C’est clair, la peur a changé de camp en République Démocratique du Congo. La toute puissante autorité morale du Front Commun pour le Congo (FCC), Joseph Kabilla, ne fait plus peur à ses détracteurs.

Au contraire, c’est son entourage qui semble trembler depuis la rupture de la coalition qu’il formait avec son successeur à la tête du pays, Félix Tshisekedi. Il suffit de lire le récent blog de son ancien conseiller diplomatique, l’ancien Député national Kikaya Bin Karubi pour s’en rendre compte.

Il y a quelques semaines, Kikaya Bin Karubi menaçait ceux qu’il accusait d’avoir interdit à Joseph Kabila de se rendre à Lubumbashi, de « jouer avec le feu ». Avec le temps qui court, tout pousse à penser que c’est l’ancien Chef de l’État, de par les agissements de certains membres de sa famille politique, qui a joué avec le feu.

Conséquences : son choix à la tête de l’Assemblée nationale, l’ex-présidente du Bureau, Jeanine Mabunda a été destituée avec son bureau, la majorité parlementaire ayant basculé du côté de Tshisekedi.

Pendant ce temps, le Raïs assiste, depuis son Katanga natal, à des départs de certains cadres de son camp, qui rejoignent l’Union sacrée pour la Nation. Le malheur ne venant pas seul, certains de ceux qui semblent lui rester fidèles et loyaux ont choisi de lancer des courants opposés au sein du FCC, ce qu’une certaine opinion n’a pas tardé à interpréter, à tort ou à raison, comme le dédoublement du Front Commun pour le Congo.

L’idée d’une possible arrestation de Joseph Kabila hante des esprits
Plus inquiétant, alors qu’il assiste à un des moments les plus éprouvants dans sa vie de sénateur à vie, Joseph Kabila peut déjà commencer à apprendre comment vivre en prison. C’est du moins ce que l’on pourrait déduire des inquiétudes exprimées récemment par Bin Karubi dans son blog www.kikayabinkarubi.net au sujet de ce qu’il présente comme un plan visant à arrêter l’ancien chef de l’État et à le transférer à la CPI.

Voici donc un extrait de ce blog que chacun peut aller lire en intégralité dans le site sus-indiqué

Dans les salons huppés de la ville haute, des rencontres politiques s’organisent avec pour thématique étrange l’arrestation de Joseph Kabila (sic) et son transfèrement à la CPI (resic). Coïncidence : apparaît au même moment un montage sonore attribué à Sonia Rolley de RFI suggestionnant l’exil du sénateur à vie à partir de son séjour dans le Grand Katanga. Un responsable du cabinet du Président de la République se charge d’ailleurs d’en faire la promotion dans les réseaux sociaux. Il n’y a pas que le Raïs à être visé. Ses proches le sont aussi. Ambassadeur de l’Union européenne, Jean-Marc Châtaigner botte en touche à la question relative aux sanctions prises par son organisation. « Nous lèverons ces mesures lorsque les enquêtes seront menées par la justice congolaise », déclare-t-il à l’occasion du renouvellement de ces sanctions. Déjà, à sa prise de fonction, le diplomate les avait considérées comme relevant de la souveraineté des Etats membres de l’Union Européenne.

Ce qui précède traduit en réalité une volonté délibérée de neutraliser au sens propre ou au sens péjoratif Joseph Kabila et sa famille politique, l’annonce par le chef de l’Etat de l’effritement de la majorité présidentielle dans son discours du 6 décembre 2020 la veille de la déchéance cavalière du Bureau Mabunda faisant foi.

Qui est-il cependant, Joseph Kabila Kabange ?

Pour la symbolique, c’est le premier président de la République Démocratique du Congo en 60 ans d’indépendance de son pays à actionner en faveur de son successeur l’alternance politique issue des élections. Pour la gouvernance, c’est le premier président vivant, à détenir l’expérience avérée de la fonction présidentielle.

L’histoire rapporte, en effet, que Joseph Désiré Mobutu, en bonne santé, avait succédé à Joseph Kasa-Vubu politiquement et diplomatiquement affaibli. Laurent-Désiré Kabila, en bonne santé, avait succédé à Mobutu physiquement, politiquement et diplomatiquement affaibli. Joseph Kabila, en bonne santé, avait succédé à Laurent-Désiré Kabila assassiné en étant politiquement et diplomatiquement affaibli, et Félix Tshisekedi, en bonne santé, succède à Joseph Kabila en bonne santé, bien que politiquement et diplomatiquement affaibli.

La constante à retenir est que les quatre prédécesseurs de Felix Tshisekedi sont arrivés au pouvoir avec la bénédiction de l’axe Washington-Bruxelles. Paradoxalement, c’est par cet axe qu’ils ont commencé à avoir des problèmes politiques dans leur pays, suivis des problèmes diplomatiques à l’étranger et, évidemment, des problèmes économiques et sociaux qui en ont résulté avec impact négatif sur le vécu du congolais lambda.

ALT.
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