L’Église catholique de la République démocratique du Congo a réagi vivement aux récentes critiques exprimées par le Vice-Premier ministre Jean-Pierre Bemba. Dans un communiqué officiel, elle a rappelé son rôle historique de médiation et d’accompagnement, tout en appelant le ministre à la retenue et à la réflexion.
Un rappel du passé et des soutiens offerts
L’Église a évoqué son rôle en 2007, lorsqu’elle avait exhorté Jean-Pierre Bemba, alors leader du Mouvement de Libération du Congo (MLC), à éviter un conflit armé post-électoral. Ce dernier avait causé la mort de plus de 200 personnes, dont de nombreux enfants en uniforme.
De plus, l’institution religieuse a rappelé qu’elle avait soutenu Bemba moralement pendant sa détention à la Cour pénale internationale (CPI) à La Haye, à travers des visites et des prières.
« Nous souhaitons ardemment que le Vice-Premier ministre se souvienne que l’Église qu’il vilipende aujourd’hui est celle qui l’a accompagné dans des moments cruciaux de sa vie, » peut-on lire dans le communiqué.
Un appel à l’humilité et au dialogue
L’Église catholique a également cité un adage de Confucius :
« Si l’homme a deux oreilles et une bouche, c’est pour écouter deux fois plus qu’il ne parle. »
Ce message, adressé à Jean-Pierre Bemba, invite ce dernier à faire preuve de retenue et d’humilité dans ses déclarations. L’Église a souligné son engagement constant pour la paix et la réconciliation, tout en déplorant les attaques publiques qu’elle juge injustifiées.
L’Église réaffirme son rôle en RDC
En dépit des critiques, l’Église catholique a insisté sur son rôle de médiateur impartial, ayant œuvré pour la stabilité du pays depuis des décennies, notamment dans des périodes de tension électorale et politique.
Le communiqué met en garde contre la division dans un contexte où le Congo a plus que jamais besoin d’unité et de dialogue :
« Nous continuerons à jouer notre rôle de guide moral et spirituel, malgré les critiques et les incompréhensions. »
Contexte des tensions
Ces échanges s’inscrivent dans un climat de relations tendues entre certaines personnalités politiques et l’Église, qui n’hésite pas à dénoncer les dysfonctionnements au sein de l’État et à plaider pour une gouvernance plus éthique.
L’attitude de Jean-Pierre Bemba, critiquant publiquement l’Église, est perçue par beaucoup comme une tentative de discréditer une institution qui reste influente et respectée au sein de la société congolaise.
Ce bras de fer illustre une fois de plus la complexité des rapports entre le pouvoir politique et les forces morales du pays, dans un contexte de défis majeurs pour la stabilité de la RDC.