Hier, 17 députés provinciaux de Kinshasa avaient déjà signé la requête de leur collègue Kalonji Samy.






"Printemps arabe" au sein des institutions législatives en RD Congo ! Après les deux chambres du parlement en décembre 2020 et février dernier, l'orage secoue l'assemblée provinciale de Kinshasa. Hier mardi 30 mars, une pétition de déchéance a été déposée au bureau de cet organe délibérant pour réclamer le départ de son président, Godefroid Mpoyi Kadima. C'est ce que renseigne la copie de cette requête qui a circulé hier sur les réseaux sociaux.

Jusque dans l'après-midi d'hier mardi 30 mars, 17 députés sur les 48 qui composent l'Assemblée provinciale de Kinshasa, avaient déjà signé cette pétition. L'initiative est du député provincial Kalonji Samy. Ce dernier reproche à Gode Mpoyi, l'incompétence et l'enrichissement sans cause.

En ce qui concerne le premier grief, les députés provinciaux pétitionnaires accusent le speaker de leur assemblée d'incapacité d'assurer à leur institution, un fonctionnement efficace et idéal. Selon l'auteur de la requête, cette incapacité de Godé Mpoyi s'est traduite par une sorte de léthargie qui se serait installée au sein de l'hémicycle. "En période de sessions, les plénières sont très rarement convoquées, si bien que les matières initialement prévues au calendrier, entraînent une montagne importante d'arriérés législatifs", explique le député Kalonji Samy, dans sa pétition.

Par ailleurs, les pétitionnaires notent que l'incompétence de Godé Mpoyi s'est ressentie dans la production législative, jugée très faible depuis le début de la législature en cours. Les pétitionnaires disent ne pas comprendre cet état de choses, au moment où plusieurs propositions et projets d'édits moisissent dans les tiroirs du bureau du président de leur Assemblée. Pas seulement.

Le député provincial Kalonji Samy déplore également ce qu'il qualifie d'inefficacité de l'Assemblée provinciale de Kinshasa vis-à-vis de l'Exécutif provincial. Selon lui, ce manque d'efficacité s'observe, notamment, à travers le blocage de certaines questions adressées aux membres du Gouvernement provincial, la non-prise en compte des recommandations de l'Assemblée provinciale à l'Exécutif provincial. S'ajoute à cela, le manque de considération de l'Organe délibérant par le Gouvernement provincial.

Au chapitre des conditions de travail des députés provinciaux, les pétitionnaires accusent Godé Mpoyi d'incapacité d'assurer à ces derniers, un traitement régulier et digne de leur rang ainsi que des soins médicaux. Un autre grief formulé à charge de Godefroid Mpoy Kadima, est son incapacité à assurer au personnel administratif et aux assistants parlementaires, un paiement régulier. Ce, à cause de la gestion calamiteuse des finances de l'Assemblée provincial et des crédits contractés auprès d'Afriland BANK.

PLUS D'UN AN D'ARRIERES DE SALAIRES

Au sujet du payement, des sources qualifiées indiquent qu'en février dernier, le personnel administratif de l'Assemblée provincial de Kinshasa a été à leur 13 mois de non paiement de salaires. A en croire la source, cette situation serait la conséquence d'une importante dette, évaluée à environ cinq cent mille dollars américains (500.000USD), contractée par le Président de l'APK auprès de la banque susnommée. Cette bagatelle, apprend-on, a servi à la construction d'un bâtiment de l'Assemblée provinciale et à l'octroi des crédits véhicules aux députés provinciaux.

Ici, certaines sources proches de l'Exécutif provincial estiment que la part de responsabilités est partagée. Autant on condamne Godé Mpoyi, autant on doit également condamner certains députés provinciaux qui, en plus du crédit véhicule, auraient souscrit des crédits en numéraires, allant jusqu'à 100.000USD. Ainsi, compte tenu du poids de la dette, Gode Mpoyi aurait cru mieux faire, en tentant de changer de banque pour la domiciliation des fonds de l'Assemblée provinciale. Grosse erreur. Car, dans l'entretemps, le volume de pénalités à payer à Afriland Bank augmentait.

Cependant, étant donné que que le seul compte opérationnel de l'APK est logé chez Afriland Bank. Moralité, dès qu'un dépôt est effectué sur ce compte, la banque retire automatiquement ce qui lui revient de plein droit. D'où, l'incapacité pour Gode Mpoy, de faire face à l'enveloppe salariale mensuelle du personnel administratif. Ceci expliquerait donc cela.

ENRICHISSEMENT SANS CAUSE

Comme dit précédemment, outre l'incompétence, le président de l'Assemblée provinciale de Kinshasa est accusé d'enrichissement illicite. Ce, à travers le contrat d'achat des véhicules des députés provinciaux, en ce que le concessionnaire aurait acheté lesdits véhicules avec des fonds issus du crédit que l'Assemblée provinciale avait obtenu auprès d'Afriland Bank.

Qui plus est, l'auteur de la pétition reproche à Godé Mpoy la contre-performance des Commissions permanentes de leur institution. Selon le député Kalonji Samy, ce manque d'efficacité dans l'atteinte des résultats est dû à la multiplicité des commissions ad hoc, créées intempestivement au mépris des attributions des commissions permanentes et l'irrégularité de la dotation des frais de fonctionnement de ces dernières. A cela s'ajoute le retard cumulé dans le payement de la prime et des frais de mission, notamment pour les commissions ponctuelles.

Et, comme pour davantage enfoncer le clou, les pétitionnaires accusent également Gode Mpoyi de tyrannie ou abus de pouvoir et de manque de considération à l'égard de ses collègues députés provinciaux. Le cas emblématique serait celui du député MLC, Désiré Mbonzi Wa Mbonzi qui, le 26 décembre 2020, avait été interdit d'accès à l'enceinte de l'APK par des éléments de la Police commis à la sécurité du site. Ce, en exécution de l'ordre reçu du speaker de ladite Assemblée.

On rappelle que la démarche du député Kalonji Samy fait suite à la menace de son collègue Gérard Mulumba, dit Gécoco, brandie en février dernier contre certains membres non clairement cités du bureau Mpoyi. Dernier signataire sur la liste de 25 députés provinciaux de Kinshasa ayant adhéré à l'Union sacrée de la nation en date du 4 mars dernier, Gécoco Mulumba avait donc estimé qu'avec ce bloc, l'heure avait effectivement sonné pour remettre de l'ordre au sein de l'organe délibérant de Kinshasa.

Face à cette menace, d'aucuns avaient attiré l'attention des députés provinciaux sur le fait que la sanction devrait être prise individuellement. En d'autres termes, la plénière avait été invitée à éviter d'infliger une peine lourde et de manière collective à tous les membres du perchoir. Si le principal grief est la mauvaise gestion des fonds, alors on ne verrait pas pourquoi, le rapporteur ou le rapporteur adjoint de l'Assemblée provinciale, par exemple, serait concerné dans la mesure où leurs attributions ne leur donnent pas l'accès direct aux finances de leur institution. Agir autrement, ne serait qu'une forme d'injustice voilée sous forme de la politique de "ôte-toi de là que je m'y mette". 

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