« Notre combat sera celui de vous apporter la paix, une paix définitive, une paix nécessaire pour la stabilité de notre pays. Et cette paix croyez-moi, je suis prêt à mourir pour qu’elle soit une réalité”. Ces mots sont ceux du président de la République démocratique du Congo, Félix Antoine Tshisekedi lors d’un rassemblement public à Bukavu, dans le Sud-Kivu, le 7 octobre 2019.

Ce jour-là, il avait donc annoncé devant les habitants du Sud-Kivu, venus de tous les coins de la province, qu’il était “prêt à mourir” pour que l’Est du Congo, en proie à l’insécurité due à la présence des groupes armés depuis plusieurs années, puisse recouvrer la paix.
Un an plus tard, alors que Félix Tshisekedi est de retour dans l’Est de la RDC, la promesse, applaudie par les populations du Sud-Kivu et des provinces touchées par l’insécurité, est demeurée sans effets.
À l’instar de Zozo Sakali, responsable de la société civile dans la ville de Bukavu, de nombreux défenseurs des droits de l’Homme dénoncent l’insécurité dans les 20 quartiers de la ville où des corps sans vie sont trop souvent découverts, mais aussi les attaques contre des civils sans défense, les braquages et l’insécurité dont sont victimes les pêcheurs sur le lac Kivu. Toujours selon Zozo Sakali, le chef de l’État devrait “s’activer” pour concrétiser sa promesse et mettre les moyens nécessaires à la disposition de l’armée et de la police pour sécuriser Bukavu et le Sud-Kivu.

Tueries en série

Dans cette province, entre le 1er février et le 31 août 2020, 171 meurtres et 277 enlèvements ont été perpétrés par des hommes armés dans les territoires de Kabare, Walungu, Shabunda, Uvira, Fizi, Mwenga, Idjwi, Kalehe et en ville de Bukavu, selon un rapport publié par la Synergie des Associations des Jeunes pour l’Éducation Civique Electorale et la Promotion des Droits de l’Homme (SAJECEK).

D’après Robert Njangala, coordonnateur du SAJECEK, “une année après le passage du chef de l’État, malgré un discours prometteur, on ne sent pas une implication forte de notre armée ni du président de la République pour résoudre les problèmes liés à l’insécurité au Sud-Kivu. Si on parle de ce qui se passe sur les hauts plateaux de Minembwe, ce sont les groupes armés nationaux et étrangers qui tuent des civils et incendient des villages entiers. Cela montre à suffisance que l’insécurité est en train de prendre une allure inquiétante. On ne perçoit pas la volonté de trouver une solution aux problèmes d’insécurité car jusque-là, il n’y a pas eu d’opérations de grande envergure visant à neutraliser les groupes armés alors que notre armée possède tous les moyens possibles. Certains mois, notre synergie enregistre plus de cinquante (50) victimes, tués par des groupes armés en province. Cela prouve que l’État congolais ne fait pas suffisamment d’efforts pour mettre fin à l’insécurité”.

Du côté du territoire de Kalehe, les organisations de la société civile avaient demandé aux autorités provinciales le redéploiement de l’armée congolaise dans les zones qu’elle n’occupait pas pour mettre fin à l’insécurité. En janvier dernier des militaires des Forces armées de la République Démocratique du Congo (FARDC) étaient visibles plusieurs axes routiers. Mais au mois de juillet 2020, ces militaires ont été réaffectés dans d’autres zones laissant sur place un effectif très réduit incapable d’assurer la protection des populations dans ces villages occupés par des groupes armés dont les rebelles rwandais du Conseil National pour le Renouveau et la Démocratie (CNRD), une dissidence des FDLR-FOCA.

Tout est à refaire

Selon Delphin Birimbi, Président du cadre de concertation territorial de la société civile de Kalehe, plusieurs éléments des différents groupes armés qui étaient à la base de l’insécurité dans le territoire de Kalehe s’étaient rendus aux autorités militaires entre février et mars 2020 suite à la traque menée par l’armée congolaise et à la sensibilisation des organisations de la société civile sur place. Mais vu l’absence du processus de démobilisation et de réinsertion, certains de ces membres des groupes armés sont retournés dans la forêt pour reprendre les armes et les autres se sont mélangés aux communautés locales sans passer par le processus de réinsertion.

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