À des moments précis, Félix Tshisekedi saint prendre distance avec ses plus proches, quand ceux-ci deviennent encombrants. Après Kabila, Kamerhe et Kabund, François Beya est aujourd’hui dans une position inconfortable vis à vis du Chef de l’État.

Interpellé samedi alors que Félix Tshisekedi se trouvait à Addis-Abeba, le conseiller spécial en matière de sécurité a passé sa deuxième nuit en détention dans les locaux de l’Agence Nationale des renseignements.

Conformément à la procédure judiciaire, il devra, normalement, être transféré au parquet ou devant son juge naturel aujourd’hui.

Si, pour l’heure, les raisons de son interpellation sont encore floues, en l’absence d’une communication officielle,
l’on sait par ailleurs, à en croire l’avocat Kapiamba qui l’a visité, que l’homme fait objet d’une enquête en rapport avec la sureté de l’État.

Restructurer la sécurité

« Après les épisodes des coups d’États au Mali, Guinée, Burkina Faso et récemment à Bissau, il est clair que le Président doit restructurer sa sécurité, au regard de certaines renseignements reçus« , nous a confié une source au sein du cercle présidentiel.

A en croire cette confidence, évoquer un « coup d’État » n’est, peut-être pas approprié mais « il faut savoir que dans la vie, on n’est jamais à l’abri de rien« .

Guerre de clans ?

La cour de Félix Tshisekedi accuse un profond malaise qui laisse transparaître la déconfiture du régime.

Après le départ de Kamerhe, plusieurs Proches du Chef de l’État ont voulu s’accaparer de lui. C’est celà même le nœud de conflit entre les collaborateurs de Félix Tshisekedi et l’UDPS dont Kabund a payé, récemment, le prix.

« Autour du Chef se dessinent deux camps des Kasaïens. Ceux du Kasaï oriental, province d’origine du président Tshisekedi et d’autres du Kasaï central, province de sa mère, Marthe Kasalu. Les deux camps se livrent une guerre acharnée de positionnement autour du fils de Tshisekedi. Le camp du Kasaï oriental où l’on retrouve Bruno Miteyo, Augustin Kabuya, Marcellin Bilomba, David Mukeba… n’a jamais digéré que ceux du Kasaï central où l’on retrouve François Beya, Nicolas Kazadi…, y compris Jean-Marc Kabund qui est Mukete de Luiza, se tapent une place prépondérante sous le soleil du fils Tshisekedi« , rapporte une source.

Transfuge du régime Kabila, Beya a toujours été soupçonné d’être une taupe de l’ancien chef de l’État. La cavale du Général Numbi, de Kalev Mutond et plusieurs autres proches de Kabila recherchés par la justice auraient été facilité par lui, selon ses détracteurs.

Et, la mort mystérieuse de Delphin Kahimbi, le patron du renseignement militaire, accusé d’avoir mis sur écoute le président Tshisekedi, que François Beya a auditionné et qui a été, par après, retrouvé mort, n’en est pas en reste.

« Mais ce qui a précipité la chute de François Beya, c’est avant la volonté de Félix Tshisekedi de continuer sa lente « dékabilisation » de l’appareil sécuritaire. Kahimbi mort, Kalev en fuite, Numbi en cavale et Beya en prison, permet au président de placer des hommes plus loyaux à ces postes et de mieux contrôler la sécurité de son propre pouvoir, qui, pour le moment lui échappait. D’autant que le chef de l’Etat congolais vient de voir dernièrement plusieurs présidents africains renversés par des militaires, en Guinée, au Mali ou au Burkina-Faso« , affirme un analyste.

Plein pouvoir

Félix Tshisekedi a réussi à reconquérir le pouvoir politique à l’Assemblée, au Sénat, à la Cour constitutionnelle et à la CENI ; à écarter de possibles rivaux ou gêneurs comme Vital Kamerhe et Jean-Marc Kabund : à reprendre la main sur la Banque centrale, la Gécamines et à donner un coup de balai dans l’appareil sécuritaire en écartant Kalev, Numbi et Beya. 2022 risque donc de donner les pleins pouvoirs à Félix Tshisekedi… à moins de deux ans de la présidentielle, où le chef de l’Etat envisage de briguer un second mandat. Il y a peu de hasards en politique.

PM

 

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