Le chef de l’Etat congolais, Félix Tshisekedi, devient ce week-end président pour un an de l’Union africaine (UA). Il prendra ses fonctions lors du sommet de l’organisation à Addis Abeba. C’est la première fois que l’ancienne colonie belge est ainsi mise en lumière depuis 1967; Mobutu avait, cette année-là, présidé l’Organisation de l’unité africaine, l’ancien nom de l’UA. M. Tshisekedi accède à cette fonction avec l’image d’un homme qui ne respecte pas les accords qu’il signe, ni les lois de son pays.


C’est vraisemblablement la perspective d’accéder à la présidence de l’UA qui a poussé Félix Tshisekedi à accélérer sa révolution de palais au sein de la coalition qui le liait à Joseph Kabila, l’homme qui l’avait fait roi. Il y est parvenu par une succession de violations des lois et règlements du Congo. A présent calife à la place du calife, il peut se présenter à ses pairs africains, pour prendre leur tête, sans plus se sentir une marionnette aux mains de son prédecesseur. Si le non respect de l’Etat de droit est courant chez ses pairs africains, il pâtit de son image d’homme qui ne respecte pas les accords qu’il signe depuis qu’il a renié, moins de deux jours après l’avoir signé, un engagement électoral avec l’opposition en 2018.


L’avenir dira si Félix Tshisekedi peut mener de front la bataille pour affirmer son autorité au Congo, avec une « Union sacrée » dominée par les transfuges kabilistes, et conduire les destinées de l’Afrique. Ce n’est qu’à la veille de son accession à la présidence tournante de l’organisation panafricaine que le Congo a voté la ratification de l’accord créant la ZLECA (Zone de libre échange continentale africaine) qui aurait dû être mise en place par l’UA le 1er juillet dernier.


Neuf « piliers »


Le programme de Kinshasa pour l’UA est ambitieux. Il repose sur neuf « piliers »: lutter contre le Covid-19, dont la deuxième vague frappe le continent plus fort que la première, tout en restant très en-deça des dégâts occasionnés par le coronavirus en Europe et dans les Amériques; promouvoir une Afrique « responsable, consciente de son Histoire, de son potentiel artistique et de la richesse de son patrimoine culturel »; promouvoir la paix et la sécurité (alors que le continent est le théâtre d’une guerre civile en Libye, de violences djihadistes et communautaires au Sahel et au Nigeria, d’une rébellion du Tigray contre Addis Abeba, d’une rébellion des anglophones au Cameroun, d’un accroissement des violences djihadistes au Mozambique; de violences récurrentes à l’est de la RDC); appuyer l’intégration africaine (alors que la RDC a du mal à jouer son rôle au sein de la CEPGL); « accélérer » la construction du barrage Grand Inga (dont on ne voit encore rien et qui est sans cesse retardée par des désaccords entre investisseurs et Kinshasa); promouvoir le développement du « capital humain africain »; lutter contre les violences basées sur le genre et pour la parité dans les instances africaines de décision; promouvoir l’Etat de droit; soutenir la lutte contre le changement climatique.

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