La RDC est depuis un certain temps, ancré dans le tribalisme, pour des raisons sûrement de triomphalisme, expliquent quelques observateurs avisés. Après le remue-ménage constaté au Grand Katanga entre les ressortissants du Grand Kasaï et ceux du Grand Katanga, c’est le tour du Grand Kasaï d’entrer en guerre contre les ressortissants du Grand Bandundu se trouvant dans cette province cuprifère.

Selon un communiqué de presse du parti politique Nouvel Elan parvenu à Media Congo Press (MCP), il circule dans les réseaux sociaux des images des congolais présentés comme des originaires de la province du Bandundu, qui se disent menacés par leurs homologues du Grand Kasaï, au motif qu’ils n’auraient pas le droit de travailler dans une province qui ne leur appartient pas. En plus, poursuivent les responsables du Nouvel Elan, on parle de l’existence des audio qui appellent au meurtre de ceux qui sont venus du Bandundu et travaillant à la place des Kasaiens.


A en croire la même source, des informations font état d’une émission animée dernièrement à travers une radio locale au Kasaï, par des individus se présentant comme journalistes, auditeurs et présidents de la société civile. Certains messages font état de la chasse des Bandundois dans la province du Kasaï.

« Nouvel Elan en tant que parti de gauche et descendant de Lumumba, qui est mort pour l’unité du peuple congolais et du Congo, ne peut admettre que, soixante-deux ans après l’indépendance et en plein 21ème siècle, que les congolais puissent se haïr mutuellement. La pauvreté dans notre pays résulte non seulement de la mauvaise gestion des régimes qui se sont succédés à la tête de notre pays, mais aussi, de la déstabilisation extérieure (…)», explique cette formation politique, qui estime que les Kasaïens, les Bandundois et les Katangais, sont tenus de vivre en harmonie sur toute l’étendue du territoire national. Aussi appelle-t-elle au calme, tout en invitant les autorités locales concernées, de trouver rapidement une solution à cette tension créée dans le Kasaï et demande aux gouverneurs des provinces du Kwilu, Kwango, Mai-Ndombe et du Kasaï, de se concerter pour régler ce conflit dans le respect des lois de la République

Où va la RDC ?



Des observateurs craignent que le tribalisme puisse menacer la paix et la cohabitation pacifiques auxquelles sont habituées les Congolais depuis des lustres. C’est ce qui a fait d’ailleurs que feu Maréchal Mobutu ait appliqué en son temps, la politique des gouverneurs non originaires, laquelle politique a prouvé son efficacité à la face du monde.

« Aujourd’hui malheureusement, le tribalisme bat son plein au sein de toutes les structures au sommet, partant de la présidence de la République. La prochaine élection des gouverneurs et vice-gouverneurs risque encore d’envenimer la situation, en particulier dans la ville-province de Kinshasa, où le poste du vice-gouverneur est convoité par un ressortissant du Kasaï ; alors que le titulaire est de la même province. C’est ce manque d’équilibre qui crée des frustrations », explique un professeur d’université contacté à ce sujet.


Il poursuit que, le conflit qui prend corps entre les ressortissants du Kasaï et ceux du Bandundu, est la conséquence de la rivalité entre le président de la République Félix-Antoine Tshisekedi et son adversaire à l’élection présidentielle de 2018, Martin Fayulu Madidi, qui a choisi de faire une opposition radicale. C’est qui a provoqué une sorte de guerre froide. Même situation dit-il, au Katanga, où est né une sorte de rivalité entre le Chef de l’Etat, et le président de la plate-forme « Ensemble », Moïse Katumbi Chapwe.

Cette situation a contraint les autorités du pays au haut niveau, d’initier la Conférence interprovinciale des espaces Grand Kasaï-Grand Katanga, qui visait à consolider la paix entre les communautés concernées, gage de développement, et à freiner les déplacements massifs des populations du Grand-Kasaï vers le Grand Katanga. L’objectif était également de définir avec courage, des solutions durables devant créer les conditions propices pour l’épanouissement des provinces concernées et assurer ainsi le vouloir vivre ensemble en RDC.

Ces assises clôturées samedi 30 avril 2022 par le président de la République Félix Tshisekedi, ont permis de produire plus de 70 recommandations qui seront remises, dans le format d’un rapport général, au Chef de l’Etat, en sa qualité d’initiateur de cette table-ronde.

Au regard de tout ce qui précède, des analystes politiques estiment que, si les informations en provenance du Grand Kasaï arrivaient à être confirmées, les autorités du pays feraient mieux de prendre des mesures idoines pour freiner cet esprit de tribalisme qui prend de plus corps en RDC. Car même au niveau de la ville-province de Kinshasa, des tensions sont signalées dans plusieurs parties de la capitale. Heureusement que Kinshasa est une ville cosmopolite. Mais si l’on y prend garde, le syndrome risque de contaminer toutes les provinces.
José Wakadila
congo-press.com (MCP)

 

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