La position américaine, l’hostilité du clergé catholique et le poids politique d’Ensemble pour la République ont poussé l’USN à ne pas franchir « la ligne rouge ».





Pas l’once de congolité dans les travers de l’Hémicycle. La proposition de loi dite Tshiani endossée, telle une mère porteuse, par le député Nsingi Pululu ne sera pas au menu de la session de septembre. La « ligne rouge » ne sera donc pas franchie. Des analystes lucides notent qu’entre la chaleur de l’annonce de cette initiative controversée et l’instant où on devait l’aligner à l’ordre du jour de la session parlementaire qui a débuté le 15 septembre dernier, beaucoup d’eau a coulé sous le pont.

Il y a eu la menace de Moïse Katumbi Chapwe, poids lourd au sein de l’Union sacrée et en dehors de la plateforme. Il y a eu aussi l’opposition du clergé catholique qui, par la voix du très influent Cardinal Ambongo avait, le 10 juillet 2021, exprimé son opposition à la « loi Tshiani ».


Il y a eu, enfin, la position sans équivoque des chancelleries occidentales, en particulier celle de l’ambassadeur des Etats-Unis qui a effectué, le 9 septembre, une virée dans le village natal du Chairman du TP Mazembe pour déconseiller la démarche initiée par Noël Tshiani. Quand on connait la proximité – pour ne pas dire plus – de Mike Hammer avec le nouveau pouvoir, on comprend que son appel de Kashobwe ait été entendu.


Portée par le député national Nsingi Pululu, la proposition de loi de Noël Tshiani Muadiamvita, candidat malheureux à la présidentielle de décembre 2018 ne sera plus programmée au calendrier des matières de cette session ordinaire de septembre 2021. C’est du moins l’annonce qu’a faite récemment le speaker de l’Assemblée nationale, Christophe Mboso Nkodia Mpwanga, à Lubumbashi où il séjourne.


Axée sur la congolité, la proposition de loi de Tshiani suggère l’exclusion à tous les postes régaliens des candidats qui n’ont qu’un seul parent congolais. Une exigence qui devrait particulièrement concerner le poste de Président de la république.


Cette proposition de loi qu’ « Ensemble pour la République » de Moïse Katumbi Chapwe trouve, à juste titre, qu’elle ne vise que son leader qui n’est Congolais que d’un côté. Par conséquent, l’ancien gouverneur du Katanga, ne pourrait se porter candidat à la présidentielle de 2023, fait remarquer un tenant de cette proposition de loi.

A l’Union sacrée de Félix Tshisekedi dont il est membre, Katumbi Chapwe avait fixé une ligne à ne pas franchir qui est de programmer cette proposition de loi-Tshiani.


Cet homme qui pèse 88 députés, des élus nationaux, dans le mode de scrutin de la proportionnelle où un parti politique comme l’UDPS n’a que 25 élus et le MLC de Jean-Pierre Bemba Gombo, seulement 17, ex-aequo avec l’UNC de Vital Kamerhe. C’est dire que si Katumbi se retire avec ses 88 députés nationaux, il faudra craindre de forts bouleversements dans la majorité parlementaire de l’Union sacrée qui va battre de l’aile. Raison pour laquelle, Chapwe a fixé cette ligne rouge en connaissance de cause.


On ne voyait pas Félix Tshisekedi aller se livrer à une telle confrontation avec le leader d' » Ensemble pour la République« . D’où, la non-programmation de cette proposition de loi coupe-gorge. Tshisekedi, agissant par Mboso, a choisi contre mauvaise fortune bon cœur.


En réalité, la proposition de loi de Tshiani n’est pas du côté écartée, mais elle est tout simplement placée au congélateur et peut à tout moment être réactivée et alignée.


On comprend dès lors pourquoi l’association « Jeunesse katangaise« , présidée par Claude Kasongo – qui regroupe toutes les ligues des jeunes de l’ancien Katanga et l' »Association nationale des métis de la RDC » par Denis Kabulo exigent plutôt le retrait pur et simple de cette proposition de loi de la liste des matières de l’Assemblé nationale.


Eux, veulent son effacement du tableau de la Chambre basse du Parlement. La « Jeunesse katangaise » donne comme argument-massue que cette proposition de loi va relancer et justifier des relents séparatistes dans le grand Katanga. Ce qui n’est pas du tout une bonne chose. Elle va surtout remettre en cause l’unité nationale acquise par les pères de l’indépendance qui ne voulaient en rien y déroger.

Quant aux « métis de la RDC« , ils font remarquer à Noël Tshiani qu’ils sont tous exclus du fait de leur race par sa proposition de loi, étant donné qu’ils ne sont Congolais que d’un parent, soit du père soit de la mère. Ils deviendront, alors une catégorie des Congolais à part par « sa proposition de loi irrationnelle » qui vient pour diviser. Hier toujours. Noël Tshiani lui-même est monté au créneau, pour fustiger ceux qui ont déclaré à hue et à dia que sa proposition de loi ne sera pas programmée. Il a promis qu’ils vont bien déchanter.


Par ailleurs, faudra-t-il noter que tous les observateurs lucides sont d’avis que cette proposition de loi – une révision de la loi sur la nationalité – est discriminatoire et viole donc des dispositions pertinentes de la Constitution du 18 févier 2006. Celle-ci en ce qui concerne la fonction de Président de la République, la réserve à toute personne de nationalité congolaise sans exclusive.


En violation de la Constitution, la proposition de loi-Tshiani vient verrouiller, étant donné que cette loi ne développera jamais la RDC ni ne mettra fin à l’insécurité criante à l’Est du pays. 

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