''Le massacre dure depuis 25 ans. Pas de Congo sans l'Est de la République'', ont imploré hier les députés des provinces en conflit.






Des questions sécuritaires se sont invitées à la plénière de l'Assemblée nationale de ce lundi 29 mars, la première après l'ouverture de la session ordinaire de mars 2021. L'allocution du président de l'Assemblée nationale, Christophe Mboso N'kodia, a été ainsi interrompue, sinon perturbée par des représentants des populations des provinces martyres de l'Est qui brandissaient des calicots jusqu'au perchoir.

Le speaker de la Chambre a ouvert la plénière d'hier par son discours d'orientation. Il a souligné à cet effet que le pays était entré dans une nouvelle ère de changement, appelé de tous les vœux par des Congolais.

Son discours a mis davantage le curseur sur la sécurité dans la partie orientale du pays. Christophe Mboso N'kodia a profité de son adresse pour lancer "un appel à tous les Congolais, impliqués d'une façon ou d'une autre dans l'insécurité qui sévit dans l'Est du pays, occasionnant notamment des massacres répétitifs des populations civiles".

"QUE LE CHANGEMENT NE DEVIENNE PAS UN SLOGAN VIDE"

" Il ne faut pas que ce changement pour lequel nous nous sommes si tant investis devienne un slogan vide, nu, un vœu pieux, creux, non suivi des réalités. Il devrait être d'urgence sécuritaire, humanitaire, politique et socioculturel".

"Les exigences sécuritaires veulent que la paix et la sécurité soient rétablies dans les provinces de Grande Orientale, Nord-Kivu et Sud-Kivu ainsi que le Grand Katanga, où les groupes armés et les terroristes ADF continuent à décimer notre population. Ces activités armées s'accompagnent de crimes humanitaires sans précédent, en l'occurrence les déplacements des populations, la paupérisation des citoyens et la famine", a-t-il déclaré.

LE CRI DE COEUR DES DEPUTES DE L'EST

L'allocution du speaker de la Chambre basse du Parlement a été ausitôt interrompue par des représentants des populations de provinces martyres de l'Est qui brandissaient des calicots jusqu'au perchoir. L'un d'eux s'est voulu incisif. " Nous souffrons à l'Est de la République. Trop c'est trop. A à Beni, Lubero Rutshuru, Masisi, Walikale… le massacre dure depuis 25 ans. Ça doit changer ! Le gouvernement doit s'investir, s'impliquer dans la recherche de la paix. L'Assemblée nationale doit aussi s'impliquer, pour que l'Est du pays soit pacifié. Pas de Congo sans l'Est de la République ".

L'interpellation a poussé le speaker de l'Assemblée nationale à promettre, séance tenante, de recevoir une délégation de ces représentants des populations de l'Est du pays.

A la suite du cri du cœur des provinces orientales, en proie à l'insécurité, 31 députés se sont inscrits pour la prise de parole dans un débat fort intéressant. Gratien Saint Nicolas Iracan a, de son côté, proposé la mise en place d'une commission spéciale sur l'insécurité à l'Est du pays, conformément à l'article 41 du Règlement intérieur de l'Assemblée nationale et un collectif budgétaire avec l'arrivée d'un nouveau gouvernement.

Cet élu a également sollicité du président de l'Assemblée nationale l'interpellation du Premier ministre afin d'accélérer le processus de mise en place du premier gouvernement de l'Union sacrée parce que beaucoup d'effets néfastes sont constatés; notamment l'insécurité à l'Est et le chaos économique, étant donné que le gouvernement ne fonctionne pas.

Appelé à se déplacer en dehors du pays, Christophe Mboso a cédé sa place au premier vice-président de l'Assemblée nationale, Jean-Marc Kabund. Celui-ci a reprécisé la pensée du speaker de la Chambre basse du Parlement demandant aux compatriotes de tous bords de sortir des groupes armés, car certains députés ont mal interprété les propos de Mboso. 


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