chef de l’Etat, qui a fait de la construction du port en eaux profondes de Banana le préalable incontournable avant l’aménagement du pont route-rail entre Kinshasa et Brazzaville, était mécontent des clauses de ce contrat, lesquelles n’étaient nullement à l’avantage de la RDC. C’est ainsi qu’il avait instruit son Conseiller spécial chargé des Infrastructures, Alexandre Kayembe de piloter les négociations de révision des termes de référence dudit contrat.











Placée dos au mur à l’expiration inévitable du contrat au 23 mars 2023, la firme Dubaï Ports World n’avait d’autre alternative que de s’incliner devant l’exigence de la partie congolaise et de revenir à la table des négociations. Et pendant que la Présidence de la République attendait la conclusion d’un nouveau contrat, nettement avantageux pour le pays, une surprise de taille était au rendez-vous, à savoir la conclusion par trois membres du gouvernement, notamment le vice-premier ministre et ministre du Budget, Jean-Baudouin Mayo, les ministres José Sele des Finances (FCC) et Clément Kwete du Portefeuille (FCC), d’un avenant de 18 mois, lequel replace la RDC dans les conditions du contrat conclu le 23 mars 2018.

Ce coup fourré – on ne peut l’appeler autrement – accorde ainsi à Dubaï Ports World un nouveau délai de grâce qui a pour conséquence logique la mise entre parenthèses, pour presque deux ans, des travaux de constructions du port en eaux profondes de Banana, dont personne n’ignore l’importance stratégique pour la RDC au plan du commerce international. Il s’agit là d’un coup dur pour le pays en général et la province du Kongo Central en particulier, qui fondent beaucoup d’espoirs sur le port en eaux profondes de Banana pour booster la circulation des biens entre la RDC et l’extérieur. Avec cet ouvrage en effet, notre pays pourrait se positionner comme une des plaques tournantes des opérations d’import-export non seulement entre le Nord et le Sud du continent mais aussi entre l’Europe et l’Afrique centrale et australe.

Cette énième bavure ministérielle rappelle à l’opinion nationale des cas à répétition de dysfonctionnement du gouvernement, tel celui qui vient d’emporter l’ancien vice-premier ministre et ministre de la Justice, Célestin Tunda, ou encore celui qui a failli coûter son poste au ministre du Portefeuille, à qui le Chef de l’Etat a donné dernièrement un ultimatum de 48 heures pour exécuter ses ordonnances portant nominations des mandataires dans quelques entreprises et services publics.

Il faudrait que cesse cette manie de la prise d’initiatives individuelles par des membres du gouvernement pour des intérêts autres que ceux de la communauté nationale. 60 ans après son indépendance, la République Démocratique du Congo est un des rares pays d’Afrique à s’être enfoncée dans le sous-développement, par la faute de ses propres fils et filles. Au lieu de continuer d’afficher des comportements antipatriotiques, les membres du gouvernement devraient, sous la direction d’un Président entièrement voué à la cause de son peuple, montrer la voie du changement, en vue de permettre à plus de 80 millions de Congolaises et Congolais de rattraper le temps perdu. Ne pas prendre conscience de l’exercice des charges publiques au profit de la multitude est à condamner sans réserve.

Kimp
Le Phare
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