La tension entre Kinshasa et Kigali a exacerbé ces derniers mois au point de susciter, dans le chef du secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, des inquiétudes d’un risque de «confrontation directe», a rapporté l’Agence France presse -AFP- dans une dépêche publiée mardi. Guterres a évoqué ce risque dans un récent rapport sur la situation sécuritaire en RD-Congo et qui est revenu sur la table le mardi 17 octobre 2023 à l’occasion d’une réunion du Conseil de sécurité. Son envoyé spécial dans les Grands lacs, Huang Xia, a souligné ce risque de confrontation directe lors de cette réunion consacrée à cette région africaine en proie à l’insécurité.

«Le risque d’une confrontation directe entre la RD-Congo et le Rwanda, qui continuent de s’accuser mutuellement de soutenir des groupes armés… est bien réel», a-t-il dit lors de cette réunion. «Le renforcement militaire de la RD-Congo et du Rwanda», «l’absence d’un dialogue direct de haut niveau et la persistance des discours de haine sont autant de signaux inquiétants que nous ne pouvons ignorer» et qui, à en croire Huang Xia, augmentent davantage ce risque.

Il a en outre fait part de la détérioration prononcée de la situation sécuritaire et humanitaire dans les Grands lacs ces six derniers mois, pourtant marqués par une accalmie sur les différentes lignes de front, tant les FARDC ont décidé de s’en tenir au cessez-le-feu décrété dans le cadre des processus de paix de Nairobi et de Luanda. Depuis l’année dernière, les M23, accusés par Kinshasa d’être militairement soutenus par l’armée rwandaise, ont conquis des vastes pans de territoire dans le Nord-Kivu. Des experts de l’ONU ainsi que des chancelleries occidentales ont reconnu le soutien du Rwanda à ce groupe armé composé majoritairement des tutsis RD-congolais.

De son côté, Kigali a également accusé Kinshasa d’être en intelligence avec les FDLR, un autre groupe armé tenu par des hutus rwandais. Selon Kigali, les FDLR représentent une menace contre la sécurité et les institutions. En dépit de la stricte observance du cessez-le-feu par l’armée RD-congolaise, dans le Nord-Kivu, les affrontements armés font rage ces dernières semaines. Les M23 et les Wazalendo sont les protagonistes de ces affrontements qui tournent, jusqu’ici, en faveur de ces groupes d’autodéfense composés des «patriotes» RD-congolais qui disent défendre leur pays contre l’agression rwandaise.

De quoi aider Kigali à étayer sa thèse du soutien du gouvernement RD-congolais aux groupes armés, dont les Wazalendo et les FDLR. Kinshasa, de son coté, a décliné tout soutien envers les Wazalendo, tout en trouvant normale leur réaction de défendre la patrie contre une agression extérieure. Encore un fait qui rend plus implosive la situation et plus tendue les relations entre Kinshasa et Kigali. Le premier, au cours de cette réunion du Conseil de sécurité de mardi, redit les accusations d’agression organisée par le second. Kigali, lui, a dénoncé le manque de volonté politique de Kinshasa pour une solution pacifique. L’est de la RD-Congo est en proie, depuis près de 30 ans, aux violences de nombreux groupes armés, hérités pour beaucoup des conflits régionaux des années 1990-2000.

Les Nations-Unies ont déployé, depuis 1999 dans le pays, une force -la MONUSCO- comptant encore quelque 14.000 soldats dont Kinshasa, qui les accuse d’inefficacité, demande le départ à partir de décembre prochain. Dans une déclaration lundi de sa présidence tournante -détenue par le Brésil en octobre- le Conseil de sécurité s’est dit «prêt à décider, d’ici la fin de 2023, de l’avenir de la Monusco, de son retrait progressif, responsable et durable et des mesures concrètes et réalistes à prendre en priorité pour mettre en oeuvre ce retrait».


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