Seulement quelques heures plus tard, l’ancien dirigeant du Front patriotique rwandais (FPR) et un des principaux parrains de plusieurs rébellions (AFDL, RCD, M23, CNDP, etc.) dans la partie orientale de la RDC, est sur France 24.
Interrogé sur le rapport mapping, il déballe:
« Le rapport du projet Mapping a été extrêmement controversé. En réalité, il a été hautement contesté par les gens en RDC ou dans les pays voisins. Il a été très politisé », dit-il.
Pour Kagame aucun crime n'a été commis en RDC. Quel négationnisme! Sans vérité et justice les relations sincères sont impossibles. Nous attendons une protestation officielle de la RDC @Presidence_RDC @LukondeSama @RDC_Minaffet @DenisMukwege #Dignité #Justice #Mappingreport pic.twitter.com/PoqgTeMetT
— LUCHA 🇨🇩 (@luchaRDC) May 17, 2021
Il ajoute: « Il y a d’autres rapports qui sont sortis et qui contestent et qui disent tout à fait l’inverse. Il n’y a pas eu de crime. Absolument pas. Que ce soit par les personnes évoquées ou les pays cités. C’est si vous voulez la théorie du double-génocide. Qui est à l’œuvre? »
Dans la foulée, il ne rate pas Denis Mukwege: « Mukwege devient un symbole, un outil de ces forces qu’on ne perçoit pas. Il reçoit le Prix Nobel et on lui dit quoi dire ».
En septembre 2020, Paul Kagame avait répété la même rhétorique, mais en évoquant la responsabilité de la communauté internationale:
“Les auteurs du rapport mapping prennent le Rwanda pour bouc-émissaire pour cacher leur propre implication. C’est pour obtenir les faveurs des Congolais considérés comme victimes face aux bourreaux rwandais. Ils ne voient pas d’un bon œil les bonnes relations pouvant exister entre les deux pays”, avait-il dit.
Cette attitude qualifiée par la société civile de négationniste et de révisionniste fait partie du narratif des officiels rwandais, même l’ambassadeur Vincent Karega, en poste à Kinshasa, ne se cache pas. Le diplomate s’était particulièrement illustré en 2020 en niant l’implication de son pays dans des violences dans l’Est congolais en parlant des crimes commis, selon l’ONU et la société civile, par les militaires rwandais en août 1998 dans la localité de Kasika (Sud-Kivu).
Jolino Makelele, à l’époque porte-parole du gouvernement, avait dit à ACTUALITE.CD que Félix Tshisekedi avait signifié à l’ambassadeur sa désapprobation. Kinshasa attendait, disait-il, la réaction de Kigali.
Actualite.cd