S’achemine-t-on vers la politisation éternelle des entreprises publiques ? La question est sur toutes les lèvres en République Démocratique du Congo. Les dernières ordonnances présidentielles du vendredi 3 décembre 2021 continuent de susciter des réactions. Comme sous joseph Kabila, les nominations ont été effectué sur base des critères politiques, jetant ainsi le discrédit sur la volonté du pouvoir à changer le mode de gouvernance des entreprises étatiques.
“Les nominations faites par le Président de la République ne vont rien changer étant donné que la plupart n’est pas faite par la voie d’un concours public et transparent”, a réagi Ernest Mpararo de la Ligue congolaise contre la corruption (Licoco) dans un entretien accordé à Tsieleka.com. Et de poursuivre, “par exemple, le PCA (président du conseil d’administration) serait l’oncle du Premier Ministre même s’il a travaillé à la Gécamines. Je pense que le changement à la GCM ne sera pas pour demain alors qu’elle est la seule entreprise publique ayant un bilan financier positif pour l’année 2020, si vous lisez le rapport financier pour l’exercice 2020”.
Avant ces nominations, plusieurs députés, à l’instar d’André Lubaya avaient appelé le gouvernement à éviter une gestion clanique des entreprises publiques.Ce qui n’a pas été le cas.
A la Gecamines Alphonse Kaputo Kalubi a été nommé Président du conseil d’administration en remplacement d’Albert Yuma.“Le Premier Ministre trouve normal d’avoir proposé son oncle maternel comme PCA d’une grande entreprise minière publique dont lui-même était DG? Aucun autre congolais valable n’existe pas pour lui en remplacement de monsieur Yuma Albert?”, s’est interrogé Franck Fwamba du mouvement ne Touche pas à mon Cobalt.
Une chose est sûre, eu égard à ces nouvelles nominations, la République démocratique peine à mettre en œuvre les réformes du portefeuille de l’Etat amorcées en 2008. Pourtant, les audits de l’inspection générale des finances effectués entre janvier et juillet dernier ont démontré que toutes les entreprises publiques ont été transformées en une caisse de financement des acteurs politiques, au détriment des dépenses d’investissement et de rémunérations des agents.
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