Lors de son déplacement à Mbuji-Mayi, chef-lieu de la province du Kasaï Oriental, le président Félix Tshisekedi a abordé plusieurs sujets majeurs concernant la situation politique et économique de la République Démocratique du Congo (RDC). Ce discours, prononcé le 26 décembre 2024, a notamment fait état de la question sensible de la révision de la Constitution.
La réponse du peuple à la révision constitutionnelle
Félix Tshisekedi a reçu un soutien indirect de la population de Mbuji-Mayi, qui a exprimé son accord pour que le président mène des réformes constitutionnelles. En réaction à cette approbation populaire, le président a déclaré :
"La voix du peuple, c'est la voix de Dieu."
Cette déclaration laisse entendre que le soutien populaire à la révision constitutionnelle serait un mandat moral pour procéder aux changements envisagés, malgré les controverses sur la question.
L’argument de la nécessité de réformes
Dans son discours, Tshisekedi a réaffirmé sa volonté de mener des réformes profondes, expliquant que l'actuelle Constitution ne correspondait pas aux réalités du pays et à la situation des Congolais. Cette position rejoint ses précédentes déclarations, notamment à Kisangani en octobre 2024, où il avait déjà indiqué que la Constitution en vigueur ne répondait pas aux défis contemporains de la RDC.
Investissements et relance économique
Le président a également annoncé un investissement majeur de 50 millions de dollars américains pour relancer la MIBA, la société minière de Mbujimayi, et a insisté sur son objectif de promouvoir l'entrepreneuriat afin de créer des emplois pour les jeunes Congolais.
Contexte géopolitique : tensions avec le Rwanda
Félix Tshisekedi a aussi abordé la situation sécuritaire et géopolitique, notamment l'agression présumée du Rwanda contre la RDC. Devant les habitants de Mbuji-Mayi, il a affirmé :
"Kagame n'arrive pas à me regarder en face, il a peur de moi. Lorsque je lui fixe les yeux, il regarde ailleurs."
Cette déclaration fait référence aux tensions continues entre la RDC et le Rwanda, en particulier à propos des conflits dans l’est de la RDC et de l'implication supposée du Rwanda dans ces violences.
Réactions politiques
La question de la révision constitutionnelle continue de diviser la classe politique en RDC. Bien que le parti au pouvoir, l'UDPS (Union pour la Démocratie et le Progrès Social), soutienne la révision, elle suscite une forte controverse au sein de l'opposition et parmi certains secteurs de la société civile. Les critiques s'inquiètent d'une dérive autoritaire et de la possibilité d'une présidence à vie si la Constitution est modifiée pour permettre à Tshisekedi de rester au pouvoir plus longtemps.
Ce soutien populaire à la révision de la Constitution à Mbuji-Mayi montre cependant que le débat sur cette réforme est loin d'être clos et pourrait influencer l'évolution politique de la RDC dans les mois à venir.