La manifestation   interdite contre le très contesté président de la Commission électorale(CENI) arassemblé plusieurs milliers de personnes à Kinshasa ce lundi. Des poids lourds politiques de la coalition Lamuka ,seul Jean-Pierrese trouvait aux côtés  des manifestants .


« Mobilisation pacifique » : le mot d’ordre des leaders de la plateforme d’opposition Lamuka a été suivi à la lettre lundi 13 juillet pour protester contre le nouveau président de la Commission électorale (CENI), Ronsard Malonda. La bataille pour la présidence de la centrale électorale est un enjeu crucial pour la crédibilité et la transparence des élections générales de 2023. Et la désignation de Ronsard Malonda, soutenu par le FCC à l’Assemblée nationale, est vécue par l’opposition comme une « prime à la fraude électorale » et une mainmise des pro-Kabila sur l’organisation du prochain scrutin. Pour ces raisons, l’opposition, mais aussi l’UDPS, le parti présidentiel de Félix Tshisekedi qui gouvernement pourtant en coalition avec le FCC, sont vent debout contre l’arrivée de Rosard Malonda à la tête de la CENI.

Desrassemblementsdispersésparlapolice

Jeudi dernier, l’UDPS était descendue dans la rue pour contester le futur patron de la Commission électorale, qui avait pourtant déclaré leur champion vainqueur de la présidentielle de 2018. La contestation avait tourné à l’affrontement, provoquant une répression féroce des forces de sécurité. Le bilan officiel était de 5 morts côté manifestants et 20 blessés du côté de la police. Comme celle de l’UDPS, la manifestation de Lamuka de ce lundi avait été interdite par les autorités congolaises, le pays étant toujours placé en état d’urgence sanitaire.

La plupart des rassemblements ont été dispersés par la police à Bukavu, Kananga, Bandundu-ville, Kindu ou Kinshasa. Dans la capitale congolaise, la population a répondu massivement à l’appel de Lamuka, malgré l’interdiction et la pluie. Plusieurs milliers de manifestants ont investi le boulevard Lumumba jusqu’à Limete, où les forces de l’ordre ont dispersé la foule avec des gaz lacrymogènes.





Bembadanslalumière

A Kinshasa, la seule tête d’affiche politique à marcher avec les manifestants était le leader du MLC, Jean-Pierre Bemba. Très discret ces derniers temps, occupé à réorganiser son parti après 10 ans passés dans les geôles de CPI, le patron du MLC a fait une sortie très remarquée aux côtés des opposants au président de la CENI après plusieurs mois de diète médiatique. Jean-Pierre Bemba s’est déclaré « très satisfait » de cette mobilisation populaire « pacifique ». « Unis et déterminés nous ferons basculer les décisions pernicieuses et arbitraires à l’encontre de la volonté du peuple » a estimé le patron du MLC sur son compte Twitter.

Jean-Pierre Bemba est d’autant plus satisfait qu’il était le seul leader de Lamuka à la tête de la manifestation. Martin Fayulu est toujours coincé aux Etats-unis depuis plusieurs mois à cause de l’épidémie de Coronavirus, et Moïse Katumbi a décidé d’annuler la marche dans son fief de Lubumbashi. Médiatiquement, seul Jean-Pierre Bemba a pris la lumière ce lundi et effectue un retour gagnant sur la scène politique, alors que beaucoup se posait des questions sur sa véritable volonté de retourner au combat politique. Si sa participation aux prochaines élections de 2023 reste toujours compromise après sa condamnation par la CPI, le leader du MLC a démontré ce lundi qu’il fallait toujours compter sur lui et que sa capacité de mobilisation restait intacte.

Katumbirecule

Des questions se posent enfin sur l’attitude de Moïse Katumbi. Son renoncement à l’organisation de la marche pacifique de Lubumbashi aurait été motivé par des craintes d’infiltration et d’une sanglante répression. La Fondation katangaise aurait prévenu le président d’Ensemble pour la République que des éléments prévoyaient de prendre part à la marche « pour perpétrer un massacre ». « Je suis un leader, on n’a pas besoin de morts dans notre pays » a expliqué Moïse Katumbi dans un point presse. Pourtant, certains doutent de la justification avancée par le patron d’Ensemble et critiquent son manque de courage. Une attaque balayée par Katumbi : « Je n’ai pas peur de la mort, mais j’ai peur de faire tuer les autres ». En politique, où tout est question de symboles, la reculade de Moïse Katumbi questionne.

Christophe RIGAUD – Afrikarabia
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