Poursuivant ses consultations pour se chercher une nouvelle majorité et se défaire de l’influence de son prédécesseur Joseph Kabila, le président congolais Félix Tshisekedi a reçu, mercredi ni 4 novembre, Jean-Pierre Bemba, le président du MLC. Alors que les tractations arrivent au quatrième jour, la société civile demande à ce qu’elles ne soient pas qu’un simple partage du gâteau.

Alors qu’il sortait du Palais de la Nation après un long entretien avec le chef de l’État congolais, Jean-Pierre Bemba, président du Mouvement de Libération du Congo (MLC) était pressé et a évité de se prononcer : « Tout s’est bien passé, mais je n’ai pas de déclaration à faire. Je dois reprendre l’avion maintenant. Je soutiens, en tout cas, tout dialogue entre les Congolais ».

Jean-Pierre Bemba est le premier chef de parti politique à être reçu par le président Félix Tshisekedi. Selon ses proches, il est venu pour écouter et ne prendra pas de décision précipitée… pas avant que son ancien collègue de l’opposition, Félix Tshisekedi, n’ait fait part de ses conclusions à l’issue de consultations.

Le président congolais explore encore ses options, dit-on encore dans l’entourage de celui que l’on surnomme le « chairman ». Son parti MLC et ses alliés comptent 28 députés. Soit des membres du Parlement dont le chef de l’État pourrait avoir besoin, s’il cherche à se défaire de l’emprise de son prédécesseur et à former une nouvelle majorité.

Pas de simple partage de postes entre partis, demande la société civile

Pour la société civile congolaise, la politisation de certaines institutions est à l’origine de la crise actuelle. « La raison pour laquelle le pays se trouve dans cette situation aujourd’hui, on doit le dire, c’est le chaos électoral de 2018, dit Floribert Anzuluni, du mouvement citoyen Filimbi (« coup de sifflet », en swahili). Nous devons dépolitiser la centrale électorale, la justice et toutes les fonctions publiques qui n’ont pas vocation à être politisées. »

« Dépolitiser » est aussi le mot d’ordre des syndicats, d’organisations professionnelles et d’associations, comme les associations de femmes. « Éviter à ce qu’on puisse politiser la territoriale, la diplomatie, et la magistrature, demande Rose Mutombo Kiese du Cadre permanent de concertation de la femme congolaise (Cafco). Il est grand temps que les gens travaillent pour le service de la nation, au lieu de travailler pour les partis politiques ».

« Privilégier la compétence au lieu du clientélisme politique »

Les coalitions de Félix Tshisekedi et de Joseph Kabila ont reconnu ne pas s’être mises d’accord sur la composition de la Commission électorale nationale indépendante (Céni), de la Cour constitutionnelle, mais aussi de la désignation de la territoriale ou des mandataires publics. « Nous avons demandé au chef de l’État de veiller à ce qu’il n’y ait pas politisation des entreprises publiques, qu’on puisse privilégier la compétence au lieu du militantisme ou du clientélisme politique », résumé Patrick Ngulu de l’Association nationale des établissements publics et entreprises du portefeuille (Anep).

Reste à savoir si ce message sera entendu, alors que ce sont les acteurs politiques qui sont aussi appelés à s’entendre pour résoudre la crise.

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