L'année académique 2024-2025 s’ouvre sous haute tension dans l’enseignement supérieur et universitaire (ESU) en République Démocratique du Congo. Malgré les engagements issus des accords de Bibwa, conclus lors de la Commission Paritaire Gouvernement-Banc Syndical, des grèves perturbent les activités académiques dans plusieurs universités et instituts supérieurs.

Les avancées sur les accords de Bibwa

Marie-Thérèse Sombo Ayanne Safi, ministre de l’ESU, a présenté lors du Conseil des ministres du 20 décembre 2024 un état des lieux des engagements pris pour apaiser les tensions dans le secteur. Parmi les réalisations et initiatives en cours figurent :

  • Paie complémentaire : Une augmentation de 50 % de la prime institutionnelle restante a été mise en œuvre pour les mois d’octobre, novembre et décembre 2024.
  • Compensation en véhicules : 3 500 véhicules seront attribués aux professeurs en guise de compensation pour les rémunérations non versées depuis janvier 2017.
  • Mécanisation progressive : Les docteurs à thèse et le personnel non rémunéré seront graduellement pris en charge à partir du deuxième trimestre 2025.
  • Augmentation salariale : Une augmentation progressive des primes sera appliquée dès le premier trimestre 2025, atteignant les montants prévus au quatrième trimestre de la même année.

Cependant, certains engagements, tels que le règlement des arriérés de 2023, restent en suspens.

Les accusations contre le RAPUICO

Malgré ces avancées, la ministre a dénoncé une frange du Réseau des Associations des Professeurs des Universités et Instituts Supérieurs du Congo (RAPUICO) qu’elle accuse de perturber l’année académique. Elle a rappelé que le banc syndical devait garantir une rentrée académique apaisée, mais que des grèves ont éclaté, compromettant le bon déroulement des cours.

Dans sa note, la ministre a sollicité une intervention accrue du gouvernement pour résoudre rapidement et durablement les revendications persistantes.

Le point de vue du RAPUICO

De son côté, le RAPUICO maintient sa position et a annoncé une grève générale à partir du 9 décembre 2024. Le syndicat déplore le non-respect des accords de Bibwa, en particulier :

  • Le paiement intégral des montants convenus pour récupérer le pouvoir d’achat des professeurs.
  • La mécanisation des non-payés et la correction des grades.
  • Le versement d’une prime de recherche au corps académique et scientifique.

Les professeurs réclament une revalorisation salariale significative. Selon le nouveau barème prévu, un professeur associé (PA) devrait percevoir 4 323 992 FC (environ 2 161 USD), contre 3 575 000 FC actuellement, soit une augmentation de 748 USD. Un professeur émérite (PE), quant à lui, verrait ses revenus mensuels passer à 6 828 534 FC (3 414 USD), soit une hausse de 1 946 USD.

Vers une résolution de la crise ?

Le fossé entre le gouvernement et le RAPUICO reste large, malgré les efforts de dialogue. Les tensions risquent de s’intensifier si une solution rapide et équitable n’est pas trouvée. Pour l’instant, la communauté académique congolaise reste dans l’attente, avec le spectre d’une année académique marquée par les perturbations.

Le gouvernement et les syndicats sont appelés à redoubler d’efforts pour parvenir à un consensus qui garantisse la stabilité du secteur de l’enseignement supérieur et le respect des droits des enseignants.

LIENS COMMERCIAUX

 


                                                    MAGAZINE HESHIMA                                                      HESHIMA MAGAZINE BIMESTRIEL № 35 , AOUT 2022 / PRIX 10 $


 

Passez votre commande au N°+243 851 134 444, www.heshimardc.net 

Prix 10$

Point de vente : Psaro, City Market, Monishop, Memling.

Le magazine qui bat au rythme de l’actualité.

 
Top