La région de Lubero, dans le Nord-Kivu, est confrontée à une situation dramatique alors que les combats entre les Forces armées de la RDC (FARDC) et les rebelles du M23, soutenus par le Rwanda, continuent de ravager la zone. La Première ministre, Judith Suminwa Tuluka, a dénoncé cette détérioration alarmante lors de la 26e réunion du Conseil des ministres et a exigé des actions concrètes pour répondre à cette crise.
Une situation humanitaire critique
Les affrontements ont entraîné un déplacement massif des populations, principalement des femmes, des enfants et des personnes âgées, qui ont fui les villages de Kaseghe, Alimbongo, Ndoluma et Kitshombiro. Ces déplacés, souvent sans effets personnels, se retrouvent dans des conditions précaires, abrités dans des églises, écoles ou marchés surpeuplés. Les infrastructures sanitaires locales, déjà saturées, peinent à répondre aux besoins croissants de soins médicaux.
Principaux défis humanitaires :
- Manque d’accès aux soins de santé et de biens essentiels.
- Surpopulation dans les abris temporaires.
- Besoin urgent de vivres, eau potable et articles non alimentaires.
Mesures urgentes prises par le gouvernement
Face à l’urgence, Judith Suminwa a chargé le Vice-Premier ministre de l’Intérieur et la ministre des Affaires sociales d’intégrer la situation de Lubero dans le plan d’urgence pour la gestion des crises et des catastrophes, en cours de finalisation. Ce plan devra :
- Renforcer les structures locales d’intervention.
- Fournir des ressources matérielles et financières à la Caisse de solidarité nationale.
- Mobiliser les acteurs humanitaires et les partenaires pour une réponse coordonnée.
Le gouvernement a un délai de 15 jours pour présenter un plan d’urgence couvrant les trois prochains mois, conformément aux instructions du président Félix Tshisekedi données lors de la 25e réunion du Conseil des ministres.
Contexte humanitaire et sécuritaire général
Les provinces de l’Est de la RDC font face à une crise humanitaire persistante. En 2024 :
- Plus de 25 millions de personnes (soit un quart de la population) nécessitent une aide humanitaire.
- 1,6 million de déplacés ont été recensés au Nord-Kivu, un chiffre qui a triplé depuis août 2023.
- 40 % de la population vit dans une insécurité alimentaire aiguë.
Le Nord-Kivu, épicentre de la crise, reste marqué par les incursions des rebelles du M23, qui continuent de violer le cessez-le-feu. La situation est exacerbée par le rejet de Kinshasa de tout dialogue direct avec ces groupes armés, une position réaffirmée par le président Tshisekedi.
Appels à l’action et au soutien international
La Première ministre et le gouvernement congolais appellent les partenaires internationaux et humanitaires à intensifier leur soutien pour faire face à cette crise multidimensionnelle. Dans le cadre des efforts globaux, des pressions diplomatiques sont également nécessaires pour contraindre le M23 et leurs soutiens à cesser leurs agressions et pour favoriser une solution durable à la crise.
La situation de Lubero illustre l’ampleur des défis auxquels la RDC est confrontée, exigeant des actions concertées à l’échelle nationale et internationale pour soulager les populations affectées et restaurer la paix dans l’Est du pays.
