C’est dans sa casquette de professeur de Droit constitutionnel, donc de scientifique, que le député national Jacques Ndjoli a été invité par la Jeunesse Kabiliste à animer, ce 29 octobre 2020,  une conférence-débat dans la salle paroissiale de Notre Dame de Fatima. Cette jeunesse alignée derrière le président de la République honoraire Joseph Kabila s’est engagée depuis un certain temps dans la lutte pour la protection de la Constitution avec comme message clé : «viole pas ma constitution». 

Dans ce débat dépassionné et sans considérations politiciennes, le MLC Jacques Ndjoli en scientifique, a fait remarquer qu’«en 60 ans d’indépendance, notre pays vit dans une crise permanente dont la cause principale est l’irrespect de la Constitution et l’absence de culture constitutionnelle et d’adhésion au constitutionnalisme». Il a appelé à la conversion de tous les congolais, mais surtout les dirigeants, aux vertus du constitutionnalisme, au respect des principes et des règles constitutionnels.

Face à crise qui semble se dessiner entre le président de la République et le Premier ministre au sujet des ordonnances contresignées par le vice-premier ministre, le professeur Ndjoli fait constater que «le constituant n’a pas prévu, n’a pas conçu, n’a pas voulu que le Président soit en conflit avec le Premier ministre, parce que lui ayant le suffrage populaire direct, le Premier ministre provenant de la majorité. Quand il y a conflit, qu’est-ce qu’il faut faire ? Dans ce cas, il y a le dit et le non-dit. Le non-dit est que vous acceptez d’entraîner le pays dans la crise. Le dit c’est qu’il faut trouver un compromis».

Et Jacques Ndjoli de rappeler: «cette constitution est une constitution de compromis. On ne voulait pas avoir un organe tout-puissant comme à l’époque de Mobutu. On voulait avoir un Président arbitre qui essaye de concilier. C’est la dimension anthropologique de la Constitution que le droit ne peut pas régler. C’est là qu’il y a notre responsabilité en tant que politique, Président, Premier ministre».

Mentionnant que le Droit constitutionnel est un droit des civilisés, Jacques Ndjoli, dégage une inquiétude par rapport aux chamailleries de la coalition au pouvoir : «Est-ce que vous voulez envoyer votre pays dans la crise ou vous voulez régler le problème en gens civilisés ?». Pour lui, les institutions de 2006 sont celles qui doivent apprendre à fonctionner ensemble dans l’harmonie et dans la concertation. C’est-à-dire que le Président de la République travaille avec le Premier ministre dans un cadre de bicéphalisme de l’Exécutif tenu par un duo.

«S’il y a un duel, la porte de sortie est au Premier ministre parce que lui peut démissionner. Le Président ne peut pas démissionner», fait savoir Jacques Ndjoli en soulevant cependant une préoccupation : Est-ce que c’est cela la solution à la crise ?»

Tentant de répondre lui-même à cette préoccupation, le constitutionnaliste estime que «s’il faut réviser la Constitution rien que pour dire que le Premier ministre doit être révoqué, ce n’est pas ça la puissance d’un texte constitutionnel. La puissance d’un texte constitutionnel, c’est dans l’adhésion, dans le sens de l’Etat et de compromis des acteurs politiques». Il a évoqué ce qui est advenu entre Kasavubu et Lumumba en 1960 et la crise qui en est suivie.

A voir ce qui se passe entre le FCC et le CACH, Jacques Ndjoli pense que la voie idéale pour juguler la crise actuelle reste le dialogue. «Si vous ne voulez pas le compromis, il faut divorcer et assumer les conséquences. Dans un Etat démocratique, les gens ne s’injurient pas comme des voleurs. Ils parlent, discutent», a-t-il conseillé.


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